Clément et son ami Ilyan cherchent un petit voilier habitable et transportable. Les zones de navigation seront la Manche et l'Atlantique et pourquoi pas découvrir la Méditerranée. Mais les deux jeunes amis, s'ils ont beaucoup de volonté, n'ont que très peu de sous.
Une vente avec un bel arrangement amical
Leur machine de rêve, leur "Nirvana" (c'est comme cela qu'ils vont baptiser le bateau), ils le découvrent en Normandie à 1h30 de chez eux. C'est un Jaguar 22, un voilier de la fin des années 1970 construit en Angleterre. Il est posé sur une remorque dans le jardin de son propriétaire qui n'a pas navigué avec depuis au moins 10 ans. Le bateau est complet avec son mât, sa bôme et ses voiles. Il ne lui manque qu'un moteur hors-bord.
Une relation amicale s'installe entre l'ancien et les nouveaux propriétaires. En effet, celui-ci leur accorde une facilité de paiement pour l'achat du bateau et de la remorque (1 700 €) et leur permet même de travailler à bord avant que la vente définitive n'ait eu lieu. Grâce à la grue dont il dispose, il les aide à lever le bateau de sa remorque pour intervenir dessus. En effet, celle-ci demande une sérieuse rénovation (pneus, freins, roulement…). C'est primordial pour rapprocher le bateau de l'habitation des 2 jeunes et pouvoir entreprendre la rénovation.
Entièrement mis à nu
Une fois le bateau dans le jardin, Clément et son ami vont pouvoir s'attaquer au gros des travaux. Le bateau est entièrement mis à nu. Tout l'accastillage est déposé ainsi que les hublots. À l'intérieur, les boiseries sont toutes démontées. La quille relevable, une tôle de 350 kg, est aussi déposée afin d'être refaite. Elle va réussir à descendre alors que le bateau est positionné au-dessus d'une fosse. Elle est ensuite poncée pour supprimer la rouille et traitée avec un traitement de protection. Le mécanisme de relevage, un treuil à câble accessible à l'intérieur de la cabine dans la descente est remplacé. C'est le démontage des hublots qui sera très laborieux. L'ancien mastic demande 3 jours pour être gratté. Mais les cadres en aluminium seront sablés et les vitres d'origine (en verre) retrouveront leur place avec un nouveau joint.
Ponçage jusqu'à la résine
La carène aussi va être revue entièrement. La coque est poncée jusqu'à ce que la résine soit mise à nue. Puis le schéma classique, mais laborieux du ponçage - enduit - ponçage - primaire époxy et enfin peinture - est appliqué. Idem pour le pont et les intérieurs. Tout y passe. La peinture est appliquée au rouleau. La coque passe du blanc au rouge pour l'occasion.
Clément est content de la finition, même s'il avoue qu'une légère "peau d'orange" apparait quand on l'inspecte de très près. Mais l'ensemble a de la gueule ! Petit détail amusant, les 2 gaillards de plus de 1,80 m se font aider par un ami de petite taille pour se glisser sous la coque.
Cette phase de peinture générale durera 4 mois. C'est la plus prenante et surtout la plus onéreuse. Plus de 1000 € sont investis dans ce poste.
L'intérieur refait à neuf comme à l'origine
Les boiseries sont ensuite poncées et vernies. Les pièces pourries sont remplacées, mais les aménagements sont reconstruits à l'identique du plan d'origine. Les coussins sont refaits avec du tissu PVC. Le sol est recouvert d'un lino adhésif. Il ne manque plus que le bloc-cuisine qui viendra sur tribord avec son évier et son réchaud qui est en fin de phase de peinture. L'évier se branche sur une soute à eau d'environ 50 L qui se trouve sous la couchette tribord.
Un petit voilier idéal pour vadrouiller
Avec 4 couchages et un WC (dans le triangle avant), ce bateau de 6,66 m répond parfaitement aux attentes des 2 jeunes. Ils attendent les beaux jours pour le mettre à l'eau et partir découvrir les océans. Au final, le bateau leur revient à 6000 € avec le prix du futur moteur hors-bord (l'achat est en cours). Pas beaucoup en comparaison du plaisir qu'ils vont prendre sur un bateau qu'ils connaissent maintenant de fond en comble.