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Double champion du monde de ski freeride
Natif de Chamonix, Aurélien est issu d'une famille de montagnards. Cet entourage composé de guides de haute montagne et de moniteurs de ski l'initie très tôt à la compétition. Il se forge un palmarès dès son adolescence, en remportant plusieurs titres en saut à ski. Mais c'est dans le ski freeride qu'il va connaître la consécration dans sa carrière de skieur. Cette discipline consiste à descendre une pente non balisée, sans limite de temps ni de trajectoire définie.
"Chaque rider a sa chance, le skieur doit exprimer son style avec le moins de contraintes possible."
C'est dans ce sport extrême qu'Aurélien remportera à deux reprises le titre de champion du monde.
Une reconversion dans la voile
En 2011, en parallèle à sa carrière de skieur, Aurélien fait ses premiers pas dans le monde de la course au large en s'engageant sur le circuit Mini. Et les débuts sont difficiles.
"Je ne connaissais pas grand monde quand je suis arrivé à Lorient, et je savais encore moins naviguer. Tout était nouveau. J'ai pris le départ de la Mini Transat 2011 alors que je naviguais depuis seulement un an. Je n'ai pas pu la terminer car j'ai brisé mes deux safrans, mais j'ai ensuite terminé classé sur une majorité des autres courses du circuit."
Aurélien enchaîne ensuite les expériences sur différents supports : Figaro, IMOCA, Class40, Diam24. Il navigue avec des skippers comme Romain Attanasio, Louis Duc, ou Yannick Bestaven. En côtier ou en course au large, Aurélien bouffe du mille avec la même passion qu'il dévale les pentes.
Il arrête sa carrière de skieur en 2015 pour se consacrer pleinement à la voile.
La Crosscall Sailing Team
Fort de son expérience et d'un enthousiasme communiquant, Aurélien fait construire en 2021 un Class40 flambant neuf aux couleurs de Crosscall, le fabricant de téléphones renforcés.
Ce plan Lombard, dénommée Lift V2, exploite de manière optimale la jauge. Sa carène hyper large est dotée d'une étrave lui donnant un air de scow, qui lui permet de gagner du poids tout en apportant beaucoup de puissance. Ce type d'étrave retarde également le phénomène d'enfournement et apporte un meilleur passage dans le clapot.
Malgré un look un peu agressif qui laisserait croire qu'il est typé exclusivement pour le portant, ce prototype est hyper polyvalent. La puissance dans les hauts est modérée pour faciliter le cabrage et limiter le poids vers l'avant. La carène est une évolution de la Lift 1, avec laquelle Yoann Richomme a gagné la Route du Rhum 2018.
Bien né, le bateau a prouvé tout son potentiel en remportant le championnat du monde des Class40 en équipage. Mais c'est surtout en solitaire qu'Aurélien s'est préparé afin de prendre le départ de sa première Route du Rhum.
Une préparation optimale
Depuis son lancement, Aurélien a navigué près de 15 000 milles sur ce prototype Lift V2 . C'est à la barre d'un bateau fiabilisé et qu'il commence à bien connaitre que le skipper de Crosscall va prendre le départ de la Route du Rhum.
"Le chemin n'a pas été simple, mais j'arrive confiant. On a beaucoup bossé pour optimiser le bateau, notamment sur l'électronique embarquée. Mon pilote automatique est une adaptation d'un modèle utilisé sur la flotte IMOCA, qui prend en compte un maximum de paramètres de navigation. Gite, vent, vagues et vitesse cible : tout est analysé et paramétré pour maximiser le pilotage.
La concurrence va être hyper rude, mais j'espère pouvoir rester dans le groupe de tête jusqu'à Pointe à Pitre".