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Charly a gouté à la grande croisière pendant 3 mois avec sa femme. Et ça leur a plu ! Au point de se mettre en chasse pour trouver un voilier afin de partir vivre dessus. Après quelques recherches sur internet, le couple s'arrête sur un modèle : le Maramu de chez Amel. Le Super Maramu leur plait plus, mais il est hors de portée de bourse.
Une visite pour se tester
Pourtant, quand Charly découvre une annonce d'un Camper Nicholson 48, qui ressemble au Maramu avec son cockpit central et sa timonerie protégée, il décide de prendre rendez-vous pour le visiter. Son objectif n'est pas de l'acheter, mais plutôt de profiter de cette aubaine pour se faire la main pour la négociation d'un voilier. C'est sa première visite d'un bateau d'occasion, ce sera la dernière !
Complet, mais dans son jus
En effet, le voilier qu'il découvre au sec à Sète lui fait de l'œil. Il s'agit d'un modèle de 1972, le numéro 6 de la série qui en compte 46, mais qui ne cache pas son âge. En effet, le pont en teck est totalement usé et de nombreuses fuites à l'intérieur de la cabine ont bien attaqué les vernis. Il y a néanmoins des points positifs : le moteur Perkins 4.236 semble en forme, un traitement anti-osmose a été fait, un dessalinisateur trône à bord et le bateau a subi une rénovation électrique il y a moins de 10 ans. La négociation commence.
Une offre basse
Ce voilier est affiché chez le broker à 75 000 €. Celui-ci annonce à Charly qu'une offre à 45 000 € a été précédemment refusée par le propriétaire, qui l'a acheté en 2013 pour le rapatrier à la Réunion, mais qui finalement n'a jamais navigué avec. Devant le chantier, Charly ne se dégonfle pas. Après avoir budgeté une rénovation, il fait une offre à 25 000 €. Qui est acceptée !`
De l'huile de coude en perspective
Il estime avoir fait une bonne affaire, conscient qu'il va falloir beaucoup d'huile de coude pour remettre en état ce voilier. Il commence par faire déplacer le bateau, toujours dans le même chantier, pour le positionner sur une dalle en béton. Il va même fabriquer un véritable escalier en bois pour gagner sans risque l'arrière. Conscient que le chantier va durer plusieurs mois.
Des modifications à l'intérieur
L'hiver arrivant, il ne se lance pas dans les travaux d'extérieur et s'applique à rénover la cabine. Il va repeindre certaines cloisons dont les vernis sont attaqués, apportant un peu de luminosité avec des cloisons blanches dans les cabines. La cabine avant est entièrement démontée pour prévoir l'installation d'un propulseur d'étrave en tunnel. Enfin, les aménagements de la cabine arrière sont revus pour agrandir le lit, afin de créer un véritable lit double. Il est un peu surélevé pour l'occasion, créant des rangements supplémentaires. Toujours pour faciliter la vie à bord, la couchette de navigation dans la coursive qui mène à la cabine arrière est transformée en un grand placard.
Fini le pont en teck
Mais c'est surtout sur le pont que le gros du travail sera fait. À l'aide d'un ciseau à bois, Charly décolle toutes les lattes de teck une par une. Un travail de titan ! Il ponce ensuite tout le pont pour retrouver une surface à peu près correcte. Aidé par la société MAP Yachting à La Ciotat, il va utiliser des produits Sicomin pour l'ensemble de la rénovation. Charly avoue que ce support dans le conseil, le choix, l'explication des produits a été primordial pour mener à bien ce chantier. Ainsi, le pont est enduit, poncé puis peint avant de recevoir un antidérapant. Fini le teck, place à un joli pont blanc et beige.
Idem pour la coque, qui sera poncée et finie avec une peinture Sicomin. Le résultat est bluffant, même si Charly dit voir des imperfections. Le visiteur ne verra qu'un joli ketch remis à neuf.
Cintrer des plexis
La principale difficulté a été la rénovation des plexis de la casquette de rouf. En effet, ceux-ci sont cintrés. Après une prise de gabarit, Charly pose le premier à froid, heureux que tout se passe bien en le cintrant progressivement. Mais le lendemain matin, le plexi est cassé en deux ! Il reprend donc le travail en chauffant cette fois la matière. Et cette fois ça passe !
Un bricoleur averti
Charly n'est pas un professionnel, mais un bricoleur consciencieux. Il n'hésite pas à faire des recherches sur Internet pour trouver des solutions. Le chantier de remise en état du voilier a duré une année entière, à travailler entre 6 et 8 heures par jour. Le chantier lui a couté environ 30 000 € de matériel. Pour l'outillage, notamment le compresseur, il s'est équipé pour le revendre ensuite en fin de chantier.
Heureux de naviguer
Après un an de rénovation, le voilier est à l'eau. Charly avoue que ce n'est pas un foudre de guerre avec ses 18 tonnes, mais qu'il est facile à manœuvrer et surtout très confortable. Pour autant, en dessous de 10 nœuds de vent, les 80 chevaux du Perkins sont souvent sollicités. Mais aujourd'hui, le voyage envisagé est à portée d'étrave de Tookana, nouvellement rebaptisé.