Mojito 6.50 : Le scow en mode croisière
Au premier coup d'œil, le Mojito 6.50 tranche avec les autres voiliers de croisière de sa catégorie. Le regard se porte immédiatement sur son étrave de scow, premier marqueur des choix architecturaux du bateau. Le principe est simple : apporter dans la croisière les formes de carène et notamment les étraves volumineuses "à gros nez" couronnées de succès ces dernières années en course. Le voilier peut accueillir 4 personnes en catégorie de conception C.
Pour cela, le chantier naval finistérien a repris la carène de son Maxi 6.50, de l'architecte naval à succès David Raison. Ce Mini 6.50 a déjà été livré à plus de 30 exemplaires en 3 ans. Il y a adapté un nouveau plan de pont, intégrant le roof panoramique signature de la gamme Mojito et des aménagements que nous évoquerons dans le deuxième volet de cet essai.
Pour goûter aux plaisirs de l'échouage, une quille relevable à l'aide d'un vérin hydraulique remplace la quille fixe. Le relevage se fait manuellement à l'aide d'une brinqueballe, passant de 1,85 m de tirant d'eau à 0,80 m. De nouveaux safrans, plus courts, pas encore en place sur le voilier essayé, lui permettront de se poser sans souci sur le sable.
Un voilier incoulable
Gardant les éléments de sécurité propres à la course au large, le Mojito 6.50 dispose de plusieurs éléments étanches. Il est dit incoulable, avec en plus de la crash box, des volumes étanches sous la banette avant, ainsi que dans les pointes arrières de chaque bord.
Un bateau léger en construction sandwich
Libéré des contraintes de la jauge Mini 6.50, le chantier a revu l'échantillonnage du Mojito 6.50. L'ensemble du bateau est réalisé en sandwich avec une âme en mousse PET, matériau plastique recyclable. L'allègement du composite permet de compenser en partie les masses supplémentaires liées à l'usage croisière. Leur influence est limitée, l'ensemble des aménagements et l'unique cloison du bord sont également réalisés en sandwich PET, bien qu'un placage bois assure l'illusion esthétique. Le déplacement lège annoncé du Mojito 6.50 est de 1,2 T contre 950 kg pour son cousin le Maxi 6.50.
La fibre de lin en remplacement du verre sur le Virgin Mojito
Les deux premiers bateaux, dont le modèle essayé, ont été construits en fibres de verre, mais le voilier sera proposé en version standard en construction en fibres de lin. Le calcul de l'échantillonnage était en cours de finalisation lors de notre essai. Ponts et coques sont produits en infusion, avec une résine polyester. La méthode a déjà été expérimentée par IDBmarine sur un modèle plus grand, le Mojito 8,88, rebaptisé Virgin Mojito.
Un gréement moderne et simplifié
Le choix de la simplicité guide également la définition du gréement. La géométrie du mât aluminium à 2 hauteurs de barres de flèche poussantes et son dimensionnement permettent de se passer à la fois de pataras et de bastaques. Un bout-dehors en carbone, semi-encastré dans le pont, coulisse pour porter un spi asymétrique, incontournable des voiliers modernes. Un écarteur remplace le traditionnel chariot de génois et permet le réglage en 3 dimensions du point de tir de la voile d'avant. Avec une grand-voile à corne, presque rectangulaire de 21 m², le bateau affiche une surface de voilure de 38 m² au près et 85 m² au portant.
Il est temps d'explorer l'intérieur et les aménagements du Mojito dans le 2ème volet de cet essai.