Manœuvrabilité hors-pair au moteur
Avant d'aller tirer des bords à la voile avec le Mojito 6.50 devant Concarneau, c'est au moteur que nous quittons le quai face à la ville-close. Et c'est l'occasion de constater les bonnes performances du bateau au moteur. Au-delà de la vitesse très satisfaisante de 4 à 5 nœuds atteinte à l'aide du moteur thermique hors-bord de 2,3 chevaux, c'est la manœuvrabilité du bateau qui est notable. Aux avantages du double safran et du moteur tournant à 180 degrés, s'ajoute l'absence d'étrave immergée liée aux formes de scow. La giration est très courte. Le bateau recroise son sillage en une demi longueur.
Navigation au près et au sec vers les Glénan
Les voiles sont rapidement établies. Réalisées par All Purpose, déjà partenaire d'IDBmarine pour le Maxi 6.50, il s'agit d'une grand voile à corne de 21 m² et d'un génois de 17 m². Dans notre cas, ce dernier est fixé sur l'étai à l'aide de mousquetons textiles. Un enrouleur est proposé en option. Rangé à poste dans son sac sur le pont, il est vite hissé.
Les conditions sont assez soutenues en baie de Concarneau pour l'essai, avec un vent oscillant entre 15 et 20 nœuds. Pour autant, le chenal est vite avalé. Calé à 35 degrés du vent apparent, le bateau file entre 6,5 nœuds et 7 nœuds. La grand-voile dispose de 2 bandes de ris, mais nous restons tout dessus. La régulation à l'aide du chariot de grand-voile, bien accessible depuis le poste de barre, suffit à gérer les surventes. En cas de besoin, des ris sont également prévus sur la voile d'avant (héritage du Mini).
Le clapot est court. Le bateau tape et résonne fort. On sent qu'il est raide et bien structuré, mais il ne s'arrête pas dans la vague. Et surtout, il ne mouille pas. Il semble que les fameux avantages des scows sont bien réels. En ajoutant la protection du roof, l'équipier n'est atteint que par de très rares embruns créés par l'étrave passant dans la vague.
La barre est très neutre. Le bi-safran, couplé à l'absence d'une étrave franche, amène peu de pression dans la barre. Pour le barreur amateur, l'électronique est d'une aide précieuse pour garder un bon compromis cap-vitesse. Une bonne connaissance du bateau compensera probablement le phénomène. Cela ne nous empêche pas de rejoindre les Glénan en un peu plus d'une heure.
Des vitesses moyennes élevées au portant
Il est temps de prendre le chemin du retour. Même si le vent a tourné, nous envoyons le spi pour un retour express. Légèrement abattu, l'important volume d'étrave supporte aisément la présence de deux adultes sur la plage avant, lorsque je viens observer la manœuvre. Une fois sorti le bout-dehors, le spi asymétrique de 64 m², fait rapidement accélérer le bateau. La vitesse moyenne se maintient élevée. Nous nous maintenons au minimum aux alentours de 9 nœuds, la force de vent oscillant fortement entre 15 et 18 nœuds. En surf, le voilier atteint 13 nœuds, tout en maintenant la plage avant parfaitement sèche. La sensation de sécurité reste totale, malgré la taille du bateau.
Même si la performance a un prix comme nous le verrons dans le dernier volet de notre reportage, les sensations sont là et les promesses du scow sont tenues.