Devenir, après 2 à 3 mois de mer, le titulaire pour 4 années du fameux trophée du Vendée Globe est un graal du monde de la course océanique. Reste que les 33 skippers doivent respecter des règles pour que la course soit équitable.
Des sanctions clairement prévues
Si seules 3 violations au règlement entraînent une disqualification indiscutable, immédiate et définitive de la course (défaut de navigation en solitaire, recours à une assistance ou encore prise d'une escale), les entorses volontaires ou accidentelles sont prévues par l'avis de course du Vendée Globe, et la sanction peut aller d'un simple rappel du règlement jusqu'à la disqualification.
Une code de la course précis
Les Instructions de Course de cette 9e édition Vendée Globe classent les infractions selon l'ampleur de la sanction :
- Financière : Une indemnité pécuniaire sera demandée au skipper.
- 0 à 24 heures de "sur place" : Le skipper sera contraint de faire "des ronds dans l'eau" dans une zone prévue pour la durée assignée de la sanction.
- De 24 heures de "sur place" jusqu'à la disqualification : Le concurrent pris en faute peut être exclu de la course.
- Disqualification : Le concurrent est exclu de la course.
Possibilité de pondérer des sanctions
Le jury de la course, dans sa mansuétude, utilise la grille de lecture prévue dans les instructions en la pondérant (en positif comme en négatif) à un guide de pénalités qui pose certaines questions visant à pondérer la faute.
Ainsi, il considérera qu'une "bonne raison ou une justification de l'infraction" ou, encore si "l'infraction a été déclarée par le skipper lui-même" il y a lieu de pondérer à la baisse, voir à annihiler, la sanction. A l'inverse, si "l'infraction est due à de la négligence ou à un manque d'attention" ou pire "l'infraction était délibérée", alors il pondère à la hausse. Cette pondération peut amener la sanction dans la même classe d'infraction ou dans une autre classe. Ainsi, on peut imaginer qu'évacuer plusieurs fois ses détritus en mer, après rappel et première sanction pourra être disqualifié de la course.
Des sanctions à terre avant le départ possible aussi
Les sanctions sont prévues en mer en cours de navigation, mais pas uniquement. L'avenant numéro 5 de l'avis de course (le dernier en date) prévoit que le retard à une formation sera sanctionné d'une amende de 500 €. De façon plus surprenante, on apprend que le skipper qui aurait oublié de se réveiller le jour du départ et ne serait pas présenté à temps (donc dans l'heure qui suivait le départ officiel de la course) aurait été sanctionné de 20 000 €. Heureusement, cette sanction n'a pas eu à être appliquée cette année !
Cas concret de Louis Burton
Louis Burton, à bord de Bureau Vallée a devancé le départ de 2 petites secondes (il a coupé la ligne 2 secondes avant le coup de canon du départ). Deux secondes aux conséquences assez importantes cependant, car il aura à traverser deux fois la même latitude dans un espace de 5 heures, avant que de ne pouvoir reprendre une route normale. Dans le fonctionnement, le skipper annonce à la direction de course démarrer la pénalité et déclare sa position de pénitence. Il doit, 5 heures après déclarer la fin de cette pénitence, en se trouvant toujours à la même latitude. Peine effectuée, il reprend la course, normalement. Il entre donc, dans le cas présent, sous le coup du "rappel individuel" qui prévoit, endéans les instructions de course, une pénalité de 5 heures.