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Le plus grand voilier en bois du monde
Götheborg of Sweden est une réplique d'une frégate de transport de marchandises, appelé Indiaman, du 18e siècle de la Compagnie suédoise des Indes orientales. À son lancement en 1738, il est le plus grand voilier en bois du monde. Il s'échouera sur des rochers avant de rejoindre la ville éponyme en 1745 à son troisième retour de Chine, sans déplorer aucun blessé.
Redessiner des plans et trouver la méthode de construction
En 1984, à la suite de la découverte de l'épave, l'idée commence à germer de reconstruire un bateau similaire. En 1992, il est décidé de reconstruire le trois-mât carré à l'identique au sein du même chantier naval, Terra Nova à Götheborg. Sans les dessins originaux, mais avec les outils, méthodes et matériaux de construction de l'époque, tout en tenant compte des exigences de sécurité actuelles, de nombreuses années vont consister à trouver la manière de construire cette réplique. Au total, le projet a coûté environ 40 millions de dollars, 40 % provenant de fonds publics et le reste de sponsors. Au fil des ans, le bateau a été confié à deux fondations. La première a financé le voyage inaugural vers la Chine. En 2010, une fondation à but non lucratif a été créée pour gérer le navire. Elle est exploitée par la Compagnie suédoise des Indes orientales.
Début de construction en 1995
La quille du navire est posée le 11 juin 1995 après plusieurs années de préparation. Les éléments utilisés dans la quille sont les plus grosses pièces présentes dans la coque. Il s'agit de rondins de chêne pensant une dizaine de tonnes avant leur découpe. La construction débute un an plus tard. Au total, 4000 m3 de bois de chêne et de pin sont utilisés pour construire la coque.
Il faut deux années pour fabriquer la membrure et les varangues. Chaque planche est cuite à la vapeur pendant plusieurs heures pour l'assouplir. Elles sont ensuite installées les unes à côté des autres à l'aide de gros serre-joints avant de redurcir. Pour assurer l'étanchéité de la coque, chaque planche est dotée de joint avec du lin goudronné. Cela assure également plus de résistance et de solidité. Au total 16 km de joints sont utilisés dans le pont et le bordé. L'extérieur a été cloué avec de fines planches de bois et de pin et recouvert d'antifouling.
Une navigation inaugurale sur les traces de son ancêtre
Götheborg of Sweden est mis à l'eau le 6 juin 2003. Il entreprend sa première navigation le 6 août 2005 pour un voyage inaugural vers la Chine, comme le faisait l'ancien Göteborg, sans suivre le même itinéraire. Ce voyage d'une durée d'environ 18 mois voyait l'équipage de 80 personnes changé lors des escales. Il a fait son retour en Suède le 9 juin 2007. Depuis, à la manière de l'Hermione en France, il entreprend de nombreux voyages embarquant équipage professionnel et bénévole.
Conserver les plans historiques en alliant modernité et sécurité
Ce voilier de 47 m de long et de 11 m de large affiche un poids de 788 tonnes. Les espaces utilisés par l'équipage du 18e siècle ont été recréés le plus fidèlement possible aux historiques, mais ont gagné en hauteur sous-barrot, les marins de l'époque étant plus petits qu'aujourd'hui. La couleur verte des meubles provient d'une planche de découpe trouvée lors de la fouille. Les quartiers d'équipage et la plupart de la technologie moderne sont placés dans l'espace qui était à l'époque la soute. Beaucoup d'efforts ont été déployés pour dissimuler tous les tuyaux, les câbles et les dalots.
Au total, le Götheborg abrite 20 cabines et 42 couchettes. À l'arrière de la cuisine se trouvent deux quartiers d'équipage dans lesquels les matelots dorment soit dans des hamacs ou dans des couchettes. Les cabines du capitaine et du sous-officier, ainsi que des équipiers permanents, sont situées à l'arrière, en dessous du pont principal. Sur ce même pont se trouvent les canons, mais aussi les zones de vie de l'équipage. Pendant les voyages, cet espace commun permet à l'ensemble de l'équipage de se retrouver et de dîner. La cuisine est quant à elle moderne et compacte avec tous les équipements nécessaires à la préparation de repas pour au moins 80 personnes. Une buanderie a aussi été intégrée au navire.
Si le navire se rapproche au maximum de son ancêtre naufragé, il se doit néanmoins d'être conforme aux normes de sécurité moderne. Ainsi, la salle des machines est équipée de générateurs, de propulseurs, de réservoirs de carburant et d'eau, de dessalinisateur, d'extincteurs, de chauffage et de climatisation ou encore de pompe de cale capables de pomper jusque'à 500 tonnes par heure… Un système de surveillance analyse en permanence 600 sports à bord. Il peut être utilisé pour allumer des pompes, ouvrir des vannes, réguler des ventilateurs, etc. Des compteurs horaires sont installés sur les divers équipements, afin que lors des voyages des données soient récoltées. Les niveaux de température, de pression, de carburant et d'eau les plus critiques sont relevés et enregistrés toutes les quatre heures, 24 heures sur 24. Tout est méticuleusement documenté, ce qui aide le personnel technique à surveiller et à entretenir au mieux tout l'équipement.
De la même manière que pour la sécurité, si d'anciens instruments de navigation tels des octants et un journal de bord hollandais ont été étudiés, le Göteborg possède toute l'électronique moderne : GPS, radar, radio, satellite… Deux moteurs de 404 kW associés à un réservoir de carburant de 36 000 litres obligatoire pour naviguer aujourd'hui ont été installés.
Un gréement strictement identique
Concernant le gréement, Götheborg of Sweden, il s'agit d'une réplique exacte de celui d'origine du 18e siècle. Il compte 26 voiles d'une superficie totale de 1 964 m². Le jeu de voiles régulier est composé de 18 voiles d'une surface totale de 1 550 m². À l'époque les voiles sont en chanvre ou en lin, mais ce dernier tissu qui a été choisi, car la toile de lin est encore produite aujourd'hui. La plus grande voile à bord est le hunier principal avec une superficie de près de 250 m2. Les cordages des gréements courants et dormants pèsent 20 tonnes, et l'ensemble des bouts et des voiles sont mis en œuvre par la force humaine uniquement.
