Nous avons tous à bord une bouée. Elle peut être en forme de fer-à-cheval, ronde ou encore en forme de frite, elle respecte l'obligation de la fameuse division 240 de disposer à bord de nos bateaux d'un "Dispositif de repérage et d'assistance pour personne à la mer de type bouée fer à cheval ou bouée couronne".
La définition de cet équipement de sécurité manque quelque peu de clarté et la confusion peut se faire entre elle et les équipements individuels de flottabilité, aussi appelés "gilets de sauvetage".
Une multitude d'équipements pourraient répondre à la large définition que nous fournit la division 240 :
- Bouée fer à cheval
- Bouée couronne
- Perche IOR
- Coussin flottant
- Bouée silzig
Pour n'en citer que quelques uns. Si, dans le principe, tout ce qui flotte peut aider à la flottaison, il est important que les équipements sur lesquels on peut baser le sauvetage d'une personne répondent à des critères stricts.
Nous sommes allés demander des précisions aux autorités. Les explications sont plus claires. "Lors d'un contrôle, nous vérifions la présence à bord du bateau soit d'une bouée fer à cheval soit d'une bouée couronne. L'un ou l'autre doit être présent à bord, avec un feu à retournement en état de marche. Les autres équipements que vous citez (NDLR : Perche IOR, Bouée Silzig ou coussin flottant) sont des compléments éventuellement utiles, mais ils ne remplacent pas cette bouée." nous expliquent les agents des Affaires Maritimes de Saint-Malo.
Attention, en cas de contrôle "Nous vérifions systématiquement que le feu se déclenche !" insistent-ils.
Quant à se passer de cette bouée, ici aussi, le message est clair. "La présence à bord de cette bouée n'autorise pas à ne pas disposer de gilets de sauvetage, de même que la possession de gilets de sauvetage à bord n'autorise pas à ne pas posséder de bouée. Ces deux équipements remplissent des missions différentes, l'un permet de se sauver (le gilet de sauvetage) l'autre permet de sauver quelqu'un d'autre (la bouée de sauvetage)"
En résumé, le fait de porter un gilet de sauvetage n'exempte pas d'avoir à bord un dispositif de repérage et d'assistance pour personne à la mer de type bouée fer à cheval ou bouée couronne.
Des objectifs de sauvetage différents
Si les gilets de sauvetage sont pensés pour préserver les personnes qui sont présentes à bord du bateau, la "bouée fer à cheval", elle, répond à deux objectifs :
- Repérage d'un lieu précis (homme à la mer et suivi de sa dérive, obstacle dangereux)
- Assistance à une personne à la mer (donc pas nécessairement venant de votre bord)
Autrement dit, la bouée fer à cheval est un équipement de sécurité collectif, qui servira autant aux équipiers de votre bateau qu'à ceux d'un autre.
A amarrer au bateau ou non ?
Le législateur ne précise pas si une ligne de jet (qui relie la bouée au bateau) est nécessaire ou non. "Elle n'est pas obligatoire" nous explique les Affaires Maritimes "mais sera d'une aide précieuse pour ramener une personne à bord de son bateau. Attention, cependant, à ne pas tracter sa bouée et, du coup, l'éloigner du naufragé. On tombe dans le domaine du bon sens, que la loi n'encadre pas !"
Feu automatique attaché à la bouée
Reste que la bouée, en elle-même, ne représente qu'une partie de la chaîne de sauvetage (aussi appelée la chaîne SAR) à déployer. Pour être réellement efficace, il faut que la bouée soit visible et, donc, éclairée. C'est pour cela qu'elle est le plus souvent couplée à un feu automatique (aussi appelé feu à retournement). Une fois à l'eau, celui-ci se retourne et s'allume par un système macanique simple.
Dates de péremption à vérifier
La bouée fer à cheval en elle-même n'a pas de péremption. Aussi longtemps qu'elle est en "bon état" et que son enveloppe extérieure n'est pas percée, elle demeurera efficace.
Le feu qui l'accompagne, par contre, emporte des batteries qui, si elles sont de longue durée aujourd'hui (5 ans en général) - ont une date de péremption qu'il faut vérifier au début de la saison.