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Manuel a toujours navigué, souvent en location, parfois sur le voilier d'autres propriétaires. Monocoques et catamarans, voiliers de toutes tailles, il a promené son ciré autour de la Bretagne depuis son plus jeune âge. Quand l'heure de la retraite s'est approchée, il a réalisé qu'il lui fallait son propre voilier.
Une place au mouillage déclenche l'achat
Depuis quelques années, cet amoureux de la croisière côtière qui a écumé principalement celles de Bretagne, a décidé de poser son sac sur les rives du Golfe du Morbihan. Il s'inscrit sur une liste d'attente pour bénéficier d'un mouillage sur la commune de Séné. Conscient de la longueur de la liste d'attente, 450 personnes inscrites actuellement, il va attendre 17 ans pour atteindre ce Saint-Graal… ! Cette fois c'est bon, il peut chercher son bateau.
À la recherche d'un voilier insubmersible
C'est à La Rochelle qu'il va trouver la perle rare. Un Etap 26i en très bon état. Depuis quelques années, fort de son expérience avec notamment un bon force 11 rencontré au large de la pointe bretonne, Manuel s'est assagi. Finies les prises de risque que l'on s'autorise étant jeune. La sécurité devient un élément primordial pour ce marin qui navigue seul ou en couple, mais qui espère bien partager sa passion aussi avec ses petits enfants. Pour cela, l'Etap 26i avec sa caractéristique insubmersible le rassure. Outre l'assurance de toujours rentrer au port, l'insubmersibilité économise l'emport du radeau, un budget de moins et aussi de la place de gagnée à bord de ce voilier de moins de 8 m.
Une occasion quasi neuve
La chance va lui proposer un voilier datant de 2001, un des derniers modèles produits par le chantier belge avant qu'il ne fasse faillite. Ce voilier a connu 2 propriétaires. Le premier, maniaque et soigneux l'a conservé de longues années, alors que le suivant qui l'a juste gardé 3 ans n'a pas eu le loisir de naviguer avec. Le voilier est vendu avec 2 jeux de voiles en parfait état, signe du soin du premier propriétaire, dont une grand-voile d'origine avec le logo Etap encore cousu dessus.
Peu de dépenses après l'achat
Avec ce bateau très bien entretenu, Manuel n'a pas eu de grosses dépenses à faire. Pour obtenir de l'autonomie, puisque le voilier reste au mouillage loin d'une prise de quai, il installe un panneau solaire sur un mâtereau à l'arrière, en s'inspirant de ce qui se fait sur les Mini 6.50. Il équipe aussi son bateau d'une capote de rouf pour protéger le cockpit.
Pour refaire un peu le look, Manuel a remplacé le teck des bancs de cockpit, abimé par les années, par du Flexiteek. En revanche, l'antidérapant du pont TBS a très bien supporté l'assaut du temps et ne demande aucune rénovation.
Le voilier "idéal" ?
Après 3 ans de navigation à bord de son Etap 26i, Manuel ne regrette pas son achat. Tout au plus aurait-il apprécié un voilier biquille pour permettre l'échouage, mais cette configuration n'existait pas dans le chantier Etap. En effet, son Etap 26i possède le petit tirant d'eau de 1,15 m. L'Etap 26i a aussi été produit avec un grand tirant d'eau 1,55 m et avec la quille dites "tandem", tirant d'eau de 0,95 m, dont le plan antidérive a été inspiré des 12 m JI, avec une ouverture dans la quille…
Ce voilier est équipé d'origine d'un moteur inboard Volvo Penta de 10 chevaux en saildrive. La puissance est un peu juste pour remonter le courant dans le Golfe. Manuel aimerait bien quelques chevaux de plus, mais ne prévoit pas de changer prochainement ce moteur qui marche parfaitement.
Couchage pour 4 personnes
Question habitabilité, la double coque entièrement moussée pour assurer l'insubmersibilité évite toute condensation. Même en dormant à bord en plein hiver, aucune goutte ne se forme. Les aménagements avec le carré ouvert sur l'avant et son lit breton permettent à 2 adultes d'y dormir. La cabine arrière, avec elle-aussi un couchage double, est plus étriquée et le dormeur qui se retrouve sous le cockpit manque un peu de hauteur pour se tourner. A réserver à un enfant. Pour augmenter le confort des couchages, Manuel a glissé des matelas gonflables de randonnée sous les mousses des couchettes. Ce n'est pas cher et ça fait très bien le job.
Des aménagements pour la petite croisière
Le coin cuisine est fonctionnel, sauf la glacière dont l'évacuation va directement dans la cale quand les pains de glace fondent. Manuel préfère emporter une glacière portable, plus facile à entretenir et se sert du volume de la glacière fixe comme d'un rangement dans le bateau. Le réservoir d'eau douce offre une grande autonomie, d'autant plus que Manuel a installé un brumisateur en bout de robinet pour économiser quand on fait la vaisselle. Seul reproche : l'absence de hublot ouvrant au-dessus de la cuisine pour ventiler pendant la cuisson des pâtes.
En face, un cabinet de toilette avec WC et lavabo complète le confort. Si les WC marins sont pratiques, Manuel avoue ne jamais utiliser la douche ou le lavabo, préférant se laver les dents dans l'évier la cuisine.
Un plaisir en navigation
Quand Manuel arrive à bord, avec son annexe propulsée par son moteur électrique Temo, il apprécie la jupe arrière qui lui facilite l'embarquement.
D'origine l'Etap 26i est bien accastillé. Celui de Manuel est équipé d'un foc autovireur qui permet à ce marin de tirer des bords en solitaire sans forcer. Quand le vent devient plus faible, il possède aussi un génois, mais qui perd l'avantage de l'autovireur, ainsi qu'un gennaker sur emagasineur. Bien équipé, Manuel profite de son voilier en réalisant des croisières de plusieurs jours à une semaine, naviguant depuis son port d'attache dans le Golfe jusqu'aux îles devant la sortie.
Acheté en 2019 à 23 000 €, Manuel est conscient d'avoir fait une belle affaire. Aujourd'hui ce voilier est rare sur le marché, les occasions se négocient plutôt entre 25 et 30 000 €…