Écoutez cet article
Comment s'est déroulé le rachat de ton nouveau bateau ?
Grâce au soutien de Teamwork, qui me suit depuis mes débuts en Mini en 2012, nous avons acquis l'ancien Charal, qui était skippé par Jérémy Beyou. Lancé en 2019, cet IMOCA a été le premier à être équipé de foils et a régulièrement terminé sur le podium. (NDLR : Les premiers foilers du Vendée Globe 2016 n'avaient pas l'objectif de réellement voler)
Cette évolution commune correspond à un aboutissement pour Teamwork et pour moi. Je commence à avoir suffisamment d'expérience pour prétendre performer en IMOCA, et Teamwork s'est également développé sur un plan entrepreneurial.
Le rachat a été officialisé en juillet 2022, mais j'ai effectué ma qualification de 1200 milles au préalable.
Avais-tu d'autres IMOCA en vue ?
Pas forcément. Il n'y avait pas beaucoup de bateaux disponibles sur le marché. Et le Charal correspondait bien à notre projet. Bien qu'à la base, j'imaginais avoir un bateau de la génération précédente.
Concrètement, comment se passe l'intégration à BY Racing, l'écurie de Jérémie Beyou?
Nous sommes intégrés à la structure d'entrainement de la Team Charal. Nous partageons les mêmes locaux et toute l'infrastructure d'entrainement. Chaque bateau a ses techniciens attitrés, mais ceux-ci peuvent être rattachés à une des équipes en fonction des besoins.
Nous mutualisons également les entrainements, afin de partager nos retours et nos performances. Pour simplifier, hormis les datas de Charal 2, nous avons accès à tout. C'est un avantage pour les deux équipes, et apporte une grosse valeur ajoutée à nos teams respectifs.
Grâce au partage d'entrainement, on progresse plus vite et on partage nos réflexions sur la performance.
Quelles modifications as-tu apporté sur ton nouveau bateau ?
En raison de l'engagement et du savoir-faire de la Team Charal, nous avons récupéré un voilier hyper fiabilisé. Je veux d'abord prendre mes marques et accumuler des milles avant de procéder à des modifications. Notre timing était un peu short pour se lancer dans un gros chantier. La priorité était de naviguer dès que possible.
Franck Cammas a déclaré que tu avais le potentiel pour gagner la Route du Rhum. C'est une belle reconnaissance !
Certes, mais je garde la tête froide. Le plateau sera exceptionnel sur cette Route du Rhum. Mon objectif est avant tout le prochain Vendée Globe, mais également de réaliser une belle perf sur le Route du Rhum.
Tu as une expérience très éclectique (Mini, Figaro, Class40, Volvo Ocean Race, puis IMOCA). Quelle est la plus bénéfique sur ton nouveau projet ?
Mes navigations avec la team Eleventh Hour ont été très riches, notamment grâce à ma collaboration avec Simon Fisher. On a également eu le soutien de Pascal Bidégorry, qui est un excellent performer, et qui m'a appris à faire fonctionner ce type de bateau. J'ai appris grâce à une super équipe à tirer le meilleur de ces machines complexes.
Le lac Léman est un laboratoire de bateaux à foils. Ta culture et ton expérience lémanique ont-elles eu une influence sur ton appréhension du foil hauturier ?
Pas forcément, car je suis partie de Genève au moment où le foil a commencé à s'y développer.
En loisir, je pratique le Wing foil, qui est un excellent support pour continuer à voler tout développant une bonne condition physique. La compréhension d'un support est valable pour tous les autres, toutes les expériences sont complémentaires.
