La prochaine édition de la Route du Rhum aura lieu le 6 novembre 2022 et vraisemblablement, la participation s'annonce déjà comme un record. Si l'avis de course fixe un nombre de places limité à 120, il s'avère que ce sont souvent plus de concurrents qui s'alignent sur la ligne de départ. Mais comment le nombre final de places est-il défini et réparti en fonction de chaque classe ?
Le nombre de places prédéfinies dans l'avis de course
- Class40 : 55
- Imoca : 25
- Ocean Fifty : 8
- Classe Ultim 32/23 : 8
- Rhum Mono : 12
- Rhum Multi : 12
Il s'agit avant tout d'une discussion transversale entre l'organisation de course, les responsables des classes et les villes de Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, respectivement villes d'accueil et d'arrivées de la course. Mais aussi d'une négociation entre tous ces acteurs.
Satisfaire les différentes classes
Pour certaines classes, le choix est rapide. Les Ultims comme les Ocean Fifty comptent 8 skippers. Ce sont donc 8 places chacun qui leur sont réservées. Pour les autres classes, le choix se complique. Les prétendants en Class40 sont de plus en plus nombreux, tout comme dans les Classes Rhum Mono et Multi. Avec le passage à 40 participants pour le Vendée Globe (ils étaient 33 partants et 37 inscrits en 2021), la classe IMOCA se rue elle aussi sur la Route du Rhum, course qualificative pour le tour du monde en solitaire. Si le nombre officiel de skippers sera dévoilé le 4 avril 2022 par l'organisation de course, Francis Le Goff nous confie néanmoins que la limite de 120 sera largement dépassée.
"Sur la dernière édition de la Route du Rhum en 2018, nous avions 123 bateaux partant contre 120 fixés par l'avis de course. Nous avions invité 3 bateaux supplémentaires grâce aux wild cards (NDLR : L'organisation de course peut se réserver le droit d'attribuer une place à un skipper sur liste d'attente). Cette année, on souhaitait augmenter le nombre de participants, mais nous avons décidé d'amarrer les Ultims dans le bassin Vatine à Saint-Malo. Nous n'avions pas osé le faire sur l'édition précédente. Un Ultim demande 40 m de linéaire à lui tout seul. A 8, ça fait 320 m. On est donc resté sur ce quota de 120 bateaux, mais on attribuera certaines places invités au fur et à mesure."
Se réserver le droit d'inviter des skippers supplémentaires
Car à chaque édition, le nombre d'inscrits dépasse largement le nombre de places décidées par la course.
"Cette année, la demande de Wild Card sera plus importante et c'est au directeur de course que revient la décision de l'attribuer ou pas. Vraisemblablement, 125 à 130 coureurs seront retenus et tout dépendra de leur parcours de qualification.
La demande la plus importante que l'on doit gérer est celle de la classe IMOCA. On ne l'avait pas prévue. L'engouement est lié à l'ouverture des 40 places pour le Vendée Globe, dont la Route du Rhum est une course qualificative. C'est néanmoins un projet moins dur à gérer que pour certaines classes. La flotte est homogène, la majorité des skippers ont d'importants staffs. Ça ne pose pas de problèmes de sécurité en mer, mais un problème de logistique dans les bassins, à Saint-Malo comme en Guadeloupe.
Depuis quelque temps, les bateaux sont vraiment fiabilisés, les marins de plus en plus professionnels et à temps dans leur préparation. La Route du Rhum est qualificative pour le Vendée Globe et les marins ont besoin de terminer la course, de couper la ligne d'arrivée pour engranger les milles dont ils ont besoin. Pour toutes ces raisons, on a beaucoup plus de bateaux à l'arrivée (NDLR : Sur le Vendée Globe 2021, 25 des 33 skippers ont bouclé leur tour du monde, un record). Or, c'est plus compliqué à Pointe-à-Pitre de faire accoster toute la flotte."
Outre l'aspect logistique, l'aspect sécurité est un autre point important dans la limitation du nombre de places attribuées. C'est d'ailleurs en ce sens que l'organisation examine d'un œil expert les parcours de qualifications, notamment pour les classes Rhum Mono et Multi et Class40, qui sont ouvertes aux amateurs… éclairés.