La Transat Jacques Vabre est une course en double à la voile, reliant la France aux Antilles. Désormais scindée en 3 parcours différents – de 4 600 à 7 500 milles – la course accueille 4 classes de bateaux, des géants Ultims aux plus accessibles Class40. Elle figure parmi les courses à la voile les plus suivies avec la Route du Rhum et le Vendée Globe et fait briller les yeux de nombreux passionnés. En parallèle, la plateforme Virtual Regatta – éditeur de jeux de simulation de régates et de courses en large – offre l'opportunité à des milliers de joueurs de participer virtuellement à la course.
Passer du virtuel au réel
C'est pendant la conférence de presse de la Transat Jacques Vabre 2021 que Philippe Guigné, directeur de Virtual Regatta a fait une annonce qui n'est pas passée inaperçue. Passer du virtuel au réel. En effet, un joueur virtuel de cette édition de la TJV aura la chance unique de participer réellement et gratuitement à la course en 2023 en tant que co-skipper.
"On veut donner la chance à quelqu'un qui rêve de faire la Transat Jacques Vabre, mais qui ne peut pas. On sait que dans le jeu on a une population très variable : pratiquant ou non, hommes, femmes, jeunes, âgés, français, étrangers… Mais tous s'intéressent à la Transat Jacques Vabre sinon ils ne joueraient pas. On a une grande communauté et on devait bien être capable de leur organiser ça. Grâce à cette importante communauté, on va pouvoir trouver des sponsors pour financer tout ou partie de l'opération et convaincre un skipper qui pourra accueillir un joueur sur son bateau" commente Philippe Guigné.
Ouvrir une place réelle sur la Transat Jacques Vabre 2023
L'éditeur de jeux a travaillé en étroite collaboration avec la direction générale de la course, très emballée par cette idée. Et ce projet de deux ans démarrera donc pendant la régate virtuelle. Parmi les joueurs de la Transat Jacques Vabre, 1 000 personnes vont pouvoir candidater pour ce futur poste de co-skipper.
"Tout le monde pourra s'inscrire. On va ensuite retenir les 1 000 premiers au classement parmi les inscrits et sélectionner les dossiers dans les 4 catégories – Ultim, Ocean Fifty, IMOCA et Class40 – soit les 250 premiers arrivés par classe et qui ont candidaté.
C'est un projet tellement innovant ! Dans la voile personne ne l'a fait. On a déjà eu l'exemple dans l'automobile, avec la Nissan Académie et le jeu Gran Turismo" explique Philippe Guigné.
Certes, jusque-là, le projet est louable, mais la voile – surtout professionnelle – n'est pas à la portée de tous. Elle demande de la réflexion, de la stratégie, de l'analyse, de la force, du mental… Alors, comment être sûr de choisir le bon candidat ? Et surtout, comment devenir un as de la mer en quelques mois ?
"On sait que l'on n'a aucune information sur les compétences véliques avec Virtual Regatta Offshore. Mais on sait déjà que la personne est un routeur de bonne qualité, qui sait analyser les situations météo et optimiser sa route. On va prendre plusieurs critères en compte : l'état physique de la personne, sa forme, sa résistance au mal de mer, le fait qu'il soit à l'aise en navigation sans forcément qu'il soit très fort. Mais qui ait envie de découvrir ce monde-là" détaille Philippe Guigné.
Le processus de qualification
Dans un premier temps, il faudra donc pouvoir atteindre un bon score en régate. Ensuite, les dossiers seront analysés et les motivations détaillées. Une dizaine de dossiers sera ensuite sélectionnée pour aboutir à un système de qualification dans "le monde physique", sur un bateau.
Il faudra attendre la remise des prix de la course au Havre en janvier 2022 pour connaitre les détails complets du dispositif. Et notamment la classe retenue. Car difficile de croire qu'un "novice" en voile puisse naviguer en Ultim ou en Multi50, même en IMOCA, qui sont des bateaux très physiques et dont les skippers possèdent de véritables ambitions sportives. Seront-ils d'accord d'accepter quelqu'un sans expérience à bord de leur monture dernier cri ? La Class40 paraitrait plus appropriée pour ce type d'enjeu, avec des profils plus hétéroclites.
"Virtual Regatta c'est justement l'enjeu d'un jeu comme ça. Il y a plein de gens qui rêvent de faire la Transat Jacques Vabre ou le Vendée Globe, mais qui n'ont pas le temps, l'argent, les compétences et le font de manière virtuelle, car beaucoup plus simple, moins cher, moins prenant, moins risqué. Nos joueurs ne sont pas virtuels. Ce sont des humains, fans de voile, pratiquants ou pas et on leur offre l'opportunité de participer à cette course de manière totalement gratuite", conclut le directeur de Virtual Regatta.
