Quel est le bateau que vous avez dessiné dont vous êtes le plus fier ?
Je suis fier de beaucoup de projets, mais particulièrement fier de 2 projets dans le monde de la course. Les Class America pour Oracle en 2007. Ce sont des bateaux qui se sont avérés très rapides.
Le Volvo 70 ABN Amro était le premier bateau de course au large que l'on faisait et ça a été un énorme succès. Il a remporté la victoire sur la Volvo Ocean Race 2005-2006, suivi par l'ABN Amro II.
Il y a aussi un autre projet très important qui me rend particulièrement fier. C'est un voilier de 125 pieds, le Club Swan 125 baptisé Scorpio. On a mis 4 ans à le concevoir et à le construire. C'est un bateau extraordinaire. Il vient d'être mis à l'eau, il est vraiment impressionnant.
Quel bateau auriez-vous aimé dessiner ?
Je crois que je retournerais à l'époque de Nathanael Herreshoff, architecte naval américain de la fin 19e siècle. Il a construit un voilier de 38 pieds extrêmement rapide et novateur pour son époque. Dans le même genre, il a dessiné Reliance, un énorme voilier né au début du 20e siècle vainqueur de la Coupe de l'America 1903. Il a marqué l'histoire. À cette époque, l'histoire de la Coupe de l'America était intéressante. Il n'y avait pas de classe, pas de limites. Les bateaux étaient tellement grands qu'on atteignait justement la limite de taille de ce que l'on savait faire à l'époque.
Quel est le projet sur lequel vous aimeriez travailler ?
La Coupe de l'America c'est toujours un défi extraordinaire ! J'en ai fait 6 et jamais gagné un. On n'était pas loin pourtant. J'ai envie de ne pas quitter cette planète sans avoir gagné ou être impliqué une nouvelle fois dans un défi de la Coupe.
J'avais trois rêves à réaliser : les Jeux Olympiques, le tour du monde et la Coupe de l'America. On a gagné deux fois les premiers, une première fois en 2008 en Star dessiné pour un équipage anglais et à Rio en 2016 en Finn. On a remporté 2 Volvo Ocean Race, il me manque donc que la Coupe de l'America.
La Coupe a eu plusieurs phases. La classe de bateau que l'on utilise aujourd'hui, ce n'est ni des multicoques ni des monocoques, même s'ils en sont plus proches. Ce sont des sortes de monomarans. La Coupe représente un challenge tellement grand que c'est indépendant du type de bateaux engagés. C'est l'évènement en lui-même qui me séduit plus que le type de bateau.