La cabine du Figaro 5 est large (2,20 m) et relativement longue (1,90 m) mais l'absence de roof fait que la hauteur sous barrots est mesurée ! Les 2 couchettes en pointe sont placées très bas et les banquettes de part et d'autre de la descente laissent espérer pouvoir garder la tête haute en position assise, si l'on est pas trop grand...
La plupart des espaces libres contiennent des pains de polystyrène sensés assurer la flottabilité au cas où le bateau se remplirait d'eau. Voilà qui réduit considérablement le volume de rangement disponible… Seule la partie arrière sous le cockpit et dans les caissons est plus généreuse.
Des bailles textiles pour tous les usages
L'aménagement est donc minimal et le gros du travail après la peinture consiste à refaire les housses des coussins. Je conserve les mousses d'origine, ce qui s'avérera une erreur. Elles auraient mérité d'être plus fermes et taillées plus ajustées, de manière à mieux se caler contre le bordé.
Pour compléter les rangements et tant que la machine à coudre est de sortie, je réalise des bailles textiles à partir de chutes de voilerie. Je fais des vide-poches de descente et de cockpit, des fourre-tout pour les vêtements, un casier à bouteilles et même un support pour une petite poubelle. Ces accessoires sont tenus en place par des pressions inox qui permettent une dépose et un lavage facile. À l'usage, tous apportent un vrai surcroît de confort.
Optimisation de l'espace pour le camping nautique
La cloison arrière est percée de plusieurs ouvertures qui permettent l'accès à des espaces très profonds où je peux caser aviron, gaffe, voiles et tout le matériel de sécurité. Sous le bridge deck, à l'aplomb de la marche de descente, on trouve d'origine une petite cuisine composée d'une bassine encastrée que je conserve. J'y ajoute un réchaud à gaz, non sans doubler le panneau au-dessus d'une plaque métallique pare-feu. Le nécessaire de cuisine tient tout entier dans un bac plastique calé par un surbau en bois verni. Au-dessous, l'espace de part et d'autre du puits de dérive me permet de caser les jerricans d'eau, d'essence, mais aussi les chaussures et d'autres bricoles. De quoi passer quelques nuits à bord, pour autant que chaque membre de l'équipage prenne soin de bouger à son tour…
Une porte à double usage et une organisation des rangements
J'avais taillé une nouvelle porte de descente en Plexiglas. Je la perce d'une grille de ventilation, tandis que j'équipe l'autre face de petits violons. Elle servira de table à l'escale en la calant sur la marche de descente. Je visse sur la lisse, un verrou en bois qui bloquera le panneau contre le bordé en navigation et permettra de glisser la carte marine derrière.
À bord d'un si petit bateau, le confort est précaire et aussitôt mis à mal par le moindre désordre. Le sachant j'adopte toutes les solutions qui me paraissaient de nature à faciliter un semblant d'organisation. Je tends un cordage y pour suspendre bouts et ferlettes, je pose des bacs plastiques au fond des coffres pour y caler les victuailles et enfin j'ouvre de grandes trappes de visite dans les caissons du cockpit. Cet espace devient disponible pour les amarres et les pare-battages, mais permettra également une bonne ventilation pendant l'hivernage.
Économie de moyens et sobriété énergétique...
Un circuit électrique aurait signifié des fils, une batterie et un système de charge efficace. J'ai préféré faire au plus simple, en employant des barres de leds à piles pour l'éclairage. Leur consommation est ridicule et la fixation par clips plastique permet de les orienter et de les déplacer partout où c'est nécessaire. Le feu de navigation est également autonome et se fixe sur l'ouverture de la baille à mouillage. Sans être dégagé de tout angle mort, il reste bien visible de tout l'horizon. En complément et pour recharger les appareils numériques, j'emploie une batterie externe de 15000 ma qui assure jusqu'à 5 recharges de smartphone ou d'appareil photo.
L'optimisation jusque sur la remorque de route
Pour que le bateau soit réellement transportable, je me penche également sur la remorque. J'opte pour des feux aimantés qui tiennent en place même dans les pires cahots. Sur la cale, il suffira de les déplacer sur le mât du treuil pour éviter qu'ils ne prennent l'eau. La remorque étant dépourvue d'ancrage, j'y boulonne quelques maillons de chaine sur lesquels la sangle viendra se crocher de manière fiable. M'étant lassé d'escalader le tableau arrière pendant les travaux, je découpe une mini échelle de quelques marches dont le sommet s'appuie sur l'aiguillot du safran et qui facilitera l'accès à bord lors des préparatifs de mise à l'eau. Il n'est pas si simple de mâter seul, même si le pied de mât est articulé sur son emplanture. Je fait un système de potence, un simple mâtereau doté d'un V qui vient se ficher sur l'aiguillot de gouvernail et qui soutient le mât en position horizontale. Pendant le hissage, la drisse de spi assure l'ensemble le temps de crocher l'étai.
À tous les moments de la rénovation, je prends soin d'alléger, ou du moins de ne pas alourdir le bateau. Pour les performances à la voile bien sûr, mais aussi pour que l'attelage reste tractable en sécurité par mon véhicule de taille modeste. Une attention aux détails qui fera pouffer mon équipière lorsqu'elle découvrira l'éponge à vaisselle recoupée en demi-format pour l'adapter à la taille du bateau...