Une course à rallonge
Alors qu'Alex Thomson avait parié pouvoir boucler cette 9e édition du Vendée Globe en 66 jours, la météo en a décidé autrement… Partis le 8 novembre 2020 des Sables-d'Olonne pour un long tour du monde de 24 296 milles, les 27 solitaires encore en course (sur 33 partants) ne se doutaient pas que la route serait autant semée d'embuches.
La météo est loin d'être de leur côté, le vent souvent changeant ne permettant pas aux foilers de montrer toutes leurs capacités. Ou au contraire, les conditions trop fortes, demandant aux skippers de freiner leurs machines volantes.
Ainsi, aucun record n'a été battu, contrairement à l'édition précédente, dont Armel le Cléac'h sortait victorieux en 74 jours, avec 3 jours d'avance sur François Gabart en 2012.
Actuellement aux prises avec l'anticyclone qui leur barre la route au sud de l'Atlantique, la course est loin d'être terminée. Une nouvelle zone de calme est également annoncée pour la fin de la semaine. Les alizés ne sont pas bien établis actuellement en Atlantique Sud et les enchainements météo sont particulièrement complexes.
Les temps de passage des grands caps
Équateur
Alex Thomson (Hugo Boss) doublait l'Équateur en 9 jours 23 h et 59 min, sans battre son record de 2016 de 9 jours 17h 03 minutes.
Cap de Bonne Espérance
Charlie Dalin (Apivia) doublait le Cap de Bonne Espérance après 22 jours 9 heures 51 minutes, sans encore une fois battre le record précédemment établi par le skipper d'Hugo Boss en 17 jours 22 heures 58 minutes. Le britannique avait mis moins de 8 jours depuis l'Équateur pour rallier l'Afrique du Sud il y a quatre ans, alors que le skipper d'Apivia a cumulé plus de douze jours avec 8 505 milles au compteur, dû en grande partie au détour de l'anticyclone de Sainte-Hélène dans l'Atlantique Sud…
Cap Leeuwin
La météo n'aura pas souri aux solitaires sur cette première moitié du parcours, et c'est donc après 34 jours et 20 h depuis Les Sables-d'Olonne que Charlie Dalin aura dépassé la pointe sud-ouest de l'Australie, le même temps à deux heures près qu'Alex Thomson en 2012 alors en 3e position. En comparaison, Armel le Cléac'h l'avait franchi en 28 jours 20 heures et 12 minutes, soit 5 jours de moins que le précédent temps de référence établit par François Gabart en 2012.
Yannick Bestaven (Maître Coq) a franchi le Cap Horn en tête après en 55 jours 0 h et 22 minutes de course, contre 47 jours 0 heure et 32 minutes pour Armel le Cléac'h en 2016, soit 8 jours de retard sur le record établi par son prédécesseur.
Le record de la course imbattu en 2021 ?
Avec 8 jours de retard sur le précédent vainqueur, difficile de croire que le record de 74 jours de course soit battu. Et pourtant c'est bien sur ce schéma que ce sont basés les skippers de cette 9e édition. Les deux leaders qui naviguent sur des bateaux à foils – Yannick Bestaven et Charlie Dalin – ont embarqué 75 jours de nourriture.
Quant à Clarisse Crémer et Benjamin Dutreux – respectivement 12e et 6e du classement – ont a mangé pour 90 jours. Les deux navigateurs qui ont un bateau à dérive ont fait le choix de la raison.
On se souviendra de Sébastien Destremau qui avait bouclé son tour du monde à la 18e place en 124 jours, 12 heures, 38 minutes et 18 secondes en 2016. Ce dernier avait dû se rationner en nourriture et s'était même essayé à la pêche, mais sans grand succès… Un schéma qui attend les skippers sur ces prochains jours ?
