Du vent soutenu pour une première navigation
Pour cet essai du Befoil 16 Sport, reporté une première fois pour cause de neige sur la Bretagne, Eole était au rendez-vous. Pas de soleil, mais du vent de nord-est soutenu, entre 15 et 20 nœuds établis. Pour un néophyte du bateau volant, les conditions devant le Centre Nautique de Kerguelen, à Larmor Plage, s'annoncent relativement engagées. Je vais pouvoir servir de cobaye pour mesurer le fameux caractère accessible du bateau.
Après une préparation et des réglages détaillés dans le reste de notre reportage, nous pouvons gréer nos voiles. Le foc et sa ralingue à fermeture éclair est vite hissé. La grand-voile lattée hookée, nous descendons le bateau, prêt à naviguer. S'il faut rester attentif aux appendices pour ne pas se blesser lors du retrait du chariot et de la montée à bord, celle-ci s'avère presque aussi facile que pour un catamaran de sport classique.
Un équipier qui peut profiter du spectacle du bateau qui vole
Pour démarrer, Morgann Blayo, en charge des essais pour Befoil sur le littoral Atlantique et Manche, prend la barre. Une fois éloignés de la plage, nous baissons les foils et le bateau prend rapidement de la vitesse. Alors que le vent semblait avoir faibli pendant que nous gréions à l'abri, les rafales à 20 nœuds sont bien là sur le plan d'eau. Sans ris, nous sommes légèrement surtoilés. Pourtant, le bateau reste rassurant. Nous avons fait le choix d'installer les échelles, disponibles en option et l'équipier que je suis passe en toute sécurité d'un bord sur l'autre pour assurer le rappel sans besoin de trapèze. Le foc autovireur apprécie une relance dans les manœuvres mais pourrait presque s'en passer. Une fois le bateau bien en main comme c'est le cas de Morgann, embarquer des néophytes dans des conditions maniables semble parfaitement accessible. Le bateau remplit ce 1er critère de son programme de démocratisation du foil. Ressentir ce plaisir du vol, au-dessus des vagues sans taper dedans, en tutoyant les 20 nœuds comme spectateur, pourrait susciter des vocations.
Barrer un bateau volant sans (presque) aucune angoisse
Je ne suis pas un spécialiste de la voile légère et du catamaran de sport. Encore moins des engins à foil. Mais il est temps de prendre la barre. Morgann conserve l'écoute de grand-voile. Rapidement, je réussis à faire décoller le petit multicoque. Les rochers de Larmor Plage à marée basse ne sont pas propices aux longs bords, mais le bateau vole au près comme au portant. Suivant les explications de Morgann, je surveille mes étraves et remets le bateau à plat dès qu'il fait mine de trop gîter. Cela ne m'empêche pas de faire décrocher mes safrans. Le bateau se cabre et revient sainement à plat. Nous redémarrons et réalisons des vols stables, plus vite que le vent.
Si la régulation à l'écoute de mon équipier y est sûrement pour beaucoup, la confiance s'est faite. Je m'imagine pouvoir gérer le bateau avec un équipier rapidement après quelques séances d'accompagnement dans des conditions plus maniables pour commencer. Le constructeur affirme que le bateau décolle dès 8 nœuds de vent. Avec son gabarit raisonnable de 16 pieds, le Befoil 16 Sport est techniquement une porte d'entrée accessible au bateau volant.
