Mon bateau d'occas' / Cap Corse : "Un voilier qui reste simple pour un budget limité"

Avoir son bateau pour naviguer

Arrivé en Bretagne pour construire des bateaux dans des chantiers, mais aussi pour en faire, François est là depuis 10 ans lorsqu'il arrive au constat que pour naviguer, même avec des amis ayant leur voilier, avoir son propre bateau est finalement la meilleure solution. Souhaitant rester dans un budget limité, il a l'expérience d'avoir participé à un national Cap Corse avec un ami 15 ans plus tôt. C'est donc finalement sur une annonce de ce voilier signé du réputé Jean-Jacques Herbulot, l'architecte naval qui a signé les lignes de la célèbre Caravelle ou du Corsaire, qu'il craque en 2017. Il explique : "J'avais un fourgon aménagé avant, et finalement cela reste dans la même idée de pouvoir faire du camping ultraléger, mais en bateau. J'ai racheté le voilier à La Roche Bernard, un Cap Corse avec une coque en fibres de verre, avec un pont en contreplaqué, construit en amateur en 1976."

De très gros travaux

D'emblée, François savait que le pont était pourri, et devait être refait. Il le découpe, non sans avoir fait des gabarits au préalable pour pouvoir construire un pont neuf. Mais quelques surprises l'attendent, et la rénovation, émaillée d'arrêts dus à des problèmes à la main, s'étend sur 4 ans. Il explique : "Il y avait eu des infiltrations. Au final, je n'ai gardé que 2 cloisons et une partie des barrots de pont. Il y avait de l'osmose dans le haut des bordés de coque que j'ai dû entièrement traiter. Côté gréement, l'achat d'un mât neuf était prévu dès le départ. J'ai fait une saison avec la vieille grand-voile avant de la changer, j'ai un peu optimisé l'accastillage, changé la bôme, le tangon, acheté un spi neuf. J'ai acheté le bateau 1 500 € avec une remorque et un vieux mât, mais j'ai dû remettre près de 5 000 €."

 

Un bateau simple à manœuvrer pour aller partout

Mais François ne le regrette pas. Son Cap Corse répond au cahier des charges d'un bateau qu'il soulait simple à mener et à manutentionner. "Avec 550 kg seulement, le Cap Corse est facile à tracter derrière une voiture. La mise à l'eau est simple. On peut mâter sans grue et être prêt à naviguer en moins d'une heure. Une fois en navigation, il est facile en solitaire. On peut tout faire depuis le cockpit, tangonner depuis la descente. Et l'on peut aller dans les îles, les Glénan depuis Concarneau, Houat, et Hoedic en saut de puce. Avec les béquilles et seulement 50 centimètres de tirant d'eau dérive relevée, on s'approche de la plage."

Chaque Cap Corse dispose de roof et d'aménagement un peu spécifique. Les matériaux évoluent également, mais la carène reste identique.

En ayant modifié le sien, François se félicite de sa simplicité, avec une caisse cuisine pour les repas, une couchette cercueil transformé en stockage technique, un lit breton rallongé à 1,80 m de long : "On peut naviguer en couple, avec un enfant et tout le matériel. La structure du pont nous dispense d'épontille et facilite la vie à l'intérieur."

 

Un petit voilier des années 1970

François concède quelques défauts à son Cap Corse, majoritairement inévitables pour des bateaux de sa taille et sa génération : "Cela reste un petit bateau, léger, donc ça dandine un peu au mouillage. On est bas sur l'eau, donc ça mouille, et en l'absence de bouchain, avec un arrière rond, c'est rouleur au portant sous spi. Il y a aussi un peu de vernis à faire l'hiver."

Autant de défauts, qui restent fort acceptables pour un voilier abordable, et avec un potentiel de séduction incontesté, dont la classe ne manque pas d'adeptes.