Thomas Vanwindekens est un architecte belge. Son cabinet est basé à Bruxelles. Mais cet homme qui dessine, non pas des bateaux, mais des maisons et des intérieurs, cache une passion pour la mer débordante. Depuis 20 ans il scrute tout ce qui est diffusé sur la course au large. En 2019, alors que le confinement le bloque à la maison, pour tuer le temps, il lui prend l'envie de réaliser une maquette d'un de ses bateaux fétiches : un IMOCA. Après des recherches sur la toile, voyant que rien n'existait, même en plastique, maitrisant les outils 3D d'architecture, il se lance dans le dessin de son propre IMOCA.
60 cm pour 60 pieds
Comme base, il utilise un plan extrapolé de Hugo Boss 6. Son idée : réaliser une maquette facile à monter. Le premier modèle imaginé mesure 60 cm, normal pour un bateau de 60 pieds ! Thomas le réalise et poste des images sur les réseaux sociaux. Rapidement, il a des demandes pour en vendre un modèle. Il livre donc des premiers prototypes, demandant des retours d'expérience sur le montage et le design qui lui permettent d'affiner le projet. C'est un second modèle qui va naître de ces retours, cette fois plus petit afin de réduire les coûts et faciliter le transport. La maquette au 40e devient la référence.
Du bois, du papier et du carton, des solutions les moins impactantes
Sensible à l'environnement, Thomas a cherché un fournisseur local pour la découpe de ses pièces. C'est au laser, sur du contreplaqué multiplex en peuplier de 3 mm, que sont découpées toutes les pièces. L'ensemble de la maquette tient en 2 planches, qui sont livrées dans un carton recyclé. Amoureux des belles choses, Thomas a réussi à faire quelque chose de minimaliste jusque dans le packaging. Le mode d'emploi de la maquette n'est d'ailleurs pas imprimé, mais téléchargeable via un QR code.
Égérie de la classe IMOCA
Thomas fait ce job par pur plaisir, en plus de son travail principal dans son cabinet d'architecture. "Mon plus gros plaisir a été d'être repéré par la classe IMOCA", nous raconte-t-il, "Ils m'ont demandé de leur envoyer une maquette pour l'arrivée de la Route du Rhum en 2022 et fêter la victoire de Charlie Dalin. C'est Marcus Hutchinson qui a monté la maquette, une nuit, dans sa chambre d'hôtel en Martinique. Un moment incroyable pour moi qui suis un grand fan !"
Pour le plaisir d'un passionné
Cette première collaboration va lui ouvrir des portes : "J'ai eu le plaisir d'être invité à arpenter les pontons du départ de la Jacques Vabre au Havre avec mes enfants, un badge VIP autour du cou". Aujourd'hui, Thomas développe d'autres modèles comme le Figaro ou des grands trimarans Ultim. L'idée étant de faire les bateaux de toutes les classes à la même échelle (Class40, IMOCA, Ocean Fifty, Ultim…). Mais il s'est heurté à des problèmes de matériaux, les flotteurs des Ultim, notamment, prenant de l'angle avec le travail du bois. De fait, cela est resté à l'état de prototype. "Certains sponsors font appel à moi en me fournissant les dessins d'architecte, mais avec une utilisation unique, pas pour commercialiser une série." Désormais, Thomas est aussi capable d'imprimer des logos dans les voiles pour offrir des supports publicitaires aux sponsors.
À commander en ligne
Pour Thomas, le montage de la maquette est accessible à tous (à partir de 14 ans), pas besoin d'être particulièrement bricoleur. Comptez, d'après le créateur, entre 3 et 5 heures pour monter votre IMOCA. Vous obtiendrez une maquette de 55 cm de long et 90 cm de haut pour un prix de 240 € TTC à commander sur le site d'Imoc-up.