De la Méditerranée au Pacifique en bateau à moteur

Sergio Davi va parcourir 10 000 milles, depuis Palerme en Italie jusqu'à Los Angeles aux Etats unis, à bord d'un semi-rigide.

Sergio Davi va se lancer, fin 2021/début 2022 dans une traversée qui va le mener de Palerme en Italie à Los Angeles aux Etats-Unis. Cette traversée de plus de 10 000 milles, il va la réaliser à bord d'un semi-rigide Nuova jolly long de 10 m, mû par deux moteurs hors-bord Suzuki de 300 chevaux. Elle durera une centaine de jours dont 25 en haute mer et comportera une traversée d'une traite de plus de 2 000 milles, reliant le Cap-Vert à la Barbade, un record dans le record !

Itinéraire de la prochaine aventure de Sergio Davi
Itinéraire de la prochaine aventure de Sergio Davi

Habitué des aventures maritimes motorisées, Sergio Davi a déjà réalisé plusieurs traversées au long cours depuis 2010, depuis l'Europe à destination notamment de Rio, de New York ou, encore, du Cap Nord en 2012.

Expert en navigation, Sergio Davì a réalisé de nombreuses aventures océaniques, la plus récente étant le défi Ice RIB Challenge en 2019, au cours de laquelle il a parcouru 7 000 milles de Palerme à New York.

Sergio Davi présentant son projet lors du salon nautique de Gènes
Sergio Davi présentant son projet lors du salon nautique de Gènes

Nous sommes allés à sa rencontre et avons eu l'occasion d'échanger avec Sergio à propos de son projet de liaison de 2 océans.

Quelles améliorations avez-vous apportées par rapport à un semi-rigide standard ?

Il n'y a pas de changements particuliers sauf le montage d'un T-top mieux adapté à la navigation d'aventure, utilisation d'équipements électroniques haut de gamme tels que radar, système AIS, double téléphonie par satellite, mise à niveau du réservoir principal (augmentation de capacité) et utilisation de réservoirs auxiliaires qui permettent d'avoir une autonomie en carburant adéquate.

Avez-vous apporté des modifications en termes de confort ?

L'utilisation de sièges spéciaux, légèrement plus suspendus, avec un système d'amortissement pour contrer les plus fortes sollicitations lors de la navigation en mer agitée.

A quoi ressemblera votre vie à bord ?

La vie à bord doit être gérée dans le plein sens de l'aventure, donc en organisant, par exemple, des repas avec consommation d'aliments secs tels que crackers, biscuits, fruits secs. En complément de cela, pendant les arrêts, j'essaye de récupérer grâce à la consommation d'aliments frais, trouvés de temps en temps sur place (fruits frais, légumes, pain, viande, etc.).

Et pour le sommeil ?

Lors de longues traversées, je gérerai le sommeil en essayant de faire des micro-sommeil d'environ une demi-heure, en réduisant la vitesse au minimum, en activant tous les dispositifs de sécurité et en procédant en pilote automatique à une vitesse de croisière minimale.

L'autonomie doit être un sujet sensible dans votre cas ?

Comme prévu lorsque l'on parle des modifications apportées au bateau pneumatique semi-rigide, de l'augmentation de la capacité du réservoir principal et de la gestion d'un nombre adéquat de réservoirs auxiliaires à placer dans divers espaces du bateau. Ces réservoirs ne seront pas connectés directement au réservoir principal, mais le transfert est effectué grâce à l'utilisation d'une pompe spécialement préparée.

Quel matériel de sécurité avez-vous prévu ?

Double téléphonie par satellite, système EPIRB, PLB, utilisation de gilets de sauvetage et harnais via des cordes et mousquetons (attachés au survêtement de navigation) lors de la navigation en mer agitée et des opérations de transfert de carburant.

Avant de prendre le large, quels conseils donneriez vous à d'autres aventuriers ?

La gestion de l'humeur et la préparation psychophysique sont les clés. Reposez-vous lorsque c'est nécessaire et ne soyez jamais pressé d'atteindre votre destination, surtout si vous avez beaucoup de fatigue accumulée.

Mon projet présente deux grands ordres de difficulté :

La partie organisationnelle et donc la gestion des contacts avec les ports, les réseaux diplomatiques et les partenaires, l'approvisionnement en carburant et l'organisation complexe concernant le retour du bateau pneumatique semi-rigide en fin de mission d'une part. D'autre part les difficultés liées au passage proprement dit, telles que la gestion météorologique, l'équipement, la préparation physique et mentale.

Avez-vous mesuré l'impact environnemental de votre exploit? Comment le gérez-vous?

L'impact environnemental est une question très importante. Tout d'abord, les moteurs utilisés sont équipés de la technologie de combustion pauvre qui réduit la consommation de carburant de 15 %. Comme pour la traversée Palerme-New York, j'essaierai de me rendre utile pour collaborer à la collecte des données nécessaires à la recherche sur les microplastiques menée par les universités et les partenaires intéressés. De plus, le choix du bateau lui-même répond à un besoin de minimiser l'impact environnemental. Il s'agit en fait d'un modèle résistant mais très léger, réalisé en réduisant considérablement l'utilisation de fibre de verre et de matières plastiques.

Quelle sera votre stratégie de routage?

Dans ce cas, il ne s'agit pas d'un véritable itinéraire stratégique, mais plutôt d'un itinéraire forcé, lié à l'autonomie limitée d'un bateau à moteur. Sûrement, la route que je compte suivre implique la descente vers le Cap-Vert, et de là traverser l'Atlantique vers la Guyane française ou la Barbade, une route qui oscille entre 1 700 et 2 000 milles marins. Un record de tous les temps bien supérieur à mon précédent record personnel de 1 250 milles réalisé en 2017 (avec l'Ocean RIB Experience).

La traversée Palerme Récife
La traversée Palerme Récife

Rendez vous est pris, donc, fin d'année prochaine, pour suivre la prochaine aventure de Sergio Davi. Nous ne manquerons pas de vous conter son déroulement !

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Loic Perron
Loic Perron
pour l'impact environnemental....utiliser 600cv pendant 100 jours... c'est moyen moins
Guy Ribot
Guy Ribot
10 000 miles dans ces conditions, soit au moins 20 000 l de carburant et plus de 40tonnes de CO2 !! : Une compensation est-elle prévue ?
Jacky Bonnettat
Jacky Bonnettat
ça devrait etre tout simplement interdit
Patrice Fontaine
Patrice Fontaine
Consommer autant de carburant pour un «record » aussî absurbe, ce devrait être interdit. La planète n’a pas de plan B, mais peu de monde a intégré ce paramètre vitale..... Désolant ! Patrice Fontaine
Jef Bayonne
Jef Bayonne
c'est tjrs mieux que les guerres actuellesà , tout point de vue
Vincent Paput
Vincent Paput
Où est l'intérêt ?
Nicolas Nardo
Nicolas Nardo
Effectivement la premiere reflexion qui vient a l'esprit en lisant cet article c'est la consommation de carburant car le melange pauvre qui reduit de 15% la consommation c'est du pipo. Un tel bateau ainsi chargé sur une traverse oceanique c'est minima 100 litres à l'heure soit sur 25 jours une quantite halucinante d'essence ! Pas sur en plus qu'il arrive au bout sans tomber en panne seche! Enfin pourquoi agraver le bilan co2 en ramenant le bateau ? Autant le vendre ou le donner la bas
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