Interview / Nicolas Troussel : "Le niveau en classe IMOCA va être élevé sur la Jacques Vabre 2021"

Nicolas Troussel

Nicolas Troussel est le skipper de l'IMOCA Corum l'Epargne, un plan Kouyoumdjian. Après une mise à l'eau tardive, il prend le départ du Vendée Globe 2020, qu'il doit abandonner en raison d'une avarie. Aujourd'hui, il revient confiant pour prendre part sur la Transat Jacques Vabre 2021 avec Sébastien Josse.

À moins d'un mois du départ, dans quel état d'esprit es-tu ?

C'est la dernière ligne droite. Il y a encore pas mal de choses à faire et à valider avant le départ. On a mis une nouvelle paire de foils sur le bateau il y a moins de 15 jours. Ils entrent dans la nouvelle jauge et peuvent rentrer plus profondément qu'avant dans le bateau.

On doit encore faire les dernières navigations pour valider le choix de partir avec ou non sur la Transat Jacques Vabre. On a déjà fait des essais ces dernières semaines et ils sont encourageants. On a très envie de continuer et de valider les systèmes et la structure du foil avant de partir. On fera notre choix avec nos navigations de cette semaine, avec plus de vent et de mer (NDLR : Interview réalisée mi octobre).

Quelles sont tes ambitions sur cette Transat Jacques Vabre ?

On est réaliste. On a vu les performances du bateau, on s'est comparé aux autres sur les autres courses. On est arrivé dans les 5 premiers. On verra ce que la course nous réserve. Si on part avec la nouvelle paire de foils, avec de la chance, notre objectif est de faire partie des 5 premiers. On essayera de faire mieux si possible.

En navigation sur Corum l'Epargne
En navigation sur Corum l'Epargne

Mis à l'eau au début de l'été 2020, peu de temps avant le Vendée Globe, où en es-tu de la prise en main de ton bateau ? Notamment après une participation en équipage à The Ocean Race Europe ?

Tout va très bien de ce côté. On a eu une prise en main accélérée sur le bateau avec quelques dossiers à régler. On est partis sur le Vendée Globe avec une grande confiance dans le bateau, et il est arrivé ce qui peut arriver.

Cet hiver, on l'a consolidé en prévision de la violence avec laquelle on navigue sur ces bateaux-là. Maintenant, on rentre dans de la performance pure. On est content d'avoir faire le tour de l'Europe et d'avoir fini cette première course avec le bateau.

Depuis, on a modifié des choses pour les performances avant les foils. Il n'y a pas de garantie de les avoir pour partir, mais on a bien progressé avec le bateau.

On a aussi restructuré l'équipe avec un nouveau bureau d'études. On s'est aussi équipé d'une bonne force de frappe pour la suite.

L'IMOCA Corum l'Epargne
L'IMOCA Corum l'Epargne

Après l'avarie sur le Vendée Globe, quel chantier a été entrepris sur le bateau ?

On a modifié la quête du mât et l'ergonomie, amélioré l'accastillage. Ce sont de petits dossiers, mais il y en a beaucoup. On a une équipe assez nombreuse et on a abattu beaucoup de boulot depuis le début. On essaye de naviguer dès que l'on peut, mais il y a aussi pas mal de petites choses à faire sur le bateau pour améliorer les performances, la vie à bord et les voiles pour cette Transat Jacques Vabre.

Peux-tu nous parler de ton co-skipper, Sébastien Josse et de ce choix ?

Je pars avec Sébastien qui connait très bien le bateau et avec qui j'ai navigué l'année dernière. C'est plus confortable d'être à deux si on se fait cueillir dans le mauvais temps. Il est présent depuis le début de l'année avec nous. On essaye de naviguer dès que c'est possible. Les bateaux passent pas mal de temps aux pontons, en chantier, en préparation. Donc on navigue dès qu'on peut. On analyse nos courses, on regarde la concurrence. Il faut aussi prévoir la suite.

Sébastien Josse et Nicolas Troussel
Sébastien Josse et Nicolas Troussel

Quels sont les contraintes et avantages d'un format de course en double en comparaison du solitaire ou de l'équipage justement ?

En double, on part souvent plus serein sur une transat qu'en solitaire. Mais il n'y a pas que des avantages.

Que penses-tu des nouveaux parcours de course ? Qu'est-ce que ça va changer ?

Ça ouvre et ça rallonge le jeu, c'est intéressant. Ce n'est que du positif ! Le top ce serait de faire le retour dans la foulée en course. Mais je le ferais avec une partie de l'équipe technique.

Comment te sens-tu face à la concurrence, aussi bien en termes personnels qu'en termes matériels (bateau) ?

Je ne regarde pas trop. Je suis concentré sur mon projet, mon bateau, mon duo. On forme un très beau duo. Ça va être une course passionnante. Il y a pas mal de bateaux qui ont été mis en chantier. Et beaucoup de bateaux très performants. Apivia est le grand favori cette année. Selon les conditions météo, l'on verra des bateaux très rapides et de très beaux duos. Le niveau va être très élevé.

Après la Transat Jacques Vabre, quels sont tes projets ?

Après la Transat Jacques Vabre, on va ramener le bateau en convoyage s'il n'est pas trop abimé. On va en profiter pour apprendre encore des choses sur le bateau, et partager avec l'équipe technique pour essayer de construire la suite et de prévoir des choses avant de mettre le bateau en chantier. On prépare aussi la saison prochaine avec 3 courses en solitaire de prévues. 2022 sera l'année du solitaire.

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