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Le modélisme, à ne pas confondre avec le maquettisme, est une activité de construction de modèles réduits. Comment se lancer dans ce loisir excellent pour la détente et la concentration ? Denis, passionné de mer et de modélisme, nous donne ses conseils.
Denis est un ancien de la Marine, engagé dès ses 17 ans. Après une séparation, il décide de se lancer dans le modélisme pour occuper ses soirées. Depuis plus de 40 ans maintenant, il fabrique des maquettes télécommandées, qu'il fait naviguer sur des étangs ou bien dans les ports. Le reste du temps, il sort en mer sur son voilier, un Kelt 39.
Beaucoup de patience et un brin de passion
"Persévérance, patience et longueur de temps sont les maîtres mots de cet art" d'après Denis. Pour lui qui a mis un an et demi à dessiner, concevoir et réaliser sa première maquette, il faut du temps et de la persévérance pour aller au bout de son projet. Son premier voilier fait en effet pas moins de 1,50m et pèse une quarantaine de kilos. Il navigue à la voile, grâce à une télécommande qui gère les voiles et le gouvernail.
Cependant, du kit de modélisme au scratch, quand le modéliste part de rien et construit d'après un plan, il y en a pour tous les niveaux et tous les âges. Mieux vaut ne pas commencer trop grand au départ afin de ne pas se décourager !
Un peu d'adresse et de la minutie
Des mains agiles et des doigts légers sont importants pour réaliser des maquettes où les petits détails fourmillent. Le modélisme fait appel à de nombreuses compétences : par exemple le travail du bois et des matériaux, la couture pour les voiles, la peinture et les vernis, ou encore l'électronique pour la motorisation.
De l'astuce et de l'ingéniosité
Denis explique :"Ce qui est intéressant dans le modélisme, c'est d'arriver à faire un maximum soi-même. Les produits dans les magasins spécialisés coûtent cher. Si certains sont indispensables comme les mastics et d'autres produits, il existe mille et une façons de fabriquer certaines pièces soi-même."
Ainsi, Denis fabrique ses moules en plâtre pour couler le plomb du saumon de quille de ses voiliers. Il utilise des anneaux de tringle à rideaux, qu'il peint pour fabriquer des bouées de sauvetage et toutes sortes d'astuces pour détourner des objets et les intégrer dans ses maquettes.
Un peu de matériel pour commencer
Finalement, d'après Denis, il faut assez peu de matériel spécialisé pour commencer. Il suffit d'aller piocher dans sa boîte à outil classique. Cependant, un excellent cutter est indispensable. Une scie à chantourner est un plus, qu'elle soit manuelle ou électrique, bien qu'une scie sauteuse puisse aussi faire l'affaire. Il faut également du papier de verre et des pinceaux.
Pour les voiliers, il pourra être intéressant d'avoir une machine à coudre pour les voiles ou bien un kit de couture et de la patience, encore et toujours.
Un peu d'argent…
Même lorsqu'on part de rien, le modélisme a un coût. Le petit accastillage qu'on ne peut fabriquer soi-même, les moteurs et télécommandes, le mastic, il reste toute une foule de petites choses et de matériaux qu'il faut acheter.
Toutefois, Denis précise :"Puisque la réalisation d'une maquette prend du temps, les dépenses sont lissées sur une période plus ou moins longue en fonction du projet. D'abord, on achète le plan, puis le bois, viennent les enduits et la peinture, après l'accastillage, ensuite la motorisation..."
Beaucoup de plaisir
Toute cette patience, ce temps, l'adresse et l'astuce, l'argent, tout cela prend forme sous les yeux et les mains du modéliste. Les matériaux épars se transforment en élégante carène et un majestueux gréement.
Puis, vient le grand jour. Denis se souvient comme si c'était hier de la mise à l'eau de sa toute première maquette. Elle n'était même pas terminée, mais il voulait vérifier que la coque qu'il avait dessinée et réalisée flottait correctement. La joie de voir son œuvre sur les eaux du port de Perros-Guirec ! Une troupe de gamins était venue l'admirer…
Pour Denis, le plaisir de piloter ses maquettes est toujours là. Il explique "Faire naviguer des maquettes apprend beaucoup pour la navigation. N'étant pas sur le pont du bateau, il faut se fier à d'autres signes pour repérer les risées. Il faut observer, être attentif et lors des manœuvres, une grande délicatesse est de mise."
Denis a toujours une maquette sur l'établi : en ce moment, un aviso-escorteur, modèle réduit de celui sur lequel il a servi à Tahiti, il y a longtemps maintenant...