Un programme obligatoire
Les bateaux et les skippers sont soumis à plusieurs obligations avant le départ. Tout d'abord, ils devront tous être présents au port du Havre, bassin Paul Vatine et bassin de l'Eure dès le 19 octobre 2023, afin d'être à disposition des jaugeurs pour le contrôle de jauge et du matériel de sécurité. Les skippers auront également plusieurs briefing (météo, sécurité, organisation du départ…), auxquels ils doivent assister. Et bien entendu c'est également une occasion de rencontrer les journalistes, les partenaires, sponsors et public. Si ces 10 derniers jours ont des passages obligatoires, le dernier mois est aussi varié dans les préparatifs de chacun.
Nous avons interrogé plusieurs duos de marins afin qu'ils nous donnent les détails de leurs derniers préparatifs avant le convoyage vers le Havre.
Tester les nouvelles voiles
Pour Erwan le Draoulec et Tanguy Leglatin à bord du Class40 Everial, le programme va se composer d'une semaine d'entraînement, comprenant des sorties à la journée et un offshore avec pour objectif de tester la nouvelle coupe du gennaker. Viendront ensuite quelques jours de repos, avant de se mettre en stand-by en attendant une bonne fenêtre météo pour convoyer le bateau. Erwan nous confiait : "S'il fallait partir demain, on pourrait. Le bateau est prêt, on n'a plus rien à bricoler dessus."
Keni Piperol sortait à peine de la conférence de presse officielle de la course, à l'occasion de laquelle il avait enchaîné les interviews et les rencontres avec les partenaires. Un petit avant-goût de l'effervescence de l'événement. La Transat Jacques Vabre "c'est parti", confirmait-il. "Les choses sérieuses commencent. Demain, on part une semaine en entraînement pour tester les nouvelles voiles qu'on a reçues. Mardi prochain, on réalise la banque d'image et le 17, on convoie depuis Saint-Malo vers le Havre". Côté technique, peu de choses à prévoir. Il concèdait alors : "quelques petits détails à finaliser, la pharmacie à vérifier. L'avitaillement est commandé, on a plus qu'à le récupérer et le mettre en sac". Avec son équipier Thomas Jourdren, ils consacreront un peu de temps au Havre pour les derniers routages et briefings organisés par leur pôle d'entraînement : Lorient Gand Large.
Préparer le marin
Ça ne chôme pas non plus du côté des IMOCA. Joint par téléphone, Félix de Navacelle, co-skipper de Tanguy le Turquais sur cette Jacques Vabre, et directeur technique de l'équipe Lazare, nous expliquait : "Il y a une grosse montée de pression en ce moment, quand on réalise qu'il ne reste que 10 jours avant le convoyage vers le Havre. Il nous reste quelques travaux de composite pour renforcer les points d'écoute à faire absolument avant le départ. L'avantage de notre bateau, c'est qu'il est bien fiabilisé, mais il commence à se faire vieux, donc on surveille les zones d'efforts." En parallèle, Félix doit assurer une préparation physique au centre de Kerpape en face de Lorient : "Tous les matins, j'ai 1 heure de kiné, 1 heure de piscine et 1 heure de sport en salle. C'est important pour être physiquement prêt, parce que ces bateaux sont hyper exigeants. A la fin des manœuvres j'ai plus de jus !"
Une fois au Havre, il faudra trouver un peu de temps pour lâcher prise, car le programme va être intense, concède le marin : "C'est génial de voir du monde, du public, des partenaires… mais c'est usant et ça puise dans les ressources qui nous serviront pour la course."
Compléter les budgets
Pour Violette Dorange, qui était en pleine préparation de sa pharmacie, les deux semaines suivantes étaient consacrées à rencontrer les partenaires et fournisseurs, et chercher de nouveaux sponsors. Peu de bricolage, puisque le gros chantier était au programme des deux derniers mois. Viendrait ensuite un dernier entraînement offshore de 24h en faux solo, avant de prendre le départ du convoyage vers le Havre le 18 octobre. Elle prévoyait également de prendre un peu de recul pendant deux ou trois jours une fois arrivée au Havre pour se reposer.
"Je suis assez sereine, le bateau est prêt et je n'ai pas trop d'appréhension pour ce départ, même si pour moi, ça sera la première fois que je vais partir bord à bord avec des Ultims. Ça va être incroyable."
Si un schéma idéal se dessine : être prêt en arrivant au Havre et ne plus rien avoir à bricoler sur place, pour pouvoir prendre un peu de repos avant le départ. Mais de l'aveu de Félix : "C'est ce qu'on essaye tous de faire, mais dans les faits, personne n'y arrive vraiment et on a toujours des choses à bricoler la semaine avant le départ".