De la Solitaire du Figaro au Vendée Globe
Grande figure de la Classe Figaro de 2000 à 2010, Nicolas Troussel a remporté trois fois la Solitaire du Figaro. S'il rêve de participer au Vendée Globe depuis toujours, il ne trouve pas les budgets nécessaires pour réaliser ce tour du monde.
Il se consacre alors à d'autres supports – Tour de France à la Voile, Class40 – jusqu'en 2015/2016. En 2017, il fait la rencontre de Corum, qui embarque avec lui pour un projet de Class40 sur la Route du Rhum 2018. Fin 2019, son sponsor le soutient pour un projet de Vendée Globe, avec la construction d'un bateau neuf.
C'est ainsi qu'après un long parcours du "combattant", Nicolas Troussel prendra le 8 novembre 2020 le départ de son premier Vendée Globe.
Réaliser son rêve et découvrir des endroits mythiques
"J'en ai toujours eu envie dans ma vie. J'ai tout fait pour être au départ de cette course un jour. J'ai de la chance d'être cette année au départ. C'est la seule course autour du monde en solitaire. C'est ce que j'avais envie de faire après mes diverses expériences en solitaire. Un tour du monde en solitaire sur un beau bateau."
Ce tour du monde en solitaire sera aussi l'occasion pour Nicolas Troussel de découvrir des endroits jusqu'à alors inconnu. Des endroits où seuls les navigateurs du Vendée Globe osent s'aventurer.
"J'ai hâte de découvrir tous les endroits où je n'ai jamais été. Le Grand Sud d'abord. Le jour où j'y serais, j'espère que ce sera dans de bonnes conditions. J'ai envie de le faire depuis longtemps. Il a forcément aussi le passage du Cap Horn. C'est un cap mythique que rêve de passer tout marin."
Un IMOCA de dernière génération pensé pour le Vendée Globe
Pour son tour du monde, Nicolas Troussel naviguera sur Corum l'Épargne, un IMOCA de dernière génération dotée de foils. Le bateau est un plan Juan Kouyoumdjian – le même architecte qui a dessiné Arkéa-Paprec de Sébastien Simon. Un choix dicté par le laps de temps très court pour la construction et la fiabilisation du bateau. En effet, Corum l'Épargne est le dernier des foilers de dernière génération à avoir été mis à l'eau en mai 2020. Et pour se préparer à son premier tour du monde, le skipper a écumé les navigations en équipage réduit et en faux-solo.
"Tout le bateau a été conçu et préparé en vue du Vendée Globe. Il a vraiment été pensé pour ça. Toute notre préparation a été axée sur ça. La mise à l'eau s'est déroulée très tard au vu des conditions sanitaires. On s'est adapté et on a fait le choix pour être prêt, de ne pas participer aux courses cette année. On est satisfait de la préparation. Je suis content. Le bateau est maintenant abouti, prêt à partir. J'ai fait pas mal de milles sur le bateau, je le connais assez bien. C'est un bateau qui est taillé pour le Vendée Globe et éprouvé."
S'il ne s'est pas comparé aux autres foilers de dernière génération en termes de vitesse, puisqu'il n'a participé à aucune course, Nicolas Troussel a confiance en son bateau.
"C'est un bateau polyvalent, de dernière génération avec des foils dernière génération. Il est rapide et sur. Il est bien construit, et nous n'avons pas rencontré tant de problème que ça depuis la mise à l'eau du bateau. C'est sûr que je n'ai jamais participé au Vendée Globe, et que j'ai moins d'expériences que quelques marins, mais j'ai une bonne expérience du solitaire."
Un projet enrichissant
C'est donc avec humilité que le navigateur s'est d'abord fixé l'objectif de terminer son tour du monde.
"C'est un projet très enrichissant depuis le premier jour. Ça donne accès à plein de choses. On côtoie d'autres personnes, on est beaucoup à travailler sur ce projet et c'est en ça que c'est enrichissant. On est très entouré, avec de nombreux spécialistes dans beaucoup de domaines. C'est forcément intéressant et tout le monde a envie que ça marche. On est tiré vers le haut. C'est motivant et c'est vraiment sympa à vivre comme expérience."
Être à la hauteur
Nicolas Troussel souhaite partager au maximum sa course, mais il a conscience que c'est la course en elle-même qui conditionnera ça.
"J'espère être à la hauteur. Mais c'est surtout la course qui va limiter un peu ça. Tout dépend de l'envie du moment de communiquer ou pas. C'est facile quand tout se passe bien et que la météo est top. On a des outils qui, quand ils fonctionnent, sont vraiment très intéressants."
Son pronostic du podium du Vendée Globe ?
"Le grand favori je pense que c'est Charal. Hugo boss manque peut-être un peu de préparation. Il y a aussi Apivia qui est très fort depuis qu'il navigue. Ce sera la surprise. Tout sera une question de dosage. Il y a une grande différence de vitesse entre le mode foiler on et le mode off."