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Trouver un bateau confortable avec des performances
Pour Médéric, 24 ans, moniteur de voile aux Glénans, et sa sœur Marie, 30 ans, développeuse web, l'idée de partir ensemble en transat depuis Lorient jusqu'aux Caraïbes est née pendant le confinement de 2020. Elle prend forme à la rentrée 2022. Ils établissent un cahier des charges précis pour trouver le bateau de leur rêve. S'il cherche un bateau d'abord confortable pour partager un long moment en mer et vivre à bord une fois aux Antilles, elle cherche également un bateau qui "avance bien".
Un Jeanneau Symphonie de 1979 à rénover
Après quelques visites, leur choix se porte sur Nausicaa, un Jeanneau Symphonie de 1979 qui a déjà traversé deux fois l'Atlantique dans ses vies passées. Outre l'aspect confortable, le fait que le voilier dispose d'un régulateur d'allure Hydrovane les conforte dans leur choix. Le 18 septembre, le frère et la sœur repartent à bord de leur bateau, acheté pour 13 000 €. Ils naviguent quelques jours à bord avant de décider de le mettre en chantier.
Ils expliquent : "Il était prêt à naviguer, on a passé 10 jours en croisière. Il n'y avait pas de gros problèmes, mais pas suffisamment de choses optimisées pour la croisière hauturière. L'électricité était aussi à refaire."
L'occasion d'apprendre et de connaître le bateau avant le départ
Avec un peu d'huile de coude, quelques amis, des vidéos de tutos et des formations spécifiques suivies par Marie, sur l'électricité notamment, ils se lancent dans les travaux. Le chantier démarre début décembre sur un terre-plein de Lorient.
Marie explique : "Acheter un bateau avec du refit n'était pas dérangeant. C'était aussi l'occasion de se former, d'apprendre. Pour l'électricité, on n'y connaissait vraiment rien. J'ai suivi une formation de 2 jours à Nantes chez Escale Formation Technique. Ça m'a permis d'apprendre les bases et d'élaborer un plan. On a utilisé les différents bilans énergétiques et les schémas électriques du bateau que l'on avait déjà pour réaliser une analyse. On a aussi installé un régulateur de charge MPPT depuis les panneaux solaires pour recharger les batteries."
Des travaux pour la sécurité
Hormis l'électricité, le feu de mât et le feu de mouillage s'allument quand il ne faut pas. La bôme est trop grande et demande à être raccourcie. C'est Méderic qui s'en charge à la meuleuse. Une pompe à eau de mer pour la cuisine doit encore être ajoutée, ainsi qu'une pompe de cale, même si les précédents propriétaires s'en étaient passés durant leur transat. Celle-ci, usagée, ne fonctionnait plus en marche forcée et automatique.
Médéric explique : "On a été formé aux Glénans, où l'aspect sécurité est très important. On nous a transmis ça. Donc on vérifie que le bateau soit bien aux normes pour partir. Ça va nous permettre de nous débrouiller si un truc lâche pendant la navigation. Dans l'aspect sécurité, on apprend à faire sans les indispensables et c'est chouette d'apprendre à naviguer avec les éléments."
Toujours dans cette démarche de sécurité, les chandeliers ont été changés, tout comme les filières qui ne tenaient pas. De nombreux éléments d'accastillage ont été changés, et une ligne de vie installée. Le petit moteur d'annexe doit être réparé et l'annexe rachetée. Dans les toilettes, la pompe ne fonctionne plus et un coup de rajeunissement doit être réalisé. Dans la cuisine, le four gazinière va être remplacé et le plan de travail en bois de l'évier rénové et verni.
Médéric détaille : "On doit encore changer les hublots, refaire la sellerie, remettre des vis et de l'inox partout, revoir la plomberie, remplacer le mitigeur et la tuyauterie. J'ai déjà commencé à installer de nouvelles charnières sur les équipets."
Le jeu de voile laisse aussi à désirer, certaines seront rachetées, d'autres réparées.
Le moteur Yanmar de 15 chevaux est d'origine, mais a priori en bon état et l'alternateur a été changé récemment. Dans tous les cas, Marie suivra une nouvelle formation sur la mécanique diesel avant le départ. Enfin, avant le départ, Nausicaa arborera une nouvelle de coque rose.
10 000 € de travaux à réaliser
Au total, le binôme estime l'enveloppe totale des travaux à 10 000 €. La remise à l'eau est prévue d'ici début avril 2023, le frère et la sœur pourront ainsi continuer leur refit à bord.
Ils concluent : "C'est un énorme projet. On y passe tous nos week-ends, nos vacances. On apprend beaucoup de choses, au niveau de la navigation, de la sécurité. Pour boucler sur la sécurité, Marie suivra un stage de Survie en croisière avant le départ."
