Un plan Verdier bien né
Conçu en collaboration avec l'écurie Macif, Charlie Dalin s'est beaucoup impliqué dans la conception de cet IMOCA. Un grand nombre d'innovations sont le fruit des échanges entre skipper et l'architecte Guillaume Verdier.
"J'ai pris part à toutes les décisions en rapport avec la conception d'Apivia. C'est un bateau qui se veut polyvalent. On n'a pas voulu mettre toutes nos billes sur une allure particulière. Il est facile à mener en solitaire. C'est un des premiers bateaux de dernière génération avec un cockpit protégé, complètement fermé", nous explique Charlie.
Le pont est incurvé pour permettre d'abaisser le centre de gravité d'une part, mais aussi pour limiter la hauteur des cloisons de soutien et gagner ainsi du poids. Les foils sont très longs et plats, ce qui permet de décoller à faible vitesse, donc un peu plus tôt. Mais en contrepartie, leur envergure va les soumettre à un risque de collision avec un OFNI plus important.
Le manque de visibilité vers l'extérieur est compensé par deux caméras latérales sur le pont : une première, fixe, qui pointe à l'avant du bateau, une seconde qui peut faire des 360 et permet de varier les angles d'observation.
Apivia, à l'instar d'une quinzaine de concurrents, est équipé du système d'intelligence artificielle Oscar, qui repérera à distance les OFNIS (Objet Flottant Non Identifié) qui pourront croiser sa route : des bouées, des bateaux, des objets dérivants…
1re régate, 1re victoire
Apivia est une machine bien pensée et fort bien préparée. Charlie a pu aussi compter sur l'engagement de trois marins d'exception pour peaufiner sa préparation. La mise au point du prototype a été confiée à François Gabart, Pascal Bidegorry et Yann Eliès. C'est avec ce dernier que Charlie, novice en IMOCA, se présente au départ de la Jacques Vabre. Au terme d'une transat aux conditions météorologiques piégeuses, Apivia pointe en vainqueur à Salvador de Bahia. L'IMOCA arrive en parfait état, et les deux compères ont démontré qu'Apivia était rapide dans les toutes les conditions.
"Gagner la Jacques Vabre, c'est quelque chose de très fort. Cette course est particulière pour moi. J'ai grandi avec elle", soulignait ensuite le skipper originaire du Havre.
En juillet dernier, c'est en solitaire que Charlie a pris le départ de la Vendée Arctique, qu'il terminera à la 2e place. Ces résultats sont de bon augure pour le Vendée Globe.
Etrave spatulée et amélioration du sommeil pour le chantier d'été
Cet été, Apivia est reparti en chantier pour plusieurs modifications. L'étrave a été découpée puis spatulée, afin d'améliorer la vitesse au portant.
De nombreuses améliorations ont été effectuées au niveau du confort de la cellule de vie. Charlie a travaillé ses phases de sommeil, afin de ne pas se "cramer" trop vite.
Contrairement à nombre de ses concurrents, Apivia n'a pas connu d'avaries structurelles. "Apivia, on l'a voulu bien né. C'est plus facile à dire qu'à faire. Mais on a réussi à ce que le bateau fonctionne bien dès le début. On n'a donc pas été perturbé dans notre programme de nav'. Le bateau n'a jamais été immobilisé au ponton pour des problèmes de structures. Plus de navigation, c'est plus de fiabilisation."
Avec un IMOCA dessiné par le meilleur architecte du moment, une préparation aux petits oignons opérée par une dream-team, et plusieurs podiums dans les courses d'avant saison, Charlie et son Apivia sont arrivés 2e sur le podium du Vendée Globle 2020.
Apivia-Charlie Dalin
- Numéro de voile : FRA 79
- Architecte : Verdier
- Chantier : CDK technologies - MerConcept
- Date de lancement : 05 Août 2019
- Largeur : 5,85m
- Déplacement (poids) : 8t
- Présence de foils: Oui
- Surface de voiles au près : 350m2
- Surface de voiles au portant : 560m2