Un concept écologique
Lancée en 2006, la société Biobat a innové sur le marché du traitement des carènes en lançant une solution de décapage par projection d'un abrasif végétal exclusif, comme nous l'explique son fondateur, Thierry Schrive :
"Nous utilisons un granulé composé de polymères végétaux. Nous avons développé notre procédé autour de plusieurs types d'abrasif, en fonction de la nature de la surface à traiter. La matière est projetée à haute vitesse sur la surface à traiter. Il décape la carène, mais sans la détériorer.
Notre système aspire ensuite l'abrasif projeté, ainsi que les résidus d'antifouling. L'ensemble est alors traité dans un filtre circulaire pour séparer le granulé des particules d'antifouling usagé. Ce dernier part dans un bac de récupération, et l'abrasif est de nouveau projeté sur la surface à traiter.
L'ensemble ne rejette aucun résidu, donc il est inutile de bâcher ou de cocooner la zone de travail.
Cette idée est issue de ma propre expérience. Comme de nombreux plaisanciers, le carénage était chaque année une opération fastidieuse et polluante. Après avoir étudié les solutions de décapages existantes dans d'autres applications, notamment l'aviation, j'ai sorti mon premier proto en 2004, et je suis allé le tester à la Rochelle, sur un Contest 43. L'ensemble du système était en phase de test, et nous avons mis près d'une semaine pour terminer le chantier !"
Un concept adapté à tous les types de bateaux
Du pointu en bois au yacht de croisière, en passant par des habitables en polyester, quasiment touts les types de bateaux peuvent être traités par ce système de traitement :
"Nous pouvons intervenir sur toutes les matériaux : gelcoat, polyester, kevlar, carbone, aluminium, bois,… L'abrasif agit sans altération des surfaces, il permet un décapage sélectif, couche par couche ou complet en fonction de la granulométrie utilisée et préserve les préparations préalables. Notre unité mobile nous permet d'intervenir partout, chantier, aire de carénage, mais également en intérieur."
Trois interventions sur des supports très variés
Pour valider le fonctionnement, nous avons suivi 3 interventions sur 3 carènes différentes. Le premier chantier concerne un pointu de 1958 en bois, qui vient de changer de main. Le nouveau propriétaire souhaite réaliser un gros chantier de remise en état, et doit établir un diagnostic précis de cette coque de presque 70 ans.
La carène n'a pas été remise à nue depuis une vingtaine d'années, mais cela ne pose pas de soucis particuliers pour nos décapeurs. La multitude d'épaisseurs d'antifouling part sans difficultés et facilite l'expertise du charpentier.
La deuxième intervention concerne un Ecume de Mer, qui pratique la régate. Afin d'améliorer la glisse de cette carène dessinée par Finot, le propriétaire souhaite remettre à nu ses œuvres vives avant d'appliquer un nouvel antifouling érodable. Mais sur ce bateau régulièrement caréné, il n'y a qu'une seule couche, elle disparait très facilement.
Le troisième chantier concerne un Atoll 43 destiné à la croisière côtière en famille. Pour son propriétaire, l'objectif est dans un premier temps d'améliorer la glisse de son bateau, mais également de repérer d'éventuelles bulles d'osmose, plus faciles à voir sur une carène nue.
Côté tarif, il faut compter 60 € TTC le m2. Soit une facture d'environ 1000 € pour un Ecume de Mer.
Une activité amenée à se développer
"Tout notre système et nos outils sont brevetés et bénéficient de nos 18 ans de développement et d'expérience. Depuis novembre 2023, nous collaborons avec un franchisé dans les Baléares, avec une exclusivité sur le territoire Ibérique, et nous avons également ouvert un bureau en propre sur la Rochelle. Nous disposons de 4 unités mobiles pour couvrir tout le territoire français. Notre process ne nécessite pas d'eau et ne rejette rien à l'air libre. A cause de la sécheresse l'été dernier, certains ports ont interdits le rinçage à l'eau douce, empêchant les opérations de carénage, mais notre système permet quand même de réaliser cette opération."