Parlez-vous fluvial ? - La terminologie des manoeuvres d'écluses

Les écluses ont également leur vocabulaire © Olivier Chauvin

Les écluses ont également leur vocabulaire qu'il est bon de connaître, du moins pour échanger avec les éclusiers ou les autres pratiquants de la voie d'eau. Un langage technique et précis que vous saurez désormais employer à bon escient.

A l'approche d'une écluse, les plaisanciers doivent se signaler auprès de l'éclusier dans le cas d'une écluse gardée ou de l'automatisme qui va commander la manœuvre. Selon les voies d'eau, on peut disposer d'une télécommande, passer devant une cellule de détection. Parfois l'on doit actionner une perche qui pend au dessus du chenal. La prise en compte de la demande est confirmée par des feux. En attendant l'ouverture des portes, il convient de rester à distance ou de s'amarrer au ponton d'attente pour attendre la bassinée.

Les feux confirment la prise en compte de la demande
Les feux confirment la prise en compte de la demande

Autour des bollards mais non nouées !

A l'ouverture des portes, le pilote guide le bateau entre les bajoyers (parois latérales de l'écluse) et les équipiers passent les amarres autour des bollards. Lorsque la chute est particulièrement haute, il peut s'agir de bollards flottants, ce qui évite les acrobaties, surtout dans les écluses montantes. Il est important de ne pas nouer les amarres que l'on aura à ajuster durant la sassée. Faute de quoi, le bateau pourrait rester pendu. C'est une erreur de débutant que l'on ne commet pas deux fois. Il n'empêche qu'avoir un bon couteau dans la poche est une sage précaution !

Il faudra ajuster les amarres au cours de l'éclusage
Il faudra ajuster les amarres au cours de l'éclusage

Un coup de main est bienvenu

L'éclusier apprécie un peu d'aide pour fermer les portes lorsqu'elles sont manuelles. Cela lui évite de contourner l'écluse par les passerelles protégées par des garde-corps.

Sous sa direction, l'équipier actionne les manivelles ou les roues des crics de vantelles, ces panneaux verticaux à l'intérieur de la porte qui permettent de remplir le sas. Auparavant, il aura pris soin de placer le cliquet sur la roue dentée, ce qui évite à la crémaillère de redescendre sous le poids du panneau de vantelle. On ouvre toujours en premier la vanne du côté où le bateau est amarré afin que les remous aient tendance à plaquer le bateau contre le bajoyer plutôt qu'à l'en éloigner.

L'éclusier apprécie de recevoir de l'aide
L'éclusier apprécie de recevoir de l'aide

Automatisé ou manuel, le principe est le même

Ces précautions valent également dans le cas d'une écluse automatisée, c'est à dire manoeuvrée par l'usager. Dans ce cas, une cellule détecte que le bateau est entré dans le sas. La manœuvre proprement dite est lancée depuis une borne à terre, ou plus souvent en levant une perche de commande placée le long de la maçonnerie. Elles sont doubles, rouge et bleu. L'une lance la manœuvre tandis que l'autre permet de l'interrompre en cas de souci. Dans tous les cas, un interphone permet de joindre un agent du service de la navigation.

Les perches de commande sont placées le long du bajoyer
Les perches de commande sont placées le long du bajoyer

Le pilote veille au grain

Le pilote resté à bord veillera à ce que le bateau reste à distance du radier, nom du massif qui sert de butée aux portes amont et sur lequel le bateau pourrait se poser dans une écluse avalante. Lorsque la sassée est terminée, l'éclusier agit sur le cabestan et la porte pivote sur sa crapaudine, l'axe sur lequel elle repose. Il reste à récupérer l'équipier et à sortir lentement pour éviter le batillage, la vague de sillage qui risquerait de causer des affouillements, c'est à dire de creuser sous la maçonnerie.

Crapaudine de porte d'écluse
Crapaudine de porte d'écluse

Des portes pour nous garder des crues

Parfois les écluses sont bordées d'un bassin d'épargne, qui sert de réservoir tampon et évite de manquer d'eau. A proximité des portes, des encoches sculptées dans la maçonnerie sont prévues pour recevoir les batardeaux, des madriers qui permettent d'isoler le bassin lors de son entretien. Parfois, les écluses ont leurs deux portes ouvertes et se franchissent sans arrêt. Ce sont des écluses de garde qui ne sont en fonction que lors des crues pour éviter que le flot d'une rivière n'envahisse le canal.

Maquette de porte d'écluse Région Bretagne
Maquette de porte d'écluse Région Bretagne

La régulation du niveau des rivières se fait grâce à des barrages qui forment un déversoir. Les plus récents sont équipés de clapets automatiques même si il reste encore quelques barrages à aiguilles. Ces derniers sont constitués de pièces de bois que le préposé place une à une contre des fermettes métalliques et qui sont tenues en place par la pression de l'eau.

Désormais, ces ouvrages sont souvent bordés d'une passe à poissons qui permet aux migrateurs de remonter les cours d'eaux.

En navigation, la signalisation permet de situer l'arche marinière d'un pont, ou de savoir qu'il faut patienter le temps d'un alternat, lorsqu'une voie unique impose qu'on l'emprunte chacun à son tour.

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Nick Strong
Nick Strong
Lorsque vous accompagnez un plaisancier débutant, attendez et partez en dernier !
Ajouter un commentaire...