Skipper de Mini transat : il vient de trouver son premier sponsor !

Benjamin Doyen, skipper de Mini-Transat, vient de décrocher un partenariat avec son premier sponsor. Comment arriver à un tel accord ? Quelles sont leurs attentes mutuelles ? Entretiens croisés avec le skipper et son partenaire.

Un projet mûrement réfléchi

Après avoir longtemps cogité sur ce projet, Benjamin Doyen, technico-commercial dans le nautisme, s'est lancé sur le circuit Mini à l'été 2019. Pour rappel, la Mini Transat est une course transatlantique en solitaire qui se court sur des voiliers de 6,50 m. Véritable antichambre de la course au large, elle a permis à des dizaines de skippers de se forger une première expérience dans la régate hauturière. Une majorité des skippers du Vendée Globe ont fait leurs armes sur le circuit Mini.

Un parcours du combattant connu de nombreux skippers

Pour naviguer, il faut un bateau. Impossible d'attirer des partenaires si le projet n'est pas déjà en place. Benjamin a donc acheté sur ses fonds propres le mini 618, un proto Finot de 2006, qui est passé entre les mains d'Isabelle Joschke.

Après avoir avancé 45 000 € pour l'achat du bateau, Benjamin a mis en place les outils pour trouver des sponsors : "Après avoir créé mon site web, je me suis mis à fond dans la communication digitale et les supports numériques. Je n'ai pas réalisé de plaquettes papier ou de flyers. Les réseaux sociaux sont un outil indispensable. Via Faebook, j'ai débriefé par vidéo chacune de mes régates afin qu'un plus grand nombre puisse en profiter."

Quel est le budget pour deux saisons en mini ?

Les chiffres sont très variables, selon le type de bateau choisi, proto ou série. "En ce qui me concerne, mon budget de fonctionnement pour deux saisons est de 40 000 €, ce qui permet de rester « safe » dans la gestion technique du bateau. Ce budget me permet de maintenir des niveaux de compétitivité et de sécurité optimales", précise Benjamin. Et pour trouver ce budget, pas de solution miracle : il faut activer les réseaux pro et perso, proches ou lointains.

Gaufor, Une PME qui se retrouve dans les valeurs de la Mini

Et ça fonctionne ! Un premier partenaire manifeste son intérêt pour s'associer au projet de Benjamin. Mais le confinement redistribue les cartes et l'accord n'aboutit pas. C'est un peu l'ascenseur émotionnel. Benjamin se remet en quête d'un partenaire financier et reprend son bâton de pèlerin. C'est finalement le bouche à oreilles qui va lui donner un coup de pouce. La société Gaufor, gérée par Ronan Gauducheau, entend parler du projet sur les pontons de La Rochelle.

Ronan ne navigue pas, mais s'intéresse à ce milieu sportif qui véhicule des valeurs similaires à celles qu'il a instaurées dans son entreprise. Rendez-vous est pris entre Benjamin et Ronan afin d'échanger sur le projet, près du bateau. L'entreprise de Ronan est basée près de Paris, mais vient d'ouvrir une antenne à La Rochelle.

Elle œuvre dans les forages géotechniques, les études de sols et les impacts environnementaux. Gaufor a récemment procédé à l'étude des fondations de la tour Saint-Nicolas, à La Rochelle. "Devenir sponsor d'un Mini est avant tout basé sur l'échange entre le dirigeant et le skipper. Le contexte est plutôt porteur pour des projets de course au large. Le Vendée Globe a une formidable aura et cette édition a battu tous ses records d'audience et de visibilité. Le succès de Virtual Regatta a également beaucoup joué dans l'exposition médiatique de notre sport auprès du grand public", ajoute Benjamin.

"Je dirige une PME de 15 collaborateurs. Je suis constamment sollicité pour participer à des tournois sportifs ou des associations, mais je ne me suis pas toujours retrouvé dans ces projets. À l'image de l'esprit Mini, j'essaye de péricliter des valeurs de copinage et de convivialité. On a envie d'être à la place de ces fondus !", précise Ronan.

Et d'ajouter : "En ce qui concerne ma présentation de projet au sein de mon équipe de collaborateurs, Benjamin viendra à leur rencontre pour échanger sur le projet. Ceux qui le voudront pourront même venir naviguer sur le bateau." Ce premier sponsor ne couvre pas tout le budget de fonctionnement de Benjamin, mais c'est le premier qui le est plus difficile à trouver, et qui amènera un coup de projecteur à d'autres soutiens potentiels. "À ce jour, le meilleur commercial de mon projet reste mon sponsor principal, qui en parle beaucoup autour de lui."

De quoi est composé ton programme pour les mois à venir ?

"Après un chantier d'hiver pendant lequel j'ai repris tous les éléments du bateau, et changé les paliers de la quille pivotante, je devrais remettre à l'eau d'ici fin février 2021. Nous devons saluer le dynamisme de la classe Mini, qui a réussi à maintenir le calendrier des régates, et de nous permettre de valider nos milles de qualification."

"J'alterne entre le chantier, les échanges avec le Pôle de formation et la prépa physique. Notre entraîneur, Julien Pulvé, nous coache en semaine et parfois le weekend. Je dois aussi réaliser mon parcours qualificatif entre l'île de Ré et l'Irlande. Puis nous allons enchaîner sur 2 grandes courses : la Transgascogne et le Mini Fastnet, qui nous serviront de tour de chauffe avant le départ de la Transat, qui aura lieu en octobre 2021."

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