Après son Vendée Globe 2016, Sébastien Destremau était revenu changé, un poil mystique. Au point de repartir la fleur au fusil pour la dernière édition. Ce manque de préparation, pour laquelle il dit ne rechercher aucune excuse, l'a sans doute amené à abandonner au sud de la Nouvelle-Zélande pour de rejoindre un port de ce pays.
De sa première expérience, le marin avait écrit un livre qui racontait son parcours et comment il en était arrivé à prendre le départ de cette course autour du monde en solitaire. Son livre ressemblait surtout à un règlement de compte contre sa famille dans son ensemble. Cette fois, c'est sous forme de journal de bord qu'il nous raconte cette nouvelle aventure faite surtout de déboires. Il revient sur ses mauvais choix comme cette casquette en carton qui ne va pas tenir plus d'une semaine et qui va transformer visuellement son joli IMOCA en une sorte de déchèterie. Il va aussi raconter ses soucis de paliers de safrans qui vont lui plomber toute sa course amenant des pannes à répétition sur ses pilotes automatiques.
Par la lecture, on ne comprend pas réellement la ténacité du skipper qui enchaine problèmes sur pannes, passant la majeure partie de ses journées au fond de la soute arrière sans voir le jour. Gisant dans l'huile du vérin hydraulique qui explose ou bien encore en tête de mât pour réparer un aérien juste dévissé…
Ce court récit, la course n'a durée que 70 jours et un demi-tour du monde, se lit rapidement et finalement ce n'est pas tant l'aventure du marin qui reste en mémoire, mais plutôt ses débâcles amoureuses avec lesquels Sébastien Destremau se débat sans réellement réussir à se soigner.
Le livre s'intitule "Retour en enfer", sans que l'on sache vraiment ce que l'auteur est venu chercher dans ses mers du Sud qu'il surnomme l'enfer. Ce qui est certain, c'est que l'homme n'aime pas faire comme tout le monde, et qu'il aime avant tout la liberté, quitte à s'en bruler complètement les ailes.
Retour en Enfer - Sébastien Destremau
- Éditions XO
- 15,3 x 24 cm
- 270 pages
- 19,90 €