Vendredi 20 novembre : Un trio de tête qui bataille
Le trio de tête – Alex Thomson (Hugo Boss), Thomas Ruyant (LinkedOut) et Charlie Dalin (Apivia) se livrent toujours à un duel acharné. Ils ont creusé avec l'écart avec Jean Le Cam (Yes We Cam !) qui pointe à 240,7 milles derrière au classement de 18 h.
Sébastien Simon (Arkéa-Paprec) a remonté la flotte pour laisser derrière lui les IMOCA à dérives de Benjamin Dutreux et Damien Seguin et chasse désormais Samantha Davies (Initiatives-Cœur), Yannick Bestaven (Maitre-Coq IV) et Boris Herrmann (Seaxplorer – Yacht Club de Monaco).
L'Occitane en Provence s'est lui aussi remis dans le bain, après les différentes ascensions au mât effectuées par son skipper Armel Tripon, qui lui a fait perdre de nombreuses places. Il se prépare désormais à traverser le Pot au Noir.
Enfin, Fabrice Amédéo (Newrest – Art et Fenêtres) se trouve à 180 milles derrière et a rejoint le dernier groupe. Il avait dû faire-demi-tour pour effectuer des réparations sur son gréement. Kojiro Shiraishi (DMG Mori) réinstallait sa grand-voile, après l'avoir réparé.
Samedi 21 novembre : Thomas Ruyant mène la danse
Thomas Ruyant a pris la tête de la flotte depuis vendredi soir et pointe à 32,43 milles devant Alex Thomson, leader depuis dimanche dernier. Charlie Dalin complète le trio à 67,79 milles. Thomas Ruyant a signé une moyenne de 511,4 milles sur 24 h dans la journée d'hier, sur une moyenne de 21,2 nœuds. Une performance proche du record établi par Alex Thomson établi à 536,81 milles en 24 heures.
Le trio bénéficie encore d'un vent modéré de Nord-Est d'une quinzaine de nœuds qui leur permet de maintenir des vitesses élevées à une centaine de degrés du vent. Par la suite, ils navigueront dans plein vent arrière dans un couloir étroit, les obligeant à empanner régulièrement.
L'écart se creuse entre les trois leaders et le reste de la flotte. Jean Le Cam, 4e est à 308,64 milles derrière. 6e de la flotte, Louis Burton (Bureau Vallée 2) accuse 364,83 milles de retard. Sam Davies est en 9e position, plus au nord du groupe de suiveurs. Avec une moyenne de 18,9 nœuds en 24 h, elle pourrait à ne pas avoir à faire le tour de Sainte-Hélène par le Sud. Sébastien Simon espère suivre la même stratégie, bien qu'il soit encore en train de bricoler sa girouette qui l'a lâché.
Isabelle Joschke a vu sa poulie d'écoute de gennaker arrachée, cette dernière arrachant au passage le système de balcon arrière et ses filières. En attendant de pouvoir réparer au mieux, elle a mis en place une réparation de fortune. Et a effectué une pénalité de deux heures suite à une rupture accidentelle du plomb de son hélice d'arbre.
Kojiro Shiraishi s'est enfin éloigné des côtes de l'archipel du Cap Vert après une semaine de réparation de sa grand-voile.
Dimanche 22 novembre : Problèmes structurels pour Hugo Boss
Hugo Boss fait face à d'importants problèmes structurels sur Hugo Boss. Alors qu'il effectuait une vérification de son bateau avant son entrée dans les mers australes, le britannique a repéré une fissure longitudinale (renfort structurel). Alors qu'il était en 2e position à 40 milles de Thomas Ruyant hier, il a beaucoup ralenti et laissé ses concurrents s'échapper, accusant 200 milles de retard. Atelier ponçage, collage et stratification sont au programme pour réparer.
Privé de drisse depuis le départ du Vendée Globe et utilisant une drisse de secours, Thomas Ruyant a dû monter en tête de mât pour effectuer les réparations, cette dernière l'ayant lâché. Il n'a pourtant rien lâcher, bataillant bord à bord à 10 milles d'écart avec Charlie Dalin.
La flotte du Vendée Globe est désormais étendue sur plus de 3000 milles, Jérémie Beyou, 32e navigant dans le sud des Canaries. Tous ont leur lot de bricolage quotidien : girouette pour Sébastien Simon, stratification sur une pièce de puit de foils pour Armel Tripon en encoire refonte totale de la grand-voile pour Kojiro Shiraishi.
Lundi 23 novembre : Changement de leader
Grâce à son petit décalage sous le vent de LinkedOut au plus près du front froid, Charlie Dalin a pris la tête du classement à 9h ce matin. Les deux marins enchaînent les réglages, empannages et affinage des trajectoires. Derrière, il faut également gérer les choix de route pour éviter de rester coincé dans l'anticyclone de Sainte-Hélène.
