Un dessin radical
Il ne ressemble à aucun autre. Il interroge et fait tourner les têtes. Dessiné par le cabinet de Juan Kouyoumdijian (Juan K pour les intimes), il dénote avec son franc-bord très haut et ses formes arrière taillées à la serpe.
La carène est la même qu'Arkea-Paprec, mais le design team de Corum s'est gardé l'exclusivité des formes de pont . Le cockpit est semi-fermé, mais peut être complètement clos si les conditions météorologiques l'exigent. Cette large protection permet de protéger la zone de travail du skipper, mais également d'abaisser le centre de gravité.
La carène est dotée de bumps : les francs-bords sont légèrement convexes et permettent d'excentrer les ballasts au maximum de la jauge. Occupant toute la largeur du bateau, le cockpit est du coup très grand. Le manque de visibilité est compensé par la présence de plusieurs caméras, qui permettent au skipper de garder un œil sur l'extérieur.
Toutes les manœuvres reviennent par deux goulottes centrales, desservies par cinq winchs alignés dans l'axe longitudinal. Le pont avant de Corum est concave, ce qui a permis à Juan K d'abaisser le pied de mât et donc de gagner en puissance et en stabilité.
Un vol stable et régulier
Corum est équipé de Foils en C, qui sont efficaces très tôt. L'idée n'est pas de voler haut , mais de manière stable et régulière. Les safrans sont conçus avec un bord d'attaque en « bosses de baleine ». Cette astuce permet de limiter la surface de l'appendice, et de retarder la phase de décrochage.
Plutôt large par rapport à aux protos de la génération 2019, Juan K a voulu développer un 60 pieds polyvalent à toutes les allures, en cultivant au mieux ce paradoxe immuable à la course au large, à savoir : faire solide, mais léger.
Préparé par une dream-team
Secondé par une dream-team composée de Nicolas Lunven, Greg Evrard, Sébastien Josse et Thomas Rouxel, Nicolas a beaucoup d'atouts pour faire briller son IMOCA durant les prochaines saisons.
A l'image d'Hugo Boss, Corum a préparé son Vendée Globe à l'écart de ses concurrents. N'ayant participé à aucune course, il ne s'est pas confronté à ses adversaires, hormis lors de speed-test informels au large de la Bretagne.
L'équipe a multiplié de longues sessions d'entraînements, enchaînant parfois des navigations de 15 jours. Le bateau est retourné au chantier en septembre suite à une navigation musclée au large de la Bretagne. Une tournée d'inspection a mis en avant la nécessité de renforcer le tiers avant de la carène. Hormis ce problème, sur lequel l'équipe a communiqué en toute transparence, Corum n'a pas connu de grosses mauvaises surprises.
Malgré une mise à l'eau tardive, la sérénité prédomine au sein de l'équipe Corum : « On savait que notre timing était tendu » nous explique Greg Evrard, directeur de la Team Corum, ancien boss de North Sails France. « Malgré cela, nous n'avons pas eu de mauvaises surprises. Nous sommes restés focalisés sur un objectif, à savoir être prêts pour le départ du 8 novembre. La ligne de conduite était de ne pas se disperser, tout en restant humble et pragmatique ».
Skippé par un Nicolas Troussel talentueux, mais discret, Corum L'Epargne est bien né, et pourrait jouer les trouble-fête dès les premières semaines de courses.
Corum l'Epargne – Nicolas Troussel
- Architecte : Juan Kouyoumdjian
- Chantier : CDK technologies - Mer Agitée
- Date de lancement : 15 mai 2020
- Largeur : 5,70m
- Déplacement (poids) : 7,9t
- Présence de foils: Oui
- Surface de voiles au près : 270 m2
- Surface de voiles au portant : 535 m²