Comment préparer l'amarrage de son bateau pour affronter une crue ?

En temps de crue, un bon amarrage s'anticipe © O. Chauvin

Lorsque la rivière commence à rouler des eaux brunes chargées de limon, que le courant se renforce, une crue s'annonce. Il est temps de s'assurer que l'amarrage du bateau est suffisant pour l'affronter.

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La rivière ou le fleuve où nous naviguons sereinement d'ordinaire est parfois pris de caprices, qui inquiètent à juste titre tout propriétaire de bateau. Un amarrage sérieux ne s'improvise pas, d'autant que l'on aura sans doute à l'ajuster en plein courant. Il est important de s'assurer que le bateau ne puisse pas venir sur le quai submergé, où il pourrait s'abimer et surtout rester coincé à la décrue.

Un amarrage réfléchi

Si possible, préférez un accostage sur ponton flottant qui vous évitera d'avoir à ajuster les amarres. A défaut et plus que jamais, faites faire aux amarres le tour du bollard ou de l'anneau pour revenir à bord. Il sera ainsi plus facile de relâcher ou reprendre de la tension, sans avoir à plonger les bras dans l'eau glacée au cas où le quai viendrait à être submergé.

Un ponton flottant évite bien des soucis
Un ponton flottant évite bien des soucis

Prévoyez la hausse

Soigner et doubler l'amarrage ne doit pas vous faire oublier que vous aurez à ajuster les amarres sous tension, et parfois dans des conditions inconfortables. Evitez tout empilage de nœuds inextricables. Surtout prévoyez que la hausse peut se poursuivre au-delà des cotes habituelles.

Une fois submergé, un tel enchevêtrement sera impossible à dénouer !
Une fois submergé, un tel enchevêtrement sera impossible à dénouer !

Pas d'entrave

Le bons sens terrien pourrait vous pousser à mouiller une ancre pour le cas où les amarres viendraient à manquer. Il s'agit d'une fausse bonne idée ! La chaîne arrête tout ce qui passe à sa portée : branches, herbes, sacs... Tous cela crée un amas qui atteint vite plusieurs centaines de kilos et offre prise au courant.

Mouiller une ancre par précaution, une fausse bonne idée !
Mouiller une ancre par précaution, une fausse bonne idée !

Rester à flot

Choisissez de préférence un stationnement à l'intérieur d'une courbe. Le courant y est moins rapide et les troncs, branchages et autres cochonneries portées par la crue passeront au large. Si vous stationnez le long d'un quai qui risque d'être submergé, prévoyez un moyen de garder le bateau dans le lit du fleuve, non seulement lors de la hausse, mais surtout pour qu'il ne se pose pas sur le quai ou pire, sur un bollard ou une pièce de mobilier urbain lors de la décrue.

Choisissez votre point d'accostage en connaissance de cause
Choisissez votre point d'accostage en connaissance de cause

Les écoires, la solution des mariniers

Les écoires, ces perches articulées sur le quai et qui en tiennent le bateau éloigné, sont une bonne solution, mais ne sont pas adaptées à tous les types d'embarcation. Une bonne solution est de placer une glissière, verticale qui forcera le bateau à rester dans le lit de la rivière.

L'écoire articulée, la solution des mariniers
L'écoire articulée, la solution des mariniers

Un glissoir efficace

Une pièce de bois convient bien. Il faudra qu'elle soit amarrée verticalement contre le bordé, de manière à éviter que le courant ou la flottabilité du bois ne la fasse se redresser. Ainsi, le bateau suivra les variations de niveau, guidé le long du quai par ce glissoir. Attention néanmoins à surveiller la décrue. En effet, un glissoir trop long pourrait se piquer au fond et forcer sur les amarres.

Même improvisés, des glissoirs évitent bien des soucis
Même improvisés, des glissoirs évitent bien des soucis

Attention, même en terrain familier, une crue n'est jamais anodine. Portez un gilet de sauvetage lors de toutes les manœuvres, y compris à quai. Marcher sur un espace submergé est dangereux. Une hauteur d'eau de 50 centimètres est dangereuse pour un homme à pied, sitôt que la vitesse du courant est supérieure à 0,50 mètres par seconde. On a vite fait de trébucher sur un obstacle ou de mettre le pied dans un trou. Par ailleurs, une voiture commence à flotter dès trente centimètres d'eau !

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