A moins d'un mois du départ, dans quel état d'esprit es-tu ?
Je suis assez serein. Le bateau est prêt. L'équipe a bien bossé. On fait les dernières navigations pour tout vérifier, mais je pense que l'on coche déjà pas mal de cases.
Tu as fait un très bon début de saison. Quelles sont tes ambitions sur cette Transat Jacques Vabre ?
On a fait de bons résultats jusqu'à maintenant. (NDLR : victoire sur le Fastnet 2021 et les 48H du défi Azimut). L'objectif est donc logiquement la victoire. Ensuite, il y a beaucoup de bons bateaux et il peut toujours arriver quelque chose sur la course.
Y a t il eu un chantier cet été sur le bateau, notamment pour le double et si oui lequel ?
Le bateau a été conçu pour le solitaire et on ne le modifie pas pour le double. Sinon, il faudrait faire des chantiers trop importants. On a avant tout vérifié le bateau. On a fermé un peu plus à l'arrière au niveau de la barre d'écoute de grand voile. On a aussi mis en place un deck sweeper sous la bôme pour améliorer l'effet de plaque avec le roof.
Tu navigues avec Paul Meilhat comme co-skipper. Peux-tu nous en dire plus sur ce choix et le fonctionnement de votre binôme ?
J'avais établi un cahier des charges du co-skipper que j'aurais aimé avoir pour la Transat Jacques Vabre. Je voulais quelqu'un qui connaisse l'IMOCA et qui aille vite. Paul a pas mal navigué avec Sam Davies. Le parcours est assez long et physique, je voulais donc aussi quelqu'un qui soit très en forme physiquement. Tous les bateaux de dernière génération sont au point. Ca va être engagé. On va pousser les bateaux à fond. Il faudra tenir le choc à hautes vitesses. Aujourd'hui, je suis content de comment ça se passe avec Paul. On est vraiment compatible, les échanges sont fluides. Je m'occupe un peu plus de la météo et de la stratégie et ensuite, on échange.
Quels sont les contraintes et avantages d'un format de course en double en comparaison du solitaire ou de l'équipage justement ?
J'ai mes petites habitudes de solitaire et ce n'est pas toujours facile d'avoir du monde à bord. Au début, on a un peu l'impression d'accueillir du monde dans son appartement de vieux garçon. Mais le double est assez bienvenu après le Vendée Globe. C'est assez agréable de partager la charge de travail, le matossage, les manœuvres, et aussi la charge mentale avec la météo.
Que penses-tu des nouveaux parcours de course ? Qu'est-ce que ça va changer ?
Déjà, c'est plus long. D'habitude, après le pot au noir, on avait le temps de souffler un peu, c'était tout droit jusqu'à Salvador de Bahia. Là, je pense que ça va être plus dense et costaud qu'il y a 2 ans. On va découvrir une nouvelle zone, en traversant le pot au noir avec un angle à 45 degré, ce qui peut changer les choses. On sait qu'il y a pas mal de chose dans l'eau dans ces endroits, mais il y a une zone interdite au large de l'Amazonie.
Après la Transat Jacques Vabre, quels sont tes projets ?
Le contrat avec mon sponsor Apivia va jusqu'à la Route du Rhum 2022. J'ai hâte de faire cette course légendaire à laquelle je n'ai jamais participé. Je serai aussi content de revenir au solitaire. Pour le reste, la suite du programme doit être annoncée le 5 novembre.