Astrid et Bertrand forment un jeune couple amoureux des voiliers en bois. Bertrand charpentier de marine fait une obsession sur les cotres Pilote du début du 20e siècle. Il transmet cette passion à sa femme au point de décider d'en acheter un.
30 ans de restauration au sec
En 2017, à la recherche de leur future embarcation, ils découvrent seulement deux unités à vendre. La première proche de chez eux est tellement pourrie qu'elle est bonne pour finir dans une cheminée. La seconde sera la bonne. C'est Belle Aventure, un pilote de Cherbourg construit en 1913. Astrid et Bertrand le découvrent au sec à Marseillan. Depuis 30 ans, son propriétaire le rénove avec soin. Mais aussi depuis 30 ans, le voilier est au sec. Une situation pas vraiment idéale pour un voilier en bois.
Un voilier de plus de 100 ans
Astrid et Bertrand achètent le bateau 10 000 € et le font convoyer par la route jusqu'à Morlaix, dans le chantier où travaille Bertrand. À l'abri de la pluie, juste au bord de la rivière de Morlaix, Belle Aventure recommence une nouvelle vie.
Construit en 1913 près de Nantes dans un chantier de Loire, ce pilote exerce à Cherbourg. Il sera ensuite réquisitionné par les Allemands pendant la guerre et utilisé au moteur, démâté. Il finit par couler dans la rade de Cherbourg ! Un médecin découvre son épave et décide de la renflouer pour le reconstruire. Ensuite Belle Aventure change plusieurs fois de propriétaire avant d'arriver à Marseillan pour une énième rénovation.
Un programme de navigation familiale
Cette fois Astrid et Bertrand ont l'intention de naviguer avec le voilier. De partir vivre à bord avec leur fils qui est né entre temps. Avec sa coque de 9,80 m (11,35 m hors-tout en comptant le bout-dehors), Belle Aventure est gréé en cotre bermudien. Son mât très élancé est pensé pour la régate par un précédent propriétaire. La grand-voile est immense. Astrid et Bertrand décident d'assagir l'ensemble. Ils raccourcissent et reculent un peu le mât pour diminuer la surface de la grand-voile par rapport aux focs. Sur le pont 2 winches aident la manœuvre même si les palans et les taquets en bois sont toujours présents. L'objectif de voyager avec le bateau oblige à l'assagir un peu pour ne pas avoir une unité trop sportive. De même le moteur en place pas assez puissant est remplacé par un modèle plus moderne et plus fiable, plus approprié à la navigation actuelle.
Un intérieur cosy qui ne dénature pas le voilier
A l'intérieur il y' a tout à faire pour le transformer en une unité de croisière. Mais ce n'est pas facile à aménager avec le moteur qui trône au centre au pied de la descente et la voute arrière si belle vue de dehors, mais tellement peu volumineuse à l'intérieure.
Pourtant le couple arrive à créer 6 couchages (une sorte de cercueil double à l'arrière, le carré transformable en couchette double et une bannette dans la pointe avant). Bertrand va aussi équiper une véritable cuisine très élégante qui ne jure pas avec l'âge et la ligne du bateau. De l'électricité et un peu d'électronique complètent cet équipement. Et pour les toilettes ? Un simple seau dans un recoin isolé du bateau.
3 ans de travaux
Les trois années qui se sont écoulées ont aussi été l'occasion de refaire entièrement la coque. Même si elle est globalement en bon état, certains bordés ont été remplacés, le calfatage et la peinture reprise en profondeur.
Question budget, il a fallu doubler celui de l'achat initial pour être prêt à partir. Et surtout investir 3 ans à travailler sur le bateau presque quotidiennement. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Prêt pour la mise à l'eau
Aujourd'hui (automne 2020), Belle Aventure est prêt à être mis à l'eau. Il ne manque plus que la livraison du gréement dormant et de la grand-voile pour que le voilier puisse naviguer à nouveau. Le programme n'est pas ensuite vraiment défini. Ce couple veut vivre à bord et voyager avec le bateau. La première escale prévue est de se trouver en mai 2021 en Écosse au rassemblement des Fife. Puis à l'été 2021 aux fêtes de Brest. Ensuite, ce sera une descente vers le Cap-Vert, le Brésil et…