Une réflexion partagée pour des voiles plus durables
Le projet de la voilerie All Purpose de fabrication de voiles intégrant des fibres naturelles trouve sa source fin 2019. "Nous avions cette envie et presque en même temps, Adrien Hardy nous a sollicité pour savoir ce que l'on pourrait faire dans ce sens pour son Figaro 3. La crise sanitaire a un peu chamboulé les plans et il y avait un impératif de temps important avec la Solitaire du Figaro. C'est une des raisons pour lesquelles on a choisi de partir sur la fibre de lin, qui a des caractéristiques proches de celles du black technora, l'aramide que l'on utilise. Notamment en terme de mise en œuvre" explique Fred Moreau, responsable commercial de la voilerie All Purpose
Une grand-voile composée à 35% de lin
Pour le Figaro 3 d'Adrien Hardy, c'est finalement une grand-voile avec 35% de fibres de lin qui a été fabriquée, avec CLM, le fournisseur des membranes Trilam utilisée par All Purpose, basé à Najac, dans l'Aveyron. Pour rester à poids identique aux voiles à membranes traditionnelles, le black technora a été remplacé par du dyneema. Si la tenue de forme à long terme sera probablement moindre, l'enjeu de masse était essentiel pour une série monotype. La relative bonne connaissance du matériau, déjà utilisé dans les composites "durs" était également un point positif.
Vers un développement commercial pour la croisière et la course au large
Après un premier essai réussi, All Purpose compte poursuivre le projet dans plusieurs axes. "Nous sommes au début de la démarche. Techniquement, nous allons regarder 2 directions. Pour la croisière, tester l'augmentation du pourcentage de fibres de lin. Dans la course au large, faire des tests sur des bateaux plus grands et des voiles différentes. On a commencé par une grand-voile full-batten, car les lattes assuraient une bonne tenue de la voile. La prochaine étape serait d'essayer par exemple sur un gennaker de Class40, plus soumis au faseyement" indique Fred Moreau
Du point de vue industriel, la première grand-voile a permis d'identifier la filière d'approvisionnement en lin. " On pu voir que l'on avait pas besoin de produits spécifiques et que les fils existant sur le marché nous convenaient" se réjouit Fred Moreau. Reste donc à la voilerie à poursuivre ses études techniques et une étude économique pour un produit dont le potentiel de séduction auprès des plaisanciers et des skippers devrait être élevé. Un pas intéressant vers une plaisance plus écologique.