Un presse-étoupe c'est quoi ?
C'est une pièce d'étanchéité qui évite que l'eau entre par l'arbre d'hélice. Il en existe plusieurs modèles et si certains assurent une étanchéité parfaite, pour d'autres il est normal qu'ils laissent passer quelques gouttes d'eau.
Pourquoi l'étoupe ?
L'étoupe est la composante fibreuse produite, entre autres, lors du peignage du lin ou du chanvre.
Dans la marine ancienne, l'étoupe était principalement tirée du chanvre et de la charpie de vieux cordages et servait à étouper (garnir d'étoupe pour boucher, rendre étanche) et calfater les navires (garnir d'étoupe goudronnée les interstices d'une coque entre les bordés pour la rendre étanche).
Avec l'apparition des navires à moteur, à ligne d'arbre, un problème d'entrée d'eau se posait et l'étoupe, préalablement suiffée, était le seul joint d'étanchéité connu.
Et aujourd'hui ?
De nombreux bateaux sont équipés d'une motorisation en ligne d'arbre et le presse-étoupe s'impose. C'est le cas de certains bateaux à moteur in board, mais aussi de la plupart des voiliers équipés eux aussi avec des in board. La ligne d'arbre d'hélice est composée :
d'un tourteau pour raccorder l'arbre d'hélice à l'inverseur et donc au moteur
d'un presse-étoupe pour l'étanchéité
d'un tube étambot pour guider et maintenir l'arbre d'hélice
d'une bague hydrolube qui va limiter les vibrations de l'hélice en rotation et refroidir l'arbre en laissant passer l'eau dans le tube étambot.
Il existe deux grandes familles de presse-étoupes :
- Le presse-étoupe à joint en caoutchouc est un produit très répandu pour les voiliers. La circulation de l'eau lubrifie le joint. L'étanchéité sur l'arbre porte-hélice est réalisée par un joint à lèvre. Sur certaines installations il faut prévoir une arrivée d'eau pour un meilleur fonctionnement.
- Le presse-étoupe classique, qui presse réellement de l'étoupe. Sur ces modèles, l'étanchéité est assurée par la friction de l'étoupe (tresse préalablement suiffée) sur l'arbre et, sur les modèles plus évolués, par la graisse ou l'arrivée d'eau.
Un peu d'entretien et de vigilance
- Sur un modèle à joint, il faut s'assurer que le soufflet en caoutchouc est bien rempli d'eau. Pour le savoir, on écarte légèrement le soufflet pour laisser passer l'eau. Pour les bateaux qui échouent ou juste après une mise à l'eau, il est très important de presser le joint afin que l'eau remplace l'air s'y trouvant. Les joints tournants sont bien adaptés à des bateaux faisant peu d'heures de navigation au moteur. Le remplacement s'impose après 500 heures d'usage, ce qui laisse un peu de temps…
- Sur un modèle à étoupe, il est normal qu'il laisse passer un peu d'eau en navigation au moteur. Mais juste quelques gouttes ! A l'arrêt, il ne doit pas y avoir de fuite. Imaginez qu'à l'arrêt votre presse-étoupe laisse passer une goutte par seconde, si vous laissez le bateau un mois sans naviguer, c'est 540 litres d'eau qui seront entrés dans le bateau… Il faut également le resserrer régulièrement, mais avec modération pour éviter la surchauffe de la tresse d'étoupe.