La traversée, récit libéré d'une transat par un amateur qui découvre la navigation

L'amitié engendre parfois des folies. Pierre-François Memain raconte comment il a embarqué sur le voilier de son ami d'enfance pour traverser l'Atlantique. Une véritable aventure pour ce jeune homme qui ne sait pas naviguer. Un récit plein de péripéties qui présente une façon de vivre la croisière que l'on pensait oubliée…

Une histoire d'amitié

Pierre-François (PF pour ses amis) a un ami François-Xavier (naturellement FX). Ces deux jeunes gens (24 ans chacun) ont choisi des voies très différentes. PF a suivi un cursus étudiant longue durée et travaille en tant que salarié. FX n'a pas suivi d'étude et vit à bord son bateau. Il a décidé de traverser l'Atlantique et propose à PF de le rejoindre.

Celui-ci rejoint le bord aux Canaries (rejoignant Vincent qui constitue le 3e équipier). Il n'a jamais navigué même s'il connait bien la mer pour la pratiquer sur son surf. Pour lui, cette traversée est une aventure, qu'il espère vivre comme celle des romans des écrivains voyageurs qu'il aime : Kessel, Hemingway, Tesson… Et comme il n'y connait rien en bateau, il fait confiance à son ami d'enfance sur la qualité de son embarcation.

Navigation en mode débrouille

Si le projet est joli, La Rose de Java (c'est le nom du voilier) l'est beaucoup moins. Ce vieux bateau (on ne saura ni le modèle ni la longueur que l'on peut estimer à 9 m environ d'après la description) prend l'eau et ses équipements manquent cruellement de maintenance. Et pourtant, l'équipage fait face en trouvant des solutions restant toujours dans leur (très) petit budget.

Pour PF, la découverte de la navigation est rude. En effet, les conditions climatiques s'acharnent contre l'équipage durant la traversée vers le Cap-Vert tout comme lors du départ de la transat. Mais l'aventure finit bien en Martinique.

Un récit qui nous embarque

Les pages de description de la navigation sont assez succinctes. Mais sont racontées les escales et les aventures franchement pittoresques des trois membres de l'équipage qui passent plus de temps à décuver de la veille qu'à préparer le bateau pour une longue navigation. L'insouciance du skipper est une leçon pour qui espère prendre la mer avec 3 sous en poche. La façon dont l'équipage découvre la vie locale, les coutumes et les risques est aussi très parlante.

L'aventure nautique se termine bien, mais très souvent l'équipage frôle la correctionnelle… Ce récit très bien écrit se lit en un rien de temps. Il reprend les idées de Damien à son époque, une sorte de "gitan des mers" tellement éloigné des candidats au départ tel qu'on l'imagine en 2022, avec un bateau très prêt, suréquipé et un budget adéquat. Rien de tout ça sur La Rose de Java. Juste une amitié indéfectible et beaucoup de chance. Merci Pierre-François Memain de nous livrer cette histoire fraiche. On est avec vous, prenant des embruns au visage, tremblant de froid ou partageant une bière dans un carré enfumé. Merci d'avoir partagé ce beau moment de liberté.

La traversée - Pierre-François Memain

  • Editions du Panthéon
  • 13,5 x 20,3 cm
  • 248 pages
  • 19,90 €
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