Des grands principes de filtration communs à tous les dessalinisateurs
Les appareils embarqués sur les bateaux de plaisance fonctionnent tous sur le principe de l'osmose inverse. La dessalinisation a lieu à l'aide de la même série de composants de base toujours présents : la membrane de filtration, alimentée par des pompes basse et haute pression, l'eau passant par une série de pré-filtre. Si nous avons déjà détaillé ce principe, il s'agit pour distinguer les grandes familles du marché du dessalinateur plaisance de s'intéresser à leur fonctionnement et aux systèmes d'optimisation du rendement.
Alimenter le dessalinisateur en énergie
La principale distinction entre les différents dessalinisateurs du marché tient dans la source d'énergie utilisée pour actionner les pompes et alimenter les panneaux de contrôle et autres organes de commande.
La grande majorité de l'offre est électrique, mais diffère par sa tension.
Dérivées des marchés terrestres, les machines présentes sur les grosses unités et les bateaux dotés d'un groupe électrogène, utilisent du courant alternatif en 220V. Si la technologie est plus qu'éprouvée, elle nécessite un circuit 220V qui n'est pas présent à bord de nombreux voiliers.
Des solutions utilisant le courant continu des batteries de servitude ont donc été développées. "Ces dessalinisateurs, en 12 V, 24 V et parfois 48 V sont les plus courants à bord des voiliers de plaisance. Les pompes basse pression et haute pression, ainsi que les contrôles sont alimentés par le parc de batterie du bateau" précise Pierre Taillefer de la Compagnie Hydrotechnique.
Lorsque la production d'électricité à bord du bateau reste limitée, il peut s'avérer intelligent d'avoir recours à d'autres sources d'énergie. Ainsi, pour un meilleur rendement, il existe des dessalinisateurs attelés au moteur de propulsion du bateau. "Ils sont souvent intéressants en retrofit, sur des bateaux aux faibles capacités de batterie, qui auraient de toute façon dû faire tourner leur moteur pour avoir assez d'électricité pour faire marcher le dessalinisateur. Le rendement est meilleur" explique le spécialiste de la Compagnie Hydrotechnique.
Pour la course au large, les bateaux sans électricité ou les radeaux de sauvetage, des dessalinisateurs à bras existent. Les pompes actionnées à la main, moyennant 30 coups par minutes, permettent de produire jusqu'à 5 litres/heure.
Dessalinisateur à récupérateur d'énergie
Les pompes haute pression en courant continu peuvent s'avérer gourmandes en électricité. Pour un système simple d'osmose inverse dans ces tensions, la consommation approche de 1 Ampère/litre d'eau douce produite. Les fabricants ont donc imaginé des dessalinisateurs à récupérateur d'énergie. Pierre Taillefer en décrit le principe : "Une pompe de gavage basse pression en courant continu, située sous la flottaison, est la seule alimentée en électricité. Elle envoie l'eau de mer entre 2 et 5 bars de pression dans l'équivalent de la pompe haute pression, non alimentée en électricité. Par un va-et-vient de pistons, à la manière d'un turbo, elle va amplifier la pression jusqu'à atteindre la pression osmotique de 60 bars et l'envoyer à travers la membrane. L'eau concentrée en sel restant en sortie de membrane repasse dans l'amplificateur de pression pour apporter de l'énergie au système avant d'être rejetée. On arrive à des consommations de 25 à 30 ampères pour 60 L/h, soit moins de la moitié du procédé classique."
On peut ainsi distinguer les dessalinisateurs via 2 critères principaux, leur source d'énergie et la présence ou non d'un récupérateur d'énergie.
