Mikael Mergui et Ludovic Mechin s'apprêtent à s'élancer sur la Transat Jacques Vabre 2023 à bord du class 40 Centrakor. Ils nous font part de leur préparatifs à quelques heures départ.
Comment s'annonce le départ ?
La météo s'est bonifiée, mais ça restera animé sur la ligne de départ. Les dernières mises à jour météorologiques ont apporté un certain apaisement par rapport aux prévisions qu'on a eu en début de semaine. On devrait avoir un flux de sud-ouest de 20 nœuds de vent établi, et des rafales à 30 nœuds.
Mais la situation va encore évoluer. Le plus inquiétant est la situation météo 4-5 jours après le départ, avec un gros front qui va tomber sur une partie de la flotte. Mais c'est le jeu ! On sait qu'une course qui part début fin octobre du Havre est synonyme de conditions toniques
On aura un nouveau briefing météo samedi matin, pour valider le parcours inshore juste après le départ.
Ton class 40 a subi un très gros chantier d'hiver, avec le changement du tiers avant de la carène. Es-tu satisfait de la modification ?
Oui, on voulait rendre le bateau plus performant sur les allures prédominantes sur ce parcours de Jacques Vabre. Et cette zone avait été endommagée pendant la Route du Rhum. Donc on devait de toute façon la changer. On a découpé le tiers avant de la carène pour le modifier et le restrater à son emplacement.
On a convoyé le bateau jusqu'à la Trinité pour nous entraîner avec d'autres class 40, mais le port d'attache reste Hyères.
On a validé et fiabilisé ce gros chantier sur plusieurs milliers de milles en course. Nous avons couru l'Armen race, la Normandie Channel Race, Les Sables-Horta-Les Sables, et parfois dans des conditions très soutenues.
Ton coskipper initial, Fabien Henry, a dû déclarer forfait sur blessure, et a été remplacé par ton boat captain Ludovic Mechin. Comment s'adapte-t-on à un changement de dernière minute ?
On se connait depuis longtemps avec Ludovic, donc ça n'a pas été un problème. Il connaît parfaitement le bateau et a pu répondre présent quand on a appris que Fabien avait une côte cassée, ce qui ne permettait pas de faire une transat en course en toute sécurité. Ludo est un très bon navigateur. A seulement 37 ans, il a déjà traversé l'Atlantique 6 fois, et fait un podium sur la Mini Transat. Nous avons beaucoup travaillé sur les différentes étapes dans les manœuvres, les réglages. Fabien reste évidemment à nos côtés et va continuer à nous assister jusqu'au départ.
Quels sont vos objectifs sur cette transat en double ?
On devrait mettre entre 18 et 20 jours pour atteindre l'arrivée. L'objectif est d'arriver de l'autre côté et de raconter une belle aventure à nos soutiens, et de profiter du moment présent. On va faire du mieux possible, mais on reste des compétiteurs. On a en face des équipages sur-entrainés sur des supers bateaux. On a conscience de la chance qu'on a d'être présent sur le départ. L'humain fera la différence sur le début de course, donc on espère rester au contact du groupe de tête.
Quelle est la suite du programme après la Jacques Vabre ?
On prépare très activement la Jacques Vabre depuis janvier, donc on va se poser un petit peu après avoir ramené le bateau à Hyères. On a beau programme de courses pour 2024. Et on a également à cœur de soutenir L'Association Petits Princes, qui est une structure qui s'est donnée pour but de réaliser les rêves d'enfants et adolescents malades. On a la possibilité de faire naviguer des enfants malades, qui ont vraiment besoin de vivre leur rêve, donc c'est important de le faire.