Interview / Corentin Joyon " Après 8 ans sur un trimaran géant, je me lance en Class 40 "

© Jean-Marie Liot / Alea / IDEC Sport

Corentin Joyon est membre du staff du trimaran géant Idec, skippé par son père Francis. A l'occasion de l'escale marseillaise du multicoque dans le cadre du projet The Arch, nous avons échangé avec lui sur son nouveau projet : être au départ de la prochaine transat Jacques Vabre sur un Class 40.

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Comme le reste de l'équipe du trimaran Idec Sport, Corentin Joyon se projette vers de nouvelles aventures maritimes après l'arrêt du sponsoring de son père Francis. Il nous présente ses projets de navigations et de course dans les mois à venir.

Corentin, quel est ton parcours dans le milieu de la course au large ?

©Jean-Marie Liot
©Jean-Marie Liot / Alea / IDEC Sport

Je m'appelle Corentin Joyon et j'ai 30 ans. Durant mon enfance, j'ai beaucoup navigué en croisière avec toute la famille, la plupart du temps sur des bateaux plutôt rapides. J'ai fait un peu de régate en planche à voile. Puis j'ai commencé ma carrière professionnelle en travaillant chez la voilerie Incidences, à Brest. Puis j'ai eu beaucoup de chance, en intégrant l'équipe Idec Sport en 2015, comme préparateur. J'ai enchainé les convoyages du trimaran. Puis le bateau a remporté le Trophée Jules Verne, et j'ai ensuite intégré l'équipe de navigants permanents. J'ai pris part à l'Asian Tour, où nous avons raflé de nombreux records.

Après 20 ans de partenariat, Idec a décidé de stopper sa collaboration avec l'équipe actuelle. Que vas-tu faire ?

En effet, début mars, on a appris que le partenariat entre Idec et notre équipe prenait fin. Il nous a fallu aller de l'avant pour trouver de nouveaux projets. J'ai décidé de me lancer dans un projet en Class 40, avec comme objectif de prendre le départ de la Transat Jacques Vabre fin octobre au Havre. La Class 40 est hyper active, car il y aura plus de 50 concurrents sur la ligne de départ. Le niveau est très élevé.

En quoi l'expérience sur un trimaran géant te sert-elle sur un Class 40 ?

Dans les projets menés par Francis, on a toujours bossé en équipe hyper réduite. On se devait d'être touche à tout, et donc c'est hyper formateur. Chaque navigant doit être technicien quand le bateau est à quai. On est la seule équipe d' "ultim" qui fonctionne ainsi. Ça a été une bonne école.

©Jean-Marie Liot
©Jean-Marie Liot / Alea / IDEC Sport

Outre cet aspect technique très poussé, j'ai parcouru 40 000 miles en course ou en convoyage sur le trimaran. Nous avons remporté La Route du Thé, soit un demi-tour du monde entre Hong Kong et Londres. Nous avons également établi plusieurs temps de références dans l'Océan Indien, entre l'île Maurice, Hô Chi Minh et Shenzhen. J'ai effectué quatre transats, dont deux en étant skipper.

Où en est l'avancement de ton projet ?

Nous sommes en recherche active de financement et de partenaires financiers. Nous allons prendre le départ avec un plan VPLP récent et fiabilisé, qui a le potentiel pour faire un résultat.

Le parcours de la Jacques Vabre
Le parcours de la Jacques Vabre

Au préalable, pour commencer la saison en double, nous allons nous aligner sur la course qualificative Les Sables – Horta, qui propose un aller-retour vers Horta, aux Acores. Cette course de 2450 milles nous servira de galop d'essai pour prendre en main notre class 40.

Avec qui vas-tu embarquer sur cette transat qui se court en double ?

Mon co-skipper pour cette Jacques Vabre sera Antoine Blouet, que je connais depuis longtemps. Antoine a, tout comme moi, une belle expérience sur le trimaran Idec. On a eu le même parcours initiatique au sein d'Idec Sport, et c'est quelqu'un que je connais bien car nous naviguions déjà ensemble avant d'intégrer le staff du trimaran.

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