Après la rénovation d’un Feeling 286 Spécial (revendu, car trop cher à entretenir), puis d’un First 210 (revendu, car trop petit pour la vie à bord), nous retrouvons Augustin à nouveau en quête d’un voilier. Nous sommes fin juillet 2019. Augustin qui a fini ses études est désormais salarié. Ses moyens financiers ont donc un peu augmenté.
Un first 285 à terre depuis 5 ans
Il cherche cette fois un voilier suffisamment habitable pour naviguer en couple confortablement. Sur le port du Moulin Blanc à Brest, il repère un First 285. Visiblement son propriétaire n’est pas passé à bord depuis longtemps. En effet, après avoir pris des renseignements, il apprend que le voilier n’a pas bougé depuis 5 ans. Par le hublot de la jupe arrière, celui qui éclaire la cabine arrière, il découvre un intérieur dont les vaigrages sont totalement décollés. Ce n’est pas beau à voir.
Une première offre refusée
Comme à son habitude, Augustin cherche à entrer en contact avec le propriétaire. Via la capitainerie, une lettre de proposition d’achat lui est transmise. Mais aucune réponse ne vient. Il faudra attendre 3 mois, pour que mi-octobre le propriétaire se manifeste. Le voilier appartient à une personne de 80 ans à la retraite, mais hélas l’âge avançant ne lui permet plus de naviguer.
Augustin visite le bateau et découvre un voilier propre à l’intérieur (pas sur le pont !). Les voiles sont belles et bien entreposées. Seul le vaigrage arrière est à refaire et le hublot fendu à changer. Augustin possède 12 000 €. Il propose d’acheter le voilier à ce prix. Mais la fille du propriétaire refuse et demande 15 000 €. Augustin ne les a pas. Fin de l’histoire.
Tout l’art de bien négocier
En décembre, soit 2 mois après la première visite, Augustin qui n’y croit plus et passé à autre chose reçoit un SMS du propriétaire qui accepte le prix de vente de 12 000 €. Seulement entre temps, Augustin a dépensé l’argent pour acheter une voiture… Il n’a plus que 9 000 €. Il explique la situation. Et après un très bon contact avec le propriétaire, celui-ci accepte de lui vendre son bateau à ce prix ! ”Zigzag” change ainsi de propriétaire.
Augustin achète le voilier en toute confiance. Il a repéré qu’il devrait travailler sur la cabine arrière, mais que pour le reste un coup de propre devrait suffire. Il s’attaque donc à ce chantier qui ne lui semble pas insurmontable vu les 2 remises à niveau précédemment effectuées.
Plus de compression sur le Volvo
Mi-Février 2020, avant de mettre à l’eau, il se penche sur le moteur. C’est le même que celui qu’il a déjà réparé sur son premier Feeling 286 : un Volvo 2001. C’est un monocylindre diesel de 9 ch. Mais celui-ci refuse de démarrer. Après avoir démonté l’injecteur, vérifié que le gasoil y arrive bien, il finit par prendre la compression. Là, le verdict tombe. Le cylindre est mort, il n’y a pas de compression. Le moteur est HS…
Des moteurs inabordables
Augustin part donc en piste d’un nouveau moteur. Même s’il arrive à revendre le sien pour pièces et à récupérer 3 sous, il n’a pas les 7 ou 8 000 € pour un moteur neuf, ou même les 4 000 € pour une occasion. Puis le vient une idée soufflée par son frère : ”Pourquoi ne pas acheter un bateau d’occasion avec un moteur qui marche pour récupérer le moteur ?” Ce serait aussi l’occasion de mettre un moteur plus puissant. De passer de 9 à 18 ch, la puissance maxi homologuée sur le First 285.
En quête d’un bateau+moteur
Augustin trouve un pêche promenade Jeanneau Cap 540. Il est équipé d’un Yanmar de 18 ch qui tourne. À vendre 1000 € à Lorient. Voilà Augustin désormais propriétaire de 2 bateaux ! Au ponton aidé par son Papa, il parvient à sortir le moteur (150 kg tout de même) et sur un chariot, à le remonter jusqu’à sa voiture. Arrivé à Brest, très naïvement, il présente ce nouveau moteur en place de l’ancien. Mais chose à laquelle il n’avait pas pensé dans la fougue de sa jeunesse, rien ne correspond. Ce n’est pas le même bâti, l’arbre d’hélice n’est plus du tout dans l’axe… Il faut reconstruire tout le bâti-moteur.
Construction d’un nouveau bâti -moteur
Ni une ni deux, il attaque le bâti à la meuleuse. Il doit tout repenser pour l’inclinaison et l’alignement. C’est un vrai travail de fourmi avec de multiples essais où chaque fois il faut bouger les 150 kg du moteur. Mais au 10e essai, le moteur posé sur son nouveau bâti est parfaitement aligné. Bêtement, Augustin n’avait rien repéré au moment du démontage du moteur. Il n’a pas démonté proprement le circuit électrique ni le panneau de commande. Rebrancher tous les composants lui demande du temps. Mais finalement, après 10 secondes de démarreur, le moteur démarre. Augustin ne cache pas sa joie.
La coque du pêche promenade recyclée
Il faut maintenant se séparer de la coque du Cap 540 désormais sans moteur. C’est en faisant appel au réseau de recyclage des bateaux en fin de vie (APER) qu’il va faire déconstruire le bateau. Et si la démolition est gratuite, cela lui coute tout de même 200 € pour le faire transporter jusqu’à l’usine de déconstruction. Mais malgré cela et l’achat du bateau, le prix du moteur sera tout de même largement inférieur à toutes les autres solutions.
Attendre une réouverture des ports
Maintenant que le moteur est opérationnel, que les voiles sont à poste, Augustin et Justine sont pressés de remettre à l’eau. Le grutier est prévu pour le 12 avril 2020… Mais le Coronavirus passe par là et paralyse la France. Il faut donc patienter 2 mois de plus avant de pouvoir en profiter. D’autant que la veille de notre échange, Augustin a obtenu une place de port au Moulin Blanc.
Un programme hauturier
Pour autant le programme se dessine petit à petit. Les premiers objectifs estivaux seront la Bretagne Sud vers Belle-Île. Puis ce sera une virée en Angleterre. Et si tout va bien à bord, dans 2 ou 3 ans, Justine et Augustin projettent de partir vivre à bord quelque temps et de réaliser une transat. Zigzag a donc de beaux projets à venir sous sa quille.