La plupart des Iles Vierges, au nord de l'arc antillais, présentent des reliefs tapissés de végétation qui les signalent de loin. Anegada, elle, ne se découvre qu'au dernier moment, après quelques heures de navigation depuis Virgin Gorda ou Tortola.
Coucher de soleil à Pomato point
Après que le soleil ait tiré sa révérence, Dame nature offre ici une galerie de tableaux charmants et émouvants, que l'on peut admirer depuis un mouillage tranquille et sauvage. Les contours des iles sous le vent se dessinent avec une précision scientifique sur un fond aux pastels subtils. Dans les moments précédant l'obscurité, le firmament est constellé de petits nuages noirs, délicatement ciselés dans la pénombre. Ils étaient blancs quelques instants auparavant… L'arrivée des ténèbres les aura assombris, sans toutefois leur conférer la charge d'inquiétude et de stress qui caractérise habituellement un ciel de plomb.
Bientôt, la bande orangée projetée sur l'horizon par l'astre solaire s'éteindra pour laisser place à la voute étoilée qui enveloppera tout. Une nouvelle féerie en perspective…
Des grandes plages pour les plaisanciers marcheurs
Quelques heures auparavant, de rares promeneurs labouraient de leurs pas lourds le sable blond de cette interminable plage qui ceinture Anegada. Prudemment, ils avaient initié cette randonnée en milieu d'après-midi, afin d'éviter les ardeurs du soleil à son zénith.
Il existe de nombreux endroits de ce type à travers le monde. Sur les plages d'Anegad, on peut fouler le littoral des heures durant, avec pour seules rencontres, quelques crabes ou certains volatiles qui s'y sentent comme au restaurant.
Ce mode déplacement au goût de loisir est une véritable thérapie. On communie avec la nature et les éléments sans distraction aucune. Aucun filtre, nul composant perturbateur ne vient polluer ce flirt avec les beautés basiques que notre planète nous offre généreusement.
Puis, à l'approche du crépuscule, le pas se hâte imperceptiblement afin de ne surtout pas rater le moment magique d'un éventuel rayon vert.
Anegada, une île enchâssée dans un immense plateau madréporique
L'île constituait, dans un passé pas si lointain, un redoutable piège à bateaux. Aussi, nombre d'entre eux y ont terminé leur carrière prématurément, pour le plus grand profit des naufrageurs. Cette profession était fort en vogue à une certaine époque. Elle convenait bien à quelques descendants de pirates que le chômage menaçait… De nos jours, ce riche domaine maritime recèle toujours des merveilles qui savent attirer une population touristique et plaisancière considérable, en particulier dans sa partie sous-marine.
Faune et flore généreuses
La faune et la flore, abondantes et diversifiées, sont propices à la prolifération de toutes sortes de poissons et surtout de ces délicieuses bestioles à antennes que servent les restaurants locaux.
Dans l'intérieur de l'ile, des étangs d'eau saumâtre offrent gîte et couvert à une grande variété d'oiseaux, dont une belle famille de flamants roses.
On peut aisément louer un scooter ou une "mini Moke" pour sillonner en tous sens les quelques kilomètres de route en béton qui donnent accès à toutes ces merveilles.
Mouillage de Setting point : un champ de corps-mots
Pour s'arrêter à Anegada, diverses options s'offrent au plaisancier. On accède au mouillage principal de Setting Point par un chenal balisé, aménagé au milieu du corail, jusqu'au grand champ de bouées payantes à trente dollars la nuit ! Les inconditionnels du mouillage forain peuvent néanmoins se faufiler vers l'ouest, entre les patates de calcaire afin de dénicher une zone où poser leur ancre. Attention, il faut pour cela bénéficier d'une bonne visibilité.
Ou alors,, il est possible d'opter pour l'abri de Pomato Point, devant une interminable plage de sable blond, en pleine nature et isolé de tout. Le rêve !