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Des kites pour propulser tout type de bateau
Depuis plusieurs années, le navigateur Yves Parlier travaille au développement d'ailes de traction, similaires aux kites surf, pour une application sur les bateaux. A travers la marque Liberty Kite, il propose des ailes autostables destinées aux bateaux de plaisance, tandis que sa marque Sea Kite travaille sur des solutions destinées aux navires de commerce, comme solution de propulsion d'appoint.
Dans la plaisance, l'entreprise vise à la fois les voiliers pour un usage d'urgence en cas de démâtage et des unités à moteur comme source de propulsion d'appoint ou en cas de panne. Elle équipe déjà un certain nombre de voiliers de course, de l'IMOCA aux trimarans Ultim. Les Liberty Kite sont proposés en option sur certains bateaux de série comme les trimarans Leen.
Une aile facile à lancer et affaler
L'entreprise nous a invités à tester sa solution sur un semi-rigide de 7.50m dans les pertuis charentais. Après avoir quitté les pontons du port des Minimes, nous nous éloignons du chenal dans une mer clapoteuse et un vent d'une douzaine de nœuds. Il est temps de sortir notre aile de 20 m2, dont le petit sac et les 3 kilos seulement pourront trouver leur place sur n'importe quel bateau.
Antoine Dechaufour nous explique rapidement le fonctionnement, basé sur deux lignes fixées l'une à l'arrière et l'autre à l'avant du bateau : "L'aile est autostable. Il suffit de la régler pour que la ligne entre les deux points de tir soit le plus possible à 90 degrés du vent apparent. Ceux-ci doivent être distants de 5 mètres environ. Sur certains bateaux, on peut utiliser des tangons pour écarter le point arrière à certaines allures si on le veut."
Après avoir relié l'aile aux lignes avec un simple nœud d'écoute, il est temps de lancer le Liberty Kite. Elle est libérée progressivement dans le vent de manière à ce que le caisson sur le bord d'attaque se gonfle naturellement. Celui-ci représente un tiers de la surface, complété par un tissu monopeau sur le reste.
Une fois entièrement lâchée et gonflée, l'aile, encore à faible hauteur n'apporte que peu de puissance. Il faut désormais choquer progressivement les lignes avant et arrière. Plus l'aile est haute, plus elle sera performante. En créant des mouvements en S, ses mouvements dynamiques améliorent encore sa portance.
Pilotage avec une simple embase moteur
L'aile en place, il est temps de voir les performances de la solution. Malgré le clapot, l'aile est bien stable et nous déhale entre 2 et 3 nœuds, alors que le vent réel est autour de 12 nœuds. Liberty Kite indique que ses ailes décollent dès 7 nœuds, et affichent de belles moyennes autour de 5 à 6 noeuds dans la plage idéale de 15 à 25 noeuds.
Dans le cas de notre semi-rigide, quasiment dépourvu de surface anti-dérive, il faut se contenter des allures portantes. L'embase du moteur hors-bord suffit à diriger le bateau. Antoine Dechaufour souligne que sur d'autres bateaux, le panel d'usage est plus large : "Sur un bateau à moteur, on se contente de rester entre 100 et 180 ° du vent, mais sur un voilier, on peut remonter jusqu'à 55 degrés du vent réel."
Différentes solutions d'affalage
Pour éviter de mouiller l'aile, nous décidons de la ramener à bord à deux, en effectuant la manœuvre inverse du lancement, mais il est possible de la récupérer à la manière d'un spinnaker, en larguant l'un des deux bras. Une fois à bord, il suffit d'ouvrir les deux "portes" en velcros pour dégonfler le bord d'attaque et ranger le tout dans son sac, en quelques minutes.
Une solution de secours séduisante
S'il est peu probable que le propriétaire de bateau à moteur soit séduit à l'idée d'avancer à 2 nœuds sous kite sur un bateau conçu pour la vitesse, le Liberty Kite semble hautement pertinent comme solution de sécurité en cas de panne ou de démâtage pour les gens naviguant en hauturier. L'aile de 10 m2, privilégiée pour ces usages, est vendue 1 490€ HT. L'entreprise propose aussi des solutions de location d'aile pour le convoyage de bateaux endommagés.
