À moins d'un mois du départ, dans quel état d'esprit es-tu ? Et quelles sont tes ambitions sur cette Transat Jacques Vabre ? Être vainqueur du Vendée Globe met une pression supplémentaire ?
Je suis content de retourner sur l'eau. Je n'ai aucune pression. On sait très bien que les bateaux avec de grands foils sont plus rapides que nous. On fera en fonction des capacités de notre bateau.
L'intérêt de cette Jacques Vabre, c'est la première marche d'une nouvelle page qui s'écrit pour le Vendée Globe 2024. C'est plus un entrainement pour la suite qu'un objectif sportif pur.
As-tu effectué un chantier sur Maitre-Coq depuis le Vendée Globe ?
Le bateau est vendu. (NDLR : Damien Seguin qui navigue sur Apicil a racheté l'ancien Maitre Coq, bateau vainqueur du Vendée Globe). On travaille déjà sur le nouveau bateau en cours de construction. Maître Coq est dans la même configuration que pour le Vendée Globe.
Peux-tu nous parler de ton co-skipper, Jean-Marie Dauris et de ce choix ?
Jean-Marie travaille avec nous, dans l'équipe, depuis 3 ans. C'est notre directeur sportif et un ami de longue date. On faisait de la planche à voile l'un contre l'autre à 15 ans. On est originaires du même village dans le bassin d'Arcachon.
Il a participé aux Jeux Olympiques et à deux coupes de l'America. Il a des compétences connues et reconnues.
Suite au désistement de Bilou, c'était tout à fait normal de le prendre en tant que co-skipper. Il connait le mieux le bateau. On avait décidé à la base qu'il reste sur la conception du nouveau, mais l'équipe est suffisamment polyvalente pour que la construction du bateau continue sans lui.
Comment s'est passée la préparation sur cette Transat Jacques Vabre ?
À La Rochelle, il n'y a pas d'entrainements collectifs comme c'est le cas en Bretagne. On a beaucoup navigué pour les collaborateurs de Maitre Coq. On connait le bateau. On y va tranquille. On ne se met pas la pression.
Quels sont les contraintes et avantages d'un format de course en double en comparaison du solitaire ?
L'avantage c'est d'avoir deux paires de bras. C'est toujours mieux pour les manœuvres et toujours sympa de pouvoir partager à deux cette aventure, surtout quand on se connait.
Que penses-tu des nouveaux parcours de course ? Qu'est-ce que ça va changer ?
On va passer deux fois le pot au noir. Ça veut dire que ça va être deux fois le "bordel". Jérémie Beyou et Christopher Pratt s'en souviennent, ils sont restés coincés sur la Jacques Vabre en 2019. Mais c'est aussi une opportunité pour nous de revenir au contact de bateaux plus rapides.
Comment te sens-tu face à la concurrence, aussi bien en termes personnels qu'en termes matériels (bateau) ?
Comme de bons outsiders. On a montré que l'on pouvait bien naviguer sur le Vendée Globe. Même si les bateaux du plateau sont plus rapides que nous il va falloir être plus malin. Sur le Vendée Globe, il y avait plusieurs bateaux qui n'étaient pas au top de la préparation. Sur cette Transat Jacques Vabre, la concurrence est énorme parce qu'ils sont mieux préparés.
Après la Transat Jacques Vabre, quels sont vos projets ?
Me consacrer à la mise en œuvre du nouveau bateau. On doit le mettre à l'eau début mai 2022. Il va falloir le prendre en main, le tester, le fiabiliser pour la Route du Rhum 2022, sur laquelle j'ai un réel objectif de performances.