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Selon un pointage de Voies Navigables de France, VNF, publié en ce début août 2022, 579 km de canaux ont du être purement et simplement fermés, particulièrement dans le Grand Est. Ainsi la navigation est interrompue sur les canaux de Bourgogne, de Champagne, des Vosges et de la Meuse. La plupart des autres font l'objet de mesures d'économie de la ressource, en particulier par le biais de regroupement aux écluses pour limiter le nombre de manœuvres et donc les pertes en eau.
Rivière ou canal
Sur le strict plan de la navigation, les rivières restent encore relativement peu impactées. En effet, tant que leur débit est suffisant pour que l'eau verse au dessus des barrages, le nombre d'éclusages a peu de conséquence sur le niveau de l'eau. En revanche, il n'en est pas de même pour les canaux, qui sont alimentés en eau par des cours d'eaux ou des lacs dont les niveaux sont anormalement bas.
Une alimentation en chaine
Un canal est une succession de bassins dont le maintien en eau a toujours été l'une des problématiques. Les pertes se font par évaporation, par des fuites dans les digues, mais aussi par pompage pour des usages, en particulier agricoles. Chacun de ces bassins ou biefs alimente le suivant, or les manœuvres d'écluses laissent partir à l'aval un volume d'eau conséquent. Ainsi, sur un canal de gabarit Freycinet, ce sont environ 500 mètres cube d'eau qui filent vers l'aval rendant problématique le maintien des niveaux sur les biefs les plus en amont.
Le soutien du niveau
Pour limiter le déficit en eau, les services de la navigation ont plusieurs armes. La première est de baisser le niveau. En effet, la part la plus importante des fuites se situent dans la partie haute des digues. Laisser baisser le niveau sur des canaux qui ne sont plus fréquentés par des bateaux de commerce permet souvent de faire le lien en période de sécheresse.
Tous groupés
Le regroupement aux écluses est d'ores et déjà en vigueur, entre autres sur le canal des Deux mers. Il consiste à faire attendre les bateaux pour que la bassinée en regroupe plusieurs. Naviguant ainsi en convoi, on évite de multiplier les manœuvres et donc les pertes en eau. C'est somme toute relativement peu contraignant pour l'usager et peut permettre de préserver le mieux possible une ressource précieuse et pas seulement pour la navigation.