Vendée Globe 2020 : Les "skippers à dérives" font de la résistance

Prenez le trio de tête des bateaux à dérives, et vous retrouverez un melting pot improbable qui prouve que le Vendée Globe a conservé son ADN, mêlant des marins de divers horizons. La course autour du monde en solitaire n'a pas perdu son aura, et cette édition 2020 nous prouve que des skippers au budget réduit peuvent réaliser de sacrées performances. Portraits croisés de ces 3 skippers

Benjamin Dutreux : le Rookie de la course au large

D'origine nordiste, Benjamin a passé son enfance sur l'île d'Yeu, où il a appris à naviguer avec son frère Marcel. Régatier tenace et compétiteur dans l'âme, il se classe 5e de la dernière solitaire du Figaro. Pour son premier Vendée Globe, il est allé récupérer son IMOCA au Japon, secondé par le talentueux Thomas Cardrin. Son sponsor le lâche à 5 mois du départ, mais il faut plus pour décourager Benjamin. Il démontre qu'il a un mental d'acier en continuant sa préparation et en retrouvant un financement in extremis.

Portant les couleurs de l'association "Water Family, du Flocon à la Vague", il mène des actions de sensibilisation à la protection de l'eau, en particulier auprès des enfants, mais aussi auprès des autres équipes et des organisateurs de courses.

Heureux d'être en mer, Benjamin partage son bonheur pendant les vacations et exprime pleinement son talent en maintenant son plan Farr de 2007 dans le groupe de tête.

Damien Seguin : le bizuth champion Olympique

Double champion paralympique de voile, Damien Seguin est une force de la nature. Mener un IMOCA dans le top ten est déjà une belle performance, surtout sachant que Damien n'a qu'une seule main ! En 11 années de carrière, il a su s'entourer et se préparer pour son premier Vendée Globe. Il a d'abord fait ses preuves en Figaro puis en Class 40, avant de se lancer dans le circuit IMOCA en récupérant l'ancien DCNS.

Damien a pris un départ prudent, prenant ses marques sur la descente de l'Atlantique avant de réussir à se placer dans le bon wagon à l'entrée de l'Indien. Il est actuellement bord à bord avec Jean Le Cam, qui est également son voisin de chantier, les deux compères ayant préparés leur IMOCA dans la même structure.

Jean Le Cam : la rock-star du Vendée Globe

A 61 ans, on ne présente plus Jean Le Cam. Rencardé au rang de papy par plusieurs médias, il montre qu'il n'en est rien. Auteur du formidable sauvetage de Kevin Escoffier suite au naufrage de PRB, Jean connaît son bateau par cœur et n'hésite pas à envoyer du charbon. Avant le sauvetage, Jean était classé en 3e position, ce qui prouve que son IMOCA Hubert a su garder un fort potentiel. Le skipper breton régale quotidiennement les terriens de ses vidéos embarquées, et a su s'attirer le meilleur capital sympathie de la flotte.

Quoiqu'il arrive sur la suite de la course, Jean a définitivement inscrit son nom dans la légende du Vendée Globe.

Des conditions météo qui ont profité aux "vieux bateaux"

Au niveau du Cap Leeuwin, le groupe de tête est composé de 3 foilers, puis de 3 bateaux à dérives. Les conditions rencontrées lors de cette première moitié de course n'ont pas permis aux foilers de se démarquer, mais ont prouvé que les IMOCA à dérives peuvent se montrer très polyvalents dans les conditions complexes rencontrées depuis le départ. Il est encore trop tôt pour se permettre de tirer des conclusions trop hâtives. La route est encore longue et les foilers pourront peut être mieux exprimer leur potentiel sur le Pacifique et la remontée de l'Atlantique ?

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