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Le marché du nautisme fluvial comporte peu de chantiers proposant des unités de série neuves, ce qui logiquement restreint le choix en occasion. On trouvera donc très peu d'unités de seconde main provenant de particuliers. La plupart ont connu d'autres vies, comme bateau de commerce ou de location, à l'exception notable des bateaux provenant de l'étranger et en particulier des Pays-bas. Il peut s'agir de vedettes mixtes ou d'anciens bateaux de transport convertis à la plaisance. Ces bateaux ont des lignes superbes et on en trouve d'excellents, mais certains accusent leur âge et on ne fera pas aveuglément confiance aux nombreux importateurs.
Pas d'hélice sans protection
On peut être tenté d'opter pour un bateau de mer, pour autant que l'on trouve un modèle qui soit au gabarit de la voie d'eau convoitée. Les superstructures des vedettes posent souvent souci lors du franchissement des ponts et certains canaux, particulièrement en Bretagne ne permettent pas le passage au-delà de 2,40 m. Le principal souci de ce type de bateaux est la motorisation trop puissante et énergivore, mais aussi le manque de protection des hélices et safrans. Une vedette mono-moteur dont l'hélice et le safran sont protégés par une quille longue pourra faire l'affaire, mais un bi-moteur propulsé par des Z-drive ne sera absolument pas adapté.
D'une voie d'eau à l'autre
L'intérêt de choisir un bateau maritime est de pouvoir en faire un usage mixte. Cela permet de varier les plaisirs, mais aussi de passer d'une voie d'eau à l'autre lorsque celles-ci ne sont pas reliées entre elles. C'est le cas par exemple des canaux bretons, de la Charente ou de la Gironde qui offre de rallier le Canal du Midi et le reste du réseau. Selon vos habitudes, votre expérience et vos projets, ce choix peut alors se justifier.
Les flottes de location
Le tourisme fluvial a connu un essor important dans les années 80. Les principaux loueurs ont bâti leurs flottes avec des modèles de capacités allant de 2 à 12 personnes. Certains ont développé leur propre chantier mais d'autres ont fait appel dans le passé à des constructeurs comme Jeanneau. Les bateaux les plus anciens sont clairement dépassés en terme de motorisation et de confort, par contre, ceux du début des années 2000, construits alors que le marché était mature représentent de bons compromis entre simplicité et modernité.
Personnaliser sans dénaturer
Les bateaux issus des flottes de location ont souvent reçu quelques choc, mais dans la plupart des cas ils ont été suivis et entretenus. Leur principal défaut est d'être impersonnels et de comporter trop de cabines et de salles d'eau pour l'usage qu'en a un particulier. Il est pourtant relativement facile de rafraichir la décoration d'un bateau en remplaçant le revêtement de sol, les housses et les rideaux. Les cloisons, souvent rapportées, peuvent généralement être repoussées ou supprimées. Surtout, ces bateaux ont été conçus pour être fiables et facile à utiliser et à entretenir. Cela peut être un excellent choix.
Troisième ou quatrième main
Les loueurs ont commencé à renouveler leur flotte de manière importante dans les années 90 et on trouve sur le marché de nombreux bateaux acquis par des particuliers dans ces années là. Ces bateaux peuvent constituer des bons choix s'ils n'ont pas été trop personnalisés et si les éventuelles modifications ont été bien effectuées. Ce n'est pas toujours le cas et ont voit parfois des bricolages douteux, voire des bateaux qui ont été entièrement vidés, mais jamais terminés. Mieux vaut un bateau qui sort juste de flotte de location qu'un autre appartenant à un particulier qui l'a laissé trop longtemps au "quai de l'Oubli".
Un bateau habité
Acheter un bateau-logement est toute une aventure ! Tout d'abord, sachez que quoi qu'en disent les vendeurs, un emplacement n'est pas cessible et ne peut jamais faire partie de la vente ! Il existe des bateaux magnifiques, mais d'autres ont été excessivement personnalisés ou aménagés en dépit des normes de construction ou de sécurité, en particulier en matière d'électricité et d'isolation. En outre, la prise de conscience écologique est récente et trop peu de ces bateaux sont équipés de systèmes de traitement ou de récupération des effluents.
Convertir la cale
Aménager la cale d'un bateau de transport est tentant et de nombreuses réalisations sont des réussites éclatantes. Si l'on a les moyens et les épaules, c'est une aventure passionnante. Cela permet de créer l'habitat que l'on souhaite et qui soit en conformité avec ses convictions en matière énergétique par exemple. C'est un travail de titan, mais cela permet de construire un habitat flottant conforme aux normes et aux attentes actuelles. Par contre, il vous faudra trouver un emplacement, ce qui peut s'avérer difficile sinon impossible dans certaines régions.
En règle générale et quel que soit l'usage envisagé, un bateau de taille raisonnable verra moins de portes se fermer qu'un autre plus gros. En fluvial, 20 mètres est une taille charnière. C'est la limite des prérogatives du permis plaisance, et c'est également un seuil pour accéder à la plupart des ports sans contrainte.