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Un bateau en copropriété père-fils
Son premier bateau, un Flirt, François l'a acheté avec 2 amis. Après 3 ans de navigation commune, la vie les sépare et François doit se décider à trouver un autre voilier, comme nous le raconte le Charentais. "Je me suis initié à la voile sur le Flirt. C'était notre bateau-école, mais l'un des amis est parti faire ses études en Bretagne, et l'autre faire le tour du monde à la voile. Il fallait s'en séparer. Nous avions l'objectif avec mon père de nous trouver un bateau ensemble pour préparer sa retraite. C'était le moment."
Le père et le fils se fixent un cahier des charges en 2 points : un budget maximal de 15 000€ abordable à 2 et une taille de 10 mètres.
L'opportunité du Mélody
En consultant les annonces en ligne, François tombe sur un Mélody de chez Jeanneau, annoncé à 16 000€. Le monocoque de 10,25 mètres, sur terre-plein à Mortagne sur Gironde, n'est pas trop loin de Cognac, son lieu de résidence. Il va donc le voir une première fois et rencontre le propriétaire de 75 ans, qui lui concède que le voilier n'a pas beaucoup navigué ces dernières années.
Peu expérimenté, François fait appel à un ami en formation d'expertise marine qui revient avec lui. Pour lui, le bateau est intéressant et négociable, car il y a des travaux à faire : le safran est à refaire, les assises de cockpit également, tout comme l'électronique qui est à changer. En revanche, le génois est presque neuf et la grand-voile en bon état. Le moteur a été refait et n'a que 80 heures de fonctionnement.
François achète finalement le bateau pour 12 000€. Il réinjectera pour quelques milliers d'euros dans le bateau pour refaire lui-même un safran, changer le bois des assises de cockpit, les aériens, mais aussi repeindre l'intérieur du carré et lui donner un coup de jeune.
Un voilier équipé pour de belles croisières
Le Mélody, dessiné par l'architecte André Mauric a été construit par le chantier Jeanneau entre 1976 et 1982, avec un certain succès, puisque 607 exemplaires ont touché l'eau. Le voilier destiné à la course-croisière affiche un grand tirant d'eau de 1,90 mètre et 2 900 kilos de lest. Avec 75 m2 de voilure au près, dont seulement 25 m2 de grand-voile, il affiche un équilibre typique de son époque.
Du côté des aménagements, le lit breton à l'avant peut accueillir deux équipiers, tout comme la cabine arrière sur tribord. Avec le carré et ses 4 couchages potentiels grâce aux bannettes superposées, on peut potentiellement dormir à 4 sur un Melody. François tempère néanmoins : "On navigue généralement entre 2 et 5 ou 6 au maximum, car le cockpit est plutôt petit pour la taille du bateau."
Une penderie et un toilette en avant du carré, ainsi qu'une table à carte sur tribord et une cuisine sur bâbord avec gazinière sur cardan et glacière avec compresseur de froid, complètent les équipements du bateau.
Un bateau fiable dans toutes les conditions
Pour François, la 1ère qualité du Mélody est sa fiabilité et sa robustesse. "On n'a pas de surprise. Même lorsque l'on a eu un problème de manette de gaz et que l'on est arrivé un peu vite sur le quai, le bateau n'a rien eu."
Marin , le voilier peut affronter des météos engagées. François précise : "Avec son grand tirant d'eau, le bateau est raide à la toile. Ses 6 tonnes font que l'on est bien sécurisé, même dans la mer formée. Son seul inconvénient est au portant, où il roule un peu avec sa forme de carène. Il remonte bien au vent, même s'il est un peu ardent, bien que l'on ait un peu corrigé le safran."
Aujourd'hui père et fils ne regrettent pas leur achat !