Ce 15e jour de course est également celui du grand ménage à bord des IMOCA, et de l'entrée dans le Pot au Noir pour six skippers : Fabrice Amédéo, Miranda Merron, Clément Giraud, Ari Huusela, Alexia Barrier et Sébastien Destremau.
Hugo Boss a réussi à réparer après 36 h d'arrête au milieu de l'Atlantique Sud. Il accuse désormais 300 milles de retard sur le leader mais la route est encore longue. Jérémie Beyou fonce le long des côtes mauritaniennes pour rattraper son retard de 9 jours.
Mardi 24 novembre : Une longue descente dans l'Atlantique Sud
La position de l'anticyclone de Sainte-Hélène brouille complètement la piste pour rejoindre le Grand Sud. Tout le monde tente au mieux de s'extirper des petits airs, et ce n'est pas mieux dans le Pot au Noir où 7 IMOCA bataillent. Les premiers de la flotte devraient toucher le flux des 40e Rugissants dans 48 heures, au terme de changements de voile, de manœuvres et de réglages incessants, avant de doubler le cap de l'Afrique du Sud dans la nuit de dimanche à lundi. Pour le groupe suivant ce sera presque deux jours après.
Le tandem Dalin/Ruyant affiche près de 200 milles d'écart avec le 3e Jean Le Cam, qui parvient à maintenir la distance avec les foilers. Alex Thomson a choisi de contourner l'anticyclone par le sud avec Louis Burton et Sam Davies. Il a 500 milles de retard sur la tête de la flotte et devrait terminer ce soir ses réparations.
Le trio Roura/Attanasio/Crémer navigue 1 000 milles en arrière des premiers. L'Occitane en Provence affiche un écart de 2 000 milles sur Apivia quand Jérémie Beyou commence à ralentir dans le Pot au Noir, à 3 000 milles des autres.
Mercredi 25 novembre : Avarie de foils pour Thomas Ruyant
19 IMOCA sur les 32 que compte la flotte du 9e Vendée Globe sont encore aux prises avec l'anticyclone de Sainte-Hélène qui se déplace doucement vers l'Est. Ce matin, Thomas Ruyant a annoncé une avarie de foil babord sur son IMOCA LinketOut. Sur les 8 nouveaux IMOCA volants que comptait le départ de la course, il n'en reste qu'un seul qui n'a pas encore été ralenti dans son élan : Charlie Dalin sur Apivia qui caracole en tête de flotte depuis 2 jours.
En ce 17 ème jour de course, la bagarre devient très intense dans chaque groupe que compte la flotte étirée sur un peu plus de 3 000 milles. 1,5 milles d'écart entre Boris Herrmann et Yannick Bestaven, 6 entre Sam Davies et Louis Burton, 12 entre Manu Cousin et Pip Hare le long de la corne du Brésil et 2 milles entre Fabrice Amedeo et Clément Giraud qui sortent enfin du Pot au Noir…
Apivia et LinkedOut sont les premiers à sentir les frimas du grand Sud. Déjà plus bas que la latitude du Cap de Bonne-Espérance, à la latitude 38 sud, 160 milles dans l'ouest des îles volcaniques Tristan da Cunha, les deux skippers vont probablement déjà enfiler polaires et sous-couches sitôt la nuit tombée.
Jeudi 26 novembre : Bientôt les 40e Rugissants
Bientôt délivrés de la zone de vents mous et erratiques, les skippers vont passer en mode attaque, poussés par un bon flux d'ouest pour 25-30 nœuds. S'ils restent dans le front, ils vont enfin pouvoir faire parler la poudre et glisser jusqu'aux Terres australes et antarctiques françaises, les Kerguelen.
Charlie Dalin, toujours leader sera donc le premier à entrer dans les 40e Rugissants. Il doublera la latitude 40° Sud cette nuit, après une dernière journée de lutte dans les petits airs. Louis Burton et Sam Davies – respectivement 8e et 9e – positionnés les plus à l'ouest ont atteint leur objectif, se placer pour profiter du flux d'ouest le plus rapidement possible.
Alex Thomson est de retour en course avec une vitesse à deux chiffres. En 10e position, le Britannique aura mis 4 jours à réparer les fissures sur les parties structurelles de l'avant de son bateau. Il revient dans le groupe des chasseurs entre Initiatives-Cœur et Arkéa-Paprec.
Thomas Ruyant digère son avarie de foils babord et tente de diminuer l'écart de 100 milles avec Charlie Dalin. Il sait que statistiquement, le foil tribord est le plus utilisé sur un Vendée Globe.
Stéphane Le Diraison a réussi à grapillé 160 milles sur La Fabrique (Alan Roura). Isabelle Joschke (MACSF) est parvenue à rester dans le bon tempo à plus de 16 nœuds de moyenne ces dernières 4 h malgré ses réparations. Armel Tripon fonce le long des côtes brésiliennes. Il ne reste désormais plus que deux bateaux dans l'hémisphère nord, DMG Mori Global et Charal qui fait son entrée dans le Pot au Noir.