Malizia-Seaexplorer : des résultats en transat de bon augure pour le Vendée Globe

Boris Herrmann a confirmé les performances de son Imoca Malizia-Seaexplorer en décrochant la deuxième place lors de The Transat CIC 2024, à seulement deux heures du vainqueur Yoann Richomme, et s'apprête à disputer la New-York Vendée. L'optimisation de la carène et l'ergonomie du cockpit jouent un rôle clé dans ces résultats, comme l'expliquent concepteurs et marins.

Depuis son lancement en juillet 2022, Malizia-Seaexplorer a démontré un potentiel remarquable, particulièrement dans des conditions de vent fort et de mer agitée. Ces performances sont le fruit d'une conception orientée sur les enseignements tirés du Vendée Globe 2020. Déjà lors de l'étape du Grand Sud de The Ocean Race entre Le Cap et Itajai, le bateau avait montré son aisance, battant même le record de distance parcourue en 24 heures en monocoque (641,13 milles) entre Newport et Aarhus.

La carène, un atout majeur

La carène de Malizia-Seaexplorer, dessinée par VPLP Design, fait la différence dans des conditions qui seront monnaie courante lors du prochain Vendée Globe. Armel Tripon, qui prépare son Imoca Les P'tits Doudous avec des moules similaires et qui a pu naviguer sur Malizia-Seaexplorer explique : "La carène de Malizia, plus rockée et plus ronde, rend le bateau plus confortable et efficace au portant. Sur mon précédent Vendée Globe, j'avais une carène tendue qui provoquait des enfournements fréquents, ce qui est beaucoup moins le cas avec le bateau de Boris."

Cette conception permet à Malizia-Seaexplorer de maintenir des vitesses élevées tout en conservant une grande stabilité, comme en témoigne la performance de Herrmann durant The Transat CIC. Malgré des conditions difficiles, avec des vents forts et une mer formée, l'Imoca a montré une impressionnante capacité à accélérer sans perdre en contrôle.

Un cockpit ergonomique et spacieux

Le cockpit de Malizia-Seaexplorer est un autre point fort de ce voilier. Christopher Pratt, qui a navigué à bord lors de The Ocean Race, le souligne : "Un gros travail a été fait sur la navigation en solitaire avec un cockpit très ergonomique et spacieux, ce qui impacte positivement le moral du marin sur de longues courses." Cette conception offre une protection efficace contre les éléments tout en permettant une vision à 360 degrés, indispensable pour le moral des solitaires.

Herrmann confirme l'importance de ces aménagements : "À l'intérieur, j'ai beaucoup de place, je me sens vraiment à l'aise. On a franchi un grand pas cet hiver dans l'aménagement du bateau avec des sièges adaptés, des postes de veille optimisés et une bannette suspendue avec amortisseur."

Une collaboration fructueuse pour des performances accessibles

La transparence et la collaboration entre les équipes de Herrmann et celles d'Armel Tripon ont également été déterminantes. "Le Team Malizia a été à livre ouvert avec nous", indique Tripon. Cette coopération a permis d'optimiser encore davantage les performances de ces IMOCA de nouvelle génération. Herrmann ajoute : "Malizia est bien mis au point, fiable, avec de bonnes caractéristiques de tolérance et des performances accessibles. Tu peux naviguer gîté, contre-gîté, avec du trim ou pas, il ne s'arrête jamais". Ces caractéristiques seront cruciales pour le Vendée Globe, notamment dans les mers du Sud.

La conclusion pourrait être laissée à Franck Cammas, interrogé par Tip & Shaft : "Malizia est certainement le meilleur bateau dans la grosse brise au portant, il va être un des Imoca références autour de l'Antarctique pendant le Vendée Globe."

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...