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Ella est depuis toujours passionnée de voyage. À 26 ans, lasse de la vie parisienne et d'un travail dans lequel elle ne s'épanouit pas, elle décide d'acheter un premier voilier pour apprendre à naviguer, avant d'investir dans un plus grand pour voyager à travers le monde. Elle déménage alors toute sa vie à bord, dans le port de La Rochelle, et change de vie professionnelle pour devenir auteure et artiste peintre indépendante.
Un voilier acheté pour apprendre à naviguer
Ella n'a pas beaucoup d'expérience marine : elle se donne un an pour essayer la vie à bord et apprendre à naviguer correctement en voilier. Son choix se porte sur un monocoque habitable de croisière en polyester, qu'elle appellera Rio.
C'est un Gib Sea 77, en version dériveur lesté de 1982, qu'elle achète pour 8 000 €. C'est un des 224 exemplaires de ce modèle signé de l'architecte naval Jean-Claude Meyran, produit entre 1979 et 1984 par le chantier français Gibert Marine.
Le voilier répond à ses maigres exigences : la longueur hors-tout du bateau de 7,68 m et les 2,80 m de large lui permettent de vivre à bord et de manœuvrer facilement seule. Les écoutes et drisses sont ramenées au cockpit, la hauteur sous barrot de 1,75 m lui permet de tenir debout à l'intérieur.
Le tirant d'eau du bateau de 0,87 m à 1,77 m lui permet d'envisager des mouillages, même par gros coefficients, dans des endroits où les quillards ne passent pas. Elle est séduite par le cockpit agréable et spacieux. Le voilier peut accueillir jusqu'à 6 personnes pour la nuit, grâce à deux cabines et un carré transformable. Il y a une cuve de 80 litres d'eau douce à bord, mais pas de cabinet de toilette ou de WC.
À bord de Rio, Ella se formera à la navigation à la voile avec un gréement sloop en tête et une voilure de presque 35 m² au près, et une motorisation 8 chevaux.
Aménager le Gib Sea 77 pour étendre sa zone de navigation
L'été suivant, lorsqu'Ella se sent prête à passer à un plus grand bateau, elle est déjà trop attachée à son voilier pour s'en séparer. Elle réalise alors quelques aménagements à bord pour envisager de plus grandes traversées.
Elle change le parc de batteries, achète un pilote automatique et une nouvelle chaîne d'ancre, installe un portique et un panneau solaire de 100 Watts pour être autonome plusieurs jours. Elle améliore aussi les espaces intérieurs, en repensant les espaces de rangement, équipets et placards, et en ajoutant deux plans de travail amovibles dans la cuisine. Le voilier, qui bénéficiait déjà d'une bonne habitabilité, est maintenant encore plus confortable et adapté à la vie à bord.
Un dériveur lesté idéal pour le cabotage et les mouillages
On dit du Gib Sea 77 qu'il n'est pas adapté à la régate. Si les capacités en navigation d'un Gib Sea 77 en version dériveur lesté ne sont pas comparables à celles d'un Gib Sea 77 en version quillard, Ella nous confie que Rio avance relativement bien à toutes les allures. Il correspond parfaitement au programme de promenade d'Ella, sans ambitions sportives affichées.
Après plusieurs discussions avec d'autres propriétaires du même modèle de voilier, elle suggère que le comportement de son voilier en particulier soit plus lié à sa vie à bord : rendu plus lourd par la présence de toutes ses affaires, le navire aurait une meilleure stabilité.
Si plusieurs utilisateurs du Gib Sea 77 en version dériveur lesté rapportent que la dérive reste régulièrement coincée, cette mésaventure ne lui est pas arrivée.
Depuis qu'elle a découvert les joies du cabotage et le confort que lui offre son voilier dans ce programme de navigation, Ella a changé de projet. Elle nous confie :"il y a déjà tellement de belles navigations à faire en restant en France, que pour l'instant, la transatlantique n'est plus d'actualité."
Il lui reste désormais à ajouter une plateforme de bain pour pallier l'absence de jupe sur son bateau et ainsi profiter des mouillages encore plus confortablement